Découvrez le nouveau roman de Lyonel Trouillot La belle amour humaine publié aux éditions Actes Sud.
Dans un petit village côtier d'une île des Caraïbes, une jeune Occidentale est venue, sur les traces de son père, éclaircir l'énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Au fil de récits qu'elle recueille et qui, chacun à leur manière, posent une question essentielle - "Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?" -, se déploie, de la confrontation au partage, une cartographie de la fraternité nécessaire des vivants face aux appétits féroces de ceux qui tiennent pour acquis que le monde leur appartient.
J'ai aimé cette découverte de l'altérité, d'une vision du monde et de la vie si différente, plus âpre et moins superficielle, plus apaisée aussi semble-t-il. Comme Anaïse, ceux qui pénètrent dans la communauté restent un peu en marge, goûtant néanmoins à cette différence et savourant le temps qui passe plus lentement. Certains repartent, refermant cette parenthèse en tâchant de ne rien déranger, d'en préserver un souvenir précieux ; d'autres font le choix de rester, même si c'est toujours un peu à côté. La plume de Lyonel Trouillot est plaisante car différente également, poétique, posée. L'usage de la deuxième personne du singulier pour évoquer le parcours d'Anaïse, dans la bouche de Thomas, son guide, m'a néanmoins déstabilisée, et peu convaincue. J'ai trouvé ce style un peu artificiel et ai eu du mal à m'y faire : peut-être est-ce la raison pour laquelle je suis restée un peu en marge. Peut-être aussi, sans doute, parce que j'ai du mal à accepter que justice ne soit pas rendue... de ne pas savoir finalement quelle est la clé du mystère, si mystère il doit y avoir.
Une lecture en demi-teinte…
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2020/08/la-belle-amour-humaine-lyonel-trouillot.html
En Haïti, il n'y a pas que les tremblements de terre, la violence des villes et la misère des bidonvilles, il y a aussi des villages en bord de mer où règnent paix, douceur de vivre et fraternité... C'est le cas d'Anse-à-Fôleur, où les deux empêcheurs de tourner en rond, l'homme d'affaire Robert Montès et le colonel Pierre André Pierre, deux monstres de violence et de cruauté, ont été mystérieusement mis hors d'état de nuire voilà 20 ans, par une belle nuit de pêche miraculeuse... Anaïse, la petite-fille de Robert Montès ne vient pas enquêter mais elle vient voir d'où elle vient, d'où vient son père. Et durant les 7h de voyage en voiture de Port-au-Prince à Anse-à-Fôleur, son guide, Thomas, lui raconte le village. Et dénonce les profiteurs locaux, les despotes haïtiens, la condescendance des pays riches, le goût des femmes occidentales pour les corps noirs et les causes humanitaires à la petite semaine qui permettent de revenir en occident les larmes plein les yeux et la conscience tranquille, il dénonce avec douceur et montre à Anaïse que Haïti, ce n'est pas seulement ça, c'est aussi la fraternité qui unit les habitants d'un même village qui partagent tout et arrivent à oublier qu'ils sont pauvres. Un beau texte poétique et imagé mais je n'ai pas aimé la construction du livre qui m'a légèrement ennuyée...
Lyonel Trouillot place le lecteur dans un récit, où s’épanouissent subtilité, enchantement, humanité, mais aussi le fondement d’une insoumission radicale à travers la question qui imprègne le roman: "Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?"
Une belle leçon d'humilité que nous donne cet auteur clairvoyant. le bonheur tient à peu de choses qu'on se le dise !
Quel magnifique récit que celui de Thomas, guide, chauffeur de taxi et "aide-au -bonheur". il explique avec toute la sincérité des habitants de Anse-à-Fôleur, la vie des grands-parents et du père de cette jeune fille qui arrive de la ville.
L'histoire des deux hommes, un colonel à la retraite violent et un homme d'affaires véreux (le grand-père de la jeune fille), exprime bien que ces deux êtres représentaient une erreur en ce territoire de gentillesse. Ils ne pouvaient pas se fondre dans le paysage. Leurs maisons jumelles ne s'intégraient pas dans ce village de pêcheurs.
Qui a donc incendié leurs maisons? Justin, ce philosophe qui crée des lois visant à faire régner le bonheur, la femme de l'homme d'affaires qui, trompée se réfugie dans la lecture, le fils taciturne qui a jeté à la mer les cadeaux de son parrain, le colonel, ou cette charmante Solène qui court et danse dans la forêt?
"Mensonge ou vérité, tout ce que je te dis sur leur mort, ça change quoi au fond des choses?"
Thomas décrit si bien la différence entre la vie de son village et les habitudes des gens de la ville qui viennent ici pour le soleil et le pouvoir. La description d'une famille qui descend de l'avion et utilise son taxi permet à l'auteur de faire passer son avis sur les touristes.
Après le récit de Thomas, Anaïse, la jeune fille de la ville lui répond avec ses mots et son rythme urbain. Mais elle, elle est venue chercher autre chose. Elle regarde, elle écoute et sait comparer ce qu'elle perçoit et ce qu'on lui a appris à l'école.
" Je viens d'une ville de lumières inventées qui trichent avec la nuit à coups de lampadaires, de néons et de phares."
Elle découvre cette joie de vivre jusque dans l'accompagnement de la mort, cette hospitalité et ce partage.
C'est un poème, un conte, une allégorie sur le vrai sens de la vie, un texte magnifique que je vous conseille.
Un questionnement philosophique de notre condition d'humain sur cet espace temps: qui suis je et que suis je venu apporter d'humaniste, de spirituel aux autres. Et ce questionnement à travers la decouvetre d'Haïti, ses moeurs, ses paysages, sa culture, ses travers du pouvoir politiques et financiers d'un système……
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