Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur

Couverture du livre « Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur » de Noha Baz aux éditions Alisio
  • Date de parution :
  • Editeur : Alisio
  • EAN : 9782379350382
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Un jour où les bombardements avaient été encore plus intenses que les autres, fin janvier 1983, se présenta un petit garçon chétif porté à bout de bras par un vieux monsieur en cheroual, pantalon traditionnel des hommes de la montagne libanaise. Karim avait huit ans, il était atteint d'une... Voir plus

« Un jour où les bombardements avaient été encore plus intenses que les autres, fin janvier 1983, se présenta un petit garçon chétif porté à bout de bras par un vieux monsieur en cheroual, pantalon traditionnel des hommes de la montagne libanaise. Karim avait huit ans, il était atteint d'une méningite bactérienne et déjà dans un semi-coma. [...] Au risque de leurs vies à tous deux, son grand-père avait traversé barrages et zones de francs-tireurs pour le faire soigner « à la ville ». Il avait fait le chemin à pied et avait déjà été refusé dans huit autres établissements. À l'examen, il était évident qu'il fallait l'hospitaliser immédiatement. « Impossible ! » me répondit l'infirmier des admissions ajoutant à haute voix : « nous n'avons plus de place... » Je savais bien que les lits ne manquaient pas, mais le grand-père de Karim était dans l'incapacité de payer la somme réclamée pour l'admission. [...] Je me mis à hurler, incapable de contenir ma colère, devant l'absurdité de la situation qui faisait qu'un enfant ayant miraculeusement échappé à la guerre était froidement renvoyé à une mort certaine. [...] J'étais encore étudiante en médecine, ne disposais pas de la somme nécessaire à l'admission du petit et ne pouvais joindre mes parents, à Paris, faute de téléphone à Beyrouth. Ce jour-là, je me jurais qu'une fois diplômée, je ferais tout, absolument tout, pour ne plus jamais assister à une injustice pareille. Le grand-père repartit, et le petit garçon décéda quelques heures plus tard...
Karim fut le facteur déclenchant des « Petits Soleils ». Des milliers d'enfants, depuis la fondation de l'association, ont pu être sauvés et vivent aujourd'hui à travers lui. Je préfère me souvenir ainsi de son dernier regard et c'est à lui que je pense à chaque victoire sur le désespoir. À chaque sourire, à chaque soleil. »

Donner votre avis