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Leçon de Ténèbres : « Genre musical français du XVIIe qui accompagne les offices des ténèbres pour voix et basse continue. Se jouait donc la nuit à l'Église, les jeudi, vendredi et samedi saints. ».
Le Musée Greco à Tolède n'est certes pas une Église, et Léonor de Recondo, quoique violoniste, n'y va pas pour jouer, dans cette nuit affolante de chaleur, de désir rentré, de beauté fulgurante, mais pour rencontrer, enfin, le peintre qu'elle admire, Dominikos Theotokopoulos, dit le Greco, l'un des artistes les plus originaux du XVIe siècle, le fondateur de l'école Espagnole.
Oui, Léonor doit le rencontrer et passer une nuit entière avec lui, dans ce musée surchauffée et ombreux, qui fut sa maison. Le Greco doit quitter sa Candie, natale, en Crète et traverser Venise, Rome et Madrid, où il fut de ces peintres-errants, au service de l'Église et des puissants du temps. Mais Le Greco est mort en 1614 à Tolède. Viendra-t-il au rendez-vous ?
Pour cette collection Ma nuit au musée dirigée par Alina gurdiel, un auteur, une autrice a carte blanche pour raconter sa nuit dans un musée. Leonor de Recondo a choisi de retourner à Tolède, au Museo del Greco, où elle était déjà allée 15 ans auparavant avec ses parents. Son père est mort entre-temps, l'Espagne a le goût du pays perdu et elle décide de "rencontrer" El Greco.
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Une parenthèse hors du temps, voilà ce que nous propose Leonor de Recondo avec ce court texte. Entre poésie et mysticisme, fantaisie et histoire, souvenirs familiaux et fantômes familiers, l'autrice dessine à sa façon un attachant portrait de ce peintre d'origine crétoise à la forte personnalité, profondément humain, novateur, fondateur de l'école Espagnole au XVIe siècle. Et elle se livre aussi nous offrant avec pudeur et délicatesse quelques confidences sur ses parents artistes tant aimés, et les moments précieux partagés avec eux dans une communion artistique qui l'a façonnée et construite. J'y ai vu une continuité de ce qu'elle nous offrait déjà avec Manifesto qui résonne avec Rêves oubliés...
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Elle m'a donné envie d'aller à la rencontre de ce peintre que, je le confesse, je connais peu. J'ai beaucoup aimé ce récit singulier, déroutant, différent. C'est une leçon de ténèbres lumineuse...
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Leçon de Ténèbres : « Genre musical français du XVIIe qui accompagne les offices des ténèbres pour voix et basse continue. Se jouait donc la nuit à l'Église, les jeudi, vendredi et samedi saints. »
Avec « La leçon des ténèbres », Léonor de Recondo inscrit son nom dans cette collection originale « Ma nuit au musée » initiée par Alina Gurdiel.
Léonor de Recondo s’invite une nuit dans la maison – musée de Tolède pour y retrouver Doménikos Theotokópoulos, dit El Gréco.
Cette rencontre n’est pas fortuite. Les liens qui unissent Léonor de Recondo et le peintre le plus grec de Tolède sont nombreux. L’auteur va les présenter au fur et à mesure de cette nuit où la chaleur reste accablante.
C’est un régal d’accompagner la violoniste, ici écrivaine, dans la recherche de cet artiste devenu fantôme malgré les tableaux qui les entourent. Les caméras du musée sont certes branchées. Elles empêchent l’intimité dans cette nuit caniculaire.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/02/17/la-lecon-de-tenebres-leonor-de-recondo/
Quel rapport entre un peintre né en 1521 et Léonor de Recondo ?
Quel rapport entre Tolède et Paris.
Entre la peinture et le violon ?
Avec "Une leçon de ténèbres" Léonor de Recondo nous fait passer une nuit magique dans le musée de Tolède où se trouvent les œuvres de Domenikos Theotokopoulos, dit El Greco.
Ce peintre dont j'avais apprécié l'expo proposée cet hiver par le Grand Palais est ici le partenaire d'une nuit de passion amoureuse, celle de l'art et de la beauté, de l'absolu vers lequel tendent tous les artistes à travers les âges.
Ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/02/04/une-lecon-de-tenebres-leonor-de-recondo/
Je t’aime, Doménikos,
cette nuit, je te suivrai à dos de mule,
j’arpenterai avec délices
les sentiers de terres rouges de Castille,
je traverserai l’embrasement de l’air
sans complainte,
pénitente comme il se doit,
pénitente comme tu aimes,
à genoux,
les yeux remplis de larmes.
Elles seront un coup de pinceau sur ma pupille
dans la transparence
de ta peinture blanche.
Léonor de Récondo a passé une nuit dans la maison-musée du Greco à Tolède en espérant pouvoir déclarer son amour au peintre. Avec une arme secrète, son violon, elle va lui offrir la plus belle des Leçon de ténèbres.
