Jacob est le dernier garçon de la fratrie, et il a tout d'un ange : il n'use pas de la force, de la violence de regards durs pour perpétuer les traditions familiales tout aussi injustes que barbares. Non, Jacob est l'avenir, il est instruit, il parle l'arabe, le français et l'anglais, il est...
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Jacob est le dernier garçon de la fratrie, et il a tout d'un ange : il n'use pas de la force, de la violence de regards durs pour perpétuer les traditions familiales tout aussi injustes que barbares. Non, Jacob est l'avenir, il est instruit, il parle l'arabe, le français et l'anglais, il est doux, aime les enfants et son pays.
Mais comme tous les français d'Algérie et d'ailleurs, il s'engage dans la 2nde guerre mondiale. Il quitte les paysages somptueux de Constantine, la chaleur des femmes de la famille et rencontre un groupe multi-ethnique, multi-religieux . Ensemble, ils remonteront de la Provence à l'Alsace pour repousser, tuer l'ennemi et sauver la France. Ils découvriront l'horreur de la guerre, la joie de la libération, l'amour, ...
Une partie du roman se concentre sur ses femmes de la famille : la grand-mère qui attend son petit dernier, va affronter seule la ville pour lui apporter un panier de victuailles, le voit dans son petit-fils ; la belle-fille qui ne cesse d'enfanter des filles, qui vit ses tragédies dans une solitude infinie et les petites filles. On y découvre surtout Camille, la cadette qui représente la jeunesse des années 60, la révolte de la femme, ce que les anciennes auraient rêvé faire, vivre pour elle-même.
Et enfin, la dernière partie qui aborde la guerre d'Algérie mais très sommairement ... (qui est pour moi le petit moins de cette lecture; j'aurais préféré un arrêt avant et un autre livre sur ce thème)
Encore un livre court mais intense, l'écriture de Valérie Zénatti est sensitive dans la description des paysages, des rues, des repas de familles, ... et psychologique dans la compréhension des moeurs des juifs d'Algérie tout en pudeur, nostalgie et amour.