On aime, on vous fait gagner les 3 bandes dessinées retenues par la librairie Bulle !
Si elle donne le choix, l'IVG ne reste pas moins un évènement traumatique dans une vie de femme. Et d'autant plus douloureux qu'on le garde pour soi, qu'on ne sait pas dire l'ambivalence des sentiments et des représentations qui l'accompagnent. L'angoisse, la culpabilité, la solitude, la souffrance physique, l'impossibilité surtout de pouvoir partager son expérience. Avec ce livre, Aude Mermilliod rompt le silence, mêlant son témoignage de patiente à celui du médecin Martin Winckler. Leur deux parcours se rejoignent et se répondent dans un livre fort, nécessaire et apaisé.
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Il fallait que je vous le dise est un magnifique regard croisé autour de l’IVG.
D’un côté on va suivre le vécu et les ressentis de l’autrice face à cette situation. C’est un récit tout en nuances qui montre le panel d’émotions par lesquelles elle est passée. Le message est important : même pour une femme qui est sure de sa décision ce n’est pas anodin. Tout ce qui se produit dans son corps et son esprit n’est pas négligeable, rien n’est noir ou blanc, tout s’insère dans un spectre bien plus complexe et varié que ce qu’on pourrait imaginé face à une décision censée être une certitude.
En parallèle, le cheminement de l’auteur et médecin autour de la médecine des femmes est mis en avant. C’est très intéressant et ça permet une vision plus complète de l’IVG et de la contraception. Ces thématiques restent pour la majorité à déconstruire pour être au plus proche du besoin de chaque femme et de chaque personne avec un utérus. C’est une BD poignante, intéressante, déculpabilisante et libératrice qui arrive malgré le sujet à rester assez douce. Juste une précision si je dis douce ça ne veut pas dire que rien n’est dur ou qu’il n’y a pas de propos violent c’est dans le sens où dans l’ensemble les choses sont dites en prenant des gants.
Une BD à mettre entre toutes les mains. Le texte comme les dessins portent une une réalité du quotidien des femmes qu'il ne faut ni ignorer ni minimiser.
C'est une lourde responsabilité que de donner la vie, des choix difficile à prendre et à assumer.
Faire le deuil d'un enfant est une chose atroce d'autant plus quand la femme se voit contrainte d'en porter la décision.
Un hymne à la bienveillance, à l'engagement des soignants, ils le méritent à la puissance mille.
Tout les acteurs de cette histoire ont laissé une part d'eux mêmes en acceptant de contribuer à la mise en place de l'IVG.
N'en déplaise aux biens pensants qui milite contre l'avortement sans en connaître ni reconnaître l'humanité nécessaire pour accompagner les femmes au coeur de ce drame.
Facile à lire
Très beau roman graphique traitant d'un sujet qui à mon avis est encore très sensible et tabou, le droit des femmes à l'IVG. J'ai beaucoup aimé les "deux histoires " si on peut dire. Cependant j'ai trouvé que c'était un peu court. Il aurait peut être fallut partager les deux histoires en deux livres distincts.
Mais cela reste tout de même une très belle lecture !!!!!!!
L’intention de l’autrice est claire en quatrième de couverture :
« J’avais 24 ans. C’était mon choix.
Un choix que je n’ai jamais regretté depuis.
Cela ne veut pas dire que ça a été facile.
J’ai été bouleversée par cette décision,
et très seule face à des émotions que je ne m’expliquais pas.
Des années plus tard, j’ai décidé d’écrire tout cela.
De dite toutes ces choses que l’on garde silencieuses,
dans l’espoir que mon témoignage sera utile et rassurant pour d’autres. »
Aude Mermilliod avait 24 ans lorsqu’elle a pris la décision d’avorter. Un choix fait seule parce qu’elle en a le droit, en France, là où dans d’autres pays le débat fait rage. L’autrice a choisi d’aborder ce sujet délicat, tabou dans un magnifique roman graphique à double voix.
Dans la première moitié « Aude », l’autrice se raconte, se livre et se confie sur cet évènement et ce corps qui n’appartiennent qu’à elle. Elle dévoile ses émotions sans filtre pour nous en faire ressentir les moindres secousses. Frissons garantis. Elle ose et s’impose dans une société où la liberté féminine peine encore à trouver sa place. Les dessins sont criants de vérité, à la fois angéliques et brutes, chauds et froids, épousant le corps de la femme à chaque exposition.
Dans la deuxième moitié « Marc » le professionnel de santé fait référence à Martin Winckler, médecin et écrivain. Il raconte ses débuts de praticien face à la pratique des IVG, son positionnement et ses convictions. Il prône une prise en charge bienveillante, c’est « un homme qui écoute les femmes ».