Enfermer des écrivains une nuit dans un musée. L’idée émane d’Alina Gurdiel qui en a eu l’idée après un séjour sur l’île japonaise de Naoshima. Elle séjournait dans un hôtel contigu au musée et, n’arrivant pas à dormir, s’est retrouvée seule au milieu des œuvres d’art. «Petit à petit m’est venue l’idée, et l’envie surtout, d’enfermer des écrivains dans un musée et qu’ils vivent cette expérience pour la raconter. Quel rapport avons-nous exactement à l’art? Et aux musées? Chaque écrivain va raconter ce moment étrange, de solitude dans un endroit où d’habitude on ne peut ni dormir ni être seul. Chaque texte sera différent, inédit, forcement étonnant, personnel, amusant…»
Kamel Daoud a inauguré la collection «Ma nuit au musée» avec Le peintre dévorant la femme. Comme pour les deux titres qui ont suivi, Marcher jusqu'au soir de Lydie Salvayre et Nuit espagnole d’Adel Abdessemed, il a passé la nuit au musée Picasso. Trois variations autour d’un même artiste que Léonor de Récondo aurait sans doute pu poursuivre, mais elle a préféré retrouver un musée qu’elle a découvert dans sa jeunesse avec ses parents, celui dédié au Greco à Tolède.
Le rendez-vous est fixé un soir de juin caniculaire. Venant de Madrid où elle a pu retrouver ses habitudes d’«Espagnole», elle doit à un contrôleur de train compréhensif le fait d’avoir pu rejoindre Tolède à l’heure prévue, car le TGV qui reliait la capitale du pays à de la région Castille-La Manche était complet.
Quelquefois, il faut un peu provoquer la chance… surtout quand on veut retrouver un peintre soi-disant mort il y a plusieurs siècles.
En pénétrant dans le musée construit au début du siècle et censé reconstituer la maison du peintre, il n’est toutefois pas là pour l’accueillir. Seuls les gardes face à leur système de vidéosurveillance s’amusent de cette curieuse initiative et ne tardent pas à laisser la visiteuse déambuler à son gré dans le patio, le jardin, la chapelle et les pièces d’exposition plongées dans l'obscurité.
Une ambiance propice à un rendez-vous amoureux, mais pas vraiment à l’analyse des œuvres d’art, éclairées à la lumière d’un smartphone.
Reste à apprivoiser Doménikos Theotokópoulos, le «Grec de Tolède» qu’on finira par appeler Le Greco. Pour la réussite de cette entreprise Léonor a pris soin de se rendre d’abord à la cathédrale où la coutume veut que l’on caresse une pierre protectrice si l’on veut que ses projets se concrétisent. Léonor imagine que Doménikos a fait ce geste un siècle avant elle, avant de réaliser sa première commande justement destinée à orner l’édifice religieux. S’il veut vivre de son art, il doit réussir après avoir quitté sa Crête natale pour Venise, puis Rome, puis Madrid où il n’a pas pu s’imposer.
Délaissant la biographie classique, la romancière choisit de nous livrer les éléments marquants de la vie de son amoureux, l’enfant qui trouve une vipère sur son chemin et court chercher refuge dans l'église u encore, quelques années plus tard, son choix de quitter la Crête et de s’installer à Venise, de laisser derrière lui la belle Ariana qui mourra peu après ou encore les tentatives de travailler à Rome puis à Madrid.
Enfin l’arrivée en 1577 à Tolède, considérée alors comme «la capitale spirituelle de l'Espagne».
C’est là, à quelques mètres du musée, qu’il finira par poser ses bagages et qu’il réalisera ses œuvres incomparables aux couleurs brillantes et aux ombres douces qui fascinent Léonor:
« Étirements de bleu
éclairs de blanc,
percées de vert,
étincelles de rouge,
chevauchées de brun,
dentelles de gris. »
C’est là aussi qu’il rencontrera Jerónima et qu’elle mettra au monde leur fils Jorge Manuel auquel il essaiera de transmettre son art. Un fils que l’on retrouve sur l’une de ses toiles les plus emblématiques, la Vue et plan de Tolède.
Mais alors que la nuit s’avance, Le Greco ne semble pas devoir réagir à la sensible déclaration d’amour qui lui est faite, contrairement au garde de nuit qui entend jouer de la sensualité de ce moment.
Il reste toutefois un atout majeur dans le jeu de la visiteuse, son violon. Les notes envoûtantes parviendront-elles à convaincre Doménikos?
Pourra-t-il résister à La leçon de Ténèbres? (Le titre du livre fait en effet référence à un genre musical créé en France au XVIIe siècle et destiné au premier des trois nocturnes qui accompagnent chaque office des Ténèbres, c’est-à-dire les matines et les laudes). Vous le découvrirez en même temps que la belle invitation à (re)découvrir une œuvre et/ou à filer toutes affaires cessantes à Tolède.
https://urlz.fr/bM9q
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