Anna Song, pianiste, vient de mourir, laissant derrière elle une oeuvre discographique sans précédent. Paul Desroches, son mari et producteur, lui dresse un tombeau musical et littéraire, à la fois ode à une femme désespérément aimée, à une enfance engloutie dans le temps et à un pays perdu. Prix Drouot 2010, prix des lecteurs de la Ville de Deauville 2010
Anna et Paul sont enfants lorsqu’ils se rencontrent. Paul est un petit garçon solitaire dont les parents viennent de mourir dans un accident de voiture. C’est sa grand-mère qui l’élève. De son côté, Anna petite fille aux origines vietnamiennes vit aussi chez sa grand-mère. Les deux enfants vont tisser des liens forts mais lorsque les parents d’Anna décident de partir s’installer en Californie, ces liens ne résistent pas à la distance. Ils se retrouveront pourtant quelques années plus tard et pourront alors vivre leur histoire d’amour. Toutefois, Anna, pianiste virtuose, a dû mettre sa carrière en pause lorsqu’elle a été brusquement atteinte d’une forme de paralysie de la main droite. Alors qu’elle espère avoir vaincu ce handicap, c’est un cancer des ovaires qui va briser net son élan. A sa mort, la légende va naître et son œuvre sortir de l’ombre grâce au travail acharné de Paul. Mais bientôt des soupçons de supercherie viennent entacher la belle et triste histoire d’Anna Song. Et c’est sous la plume de Paul que le puzzle de l’histoire va prendre forme. A moins que…
Ce roman est l’histoire du rêve fou d’un homme désespérément amoureux. Un homme qui va construire un mythe autour de la femme qu’il aime pour lui rendre la place qu’il estime lui revenir. Difficile d’en dire plus sans déflorer ce roman dont les intrigues s’imbriquent telles des poupées russes jusqu’à la révélation finale.
Le roman est habilement construit entre les articles de presse qui dévoilent petit à petit le pot aux roses et le récit parallèle que fait Paul de sa rencontre et de sa vie avec Anna.
L’auteure interroge ici sur une imposture mais aussi sur ce qu’un être humain est capable de faire par amour. L’émotion est palpable à chaque page et ne fait que se renforcer au fil d’une intrigue que Minh Tran Huy détricote en nous menant dans les pas de son héroïne jusqu’aux sources de ses racines, au Vietnam. L’auteure nous conduit ainsi aux frontières de la folie, dans les méandres de l’imaginaire et d’un amour absolu qui conduit un homme très (trop) loin.
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