Il fallait que je vous le dise a été écrit pour les femmes par une femme mais pas seulement. C’est un texte universel car ce sujet, l’avortement, ne se vit pas seul dans un coin. La femme est la première concernée on est d’accord mais l’homme y a aussi sa place, sauf dans certains cas bien évidemment, alors ce texte peut être utile pour comprendre et accompagner. Aucune femme ne devrait vivre cet évènement traumatique seule, dans la peur du regard et du jugement sur soi-même. Un témoignage poignant, tout en sensibilité pour poser des mots sur les maux de l’autrice et de tant d’autres femmes. Pour faire prendre conscience que l’avortement est un droit de fille, de femme, de mère, unique et personnel. L’émotion de cet album me poursuit encore aujourd’hui. Le partager, en parler pour que chacune comprenne que notre corps nous appartient, du début à la fin.
Un immense coup de cœur pour ce roman graphique. Sans tabou, l’autrice nous expose son expérience de l’IVG, des violences obstétricales, du non-dit, du poids du silence.
Ce roman m’a touché au plus profond car il a chaviré mon cœur de maman et mon corps de femme qui a été, comme beaucoup d’autres, si souvent malmené par le corps médical. Beaucoup de larmes ont coulé parce que tout reste toujours ancré, malgré tout. Ce livre ne s’adresse pas qu’aux femmes qui ont avorté mais à toutes les femmes. Vraiment. Et aux hommes aussi. Pour comprendre.
Ce qui m’a le plus touché c’est la partie où Martin Winckler (nom de plume du Dr Marc Zoffran), qui raconte son expérience de médecin qui pratique les IVG, explique à quel point il a essayé de se mettre à la place des femmes. Monter sur la fameuse table où elles exposent leur intimité face à des inconnus, ressentir leur douleur en tenant leurs mains, ne pas juger. Si seulement tous les médecins gynécologues, hommes ou femmes, pouvaient penser et agir ainsi…
Aude Mermilliod montre, à travers son expérience à elle, à quel point une femme peut être jugée dans ces circonstances, à quel point elle peut être envahie par les conseils des autres, à quel point la question est balayée d’un revers de main par certains hommes. Elle montre aussi combien un IVG qui dure tout au plus 10 petites minutes, peut avoir des répercussions sur une vie entière. Malgré tout, elle parle de l’entraide, de l’amitié, d’hommes sensibles qui sont juste présents, de femmes-soeurs qui aident par les mots ou par les gestes. Elle parle. Parce qu’il fallait qu’elle nous le dise.
« Il fallait que je vous le dise » est à découvrir assurément !
C’est un roman graphique explorant des tranches de vies avec douceur. Une simple énonciation de besoins, d’émotions, sans jugements aucuns.
Des expériences intimes sublimées pour narrer, expliquer, être passeur de message tout en bienveillance et lucidité.
L’intime comme possibilité d’universalité.
Des illustrations tendres pour un sujet douloureux.
Un récit essentiel pour protéger des droits péniblement acquis, le droit des femmes à disposer de leur corps même si ce n’est pas de gaietés de cœur, le droit des femmes à ne pas mourir de ne pas souhaiter un enfant, le droit des femmes à l’égalité entre elles malgré leur différence de milieu, le droit des femmes à choisir.
Il faut le lire, il faut le dire, pour ne surtout pas oublier, pour toujours rester éveillé, prêt à défendre nos libertés.
Autour de cette lecture :
Le numéro 6 D’America : Ladies First, sortie pendant l’été 2018 plutôt visionnaire sur l’évolution (en autre) des droits à l’IVG au Etats-Unis America est une revue trimestrielle littéraire évoquant l’Amérique pendant le règne de Trump.
Un documentaire : Lake of fire de Tony Kaye qui bien que de 2008 dénonçaient déjà des difficultés particulièrement criantes concernant l’accès à l’IVG de façon égalitaire pour toutes les femmes en fonction des états.
Un roman: Le choeur des femmes de Martin Winckler
Un film : 4 MOIS, 3 SEMAINES, 2 JOURS de Cristian Mungiu, 2007
Le discours de Simone Veil évidemment le 26 novembre 1974 devant l’assemblée : https://www.youtube.com/watch?v=cTAmCUgoSZ4
Ou en version manuscrite par l’éditeur point : « Elles sont 300 000 chaque année : Suivi de Accéder à la maternité», par Simone Veil et Lucien Neuwirth
On commence cette BD par le témoignage de l'auteure sur son IVG, comment elle s'est rendu compte qu'elle était enceinte, comment a t elle pris la décision, comment se sont passé les rdv et l'intervention. C'est interessant mais en tant que femme, on a déjà été confronté à ce genre de témoignage soit parce qu'on l'a vécu personnellement soit par l'intermédiaire d'une autre femme.
C'est donc la seconde partie qui plus intéressante en portant le témoignage d'un soignant, comment il est en venu à aider les femmes, quelle compréhension en a t il, quelles difficultés a t rencontré ...
De son apprentissage en fac de médecin, à la pratique des IVG, en passant par la loi Veil, Martin Winkler apporte un éclairage sur ce qui se passe dans la tête de celui qui pratique l'IVG, autant dans l'accompagnement et le respect de la malade que dans la pratique de l'acte.
Il revient ainsi sur ses textes publiés qui racontent son parcours... j'ai beaucoup entendu parlé de ces écrits sans en avoir encore lu (enfin pas sur ce sujet) mais cette BD m'a bien donné envie de remédier à cette lacune !
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