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La représentation publique de l'expérimentation humaine oscille entre demande de tentatives thérapeutiques audacieuses et crainte d'abus médicaux. La profession médicale et les scientifiques n'utilisent quasiment jamais le terme d'« expérimentation humaine ». La loi encadre la pratique expérimentale et le tribunal peut être saisi en cas de dommages. Habituellement, les détails concrets de l'expérimentation humaine restent invisibles, indicibles et inaccessibles. Ici, le détour historique peut jouer un rôle essentiel : rendre visible des pratiques mettant en jeu des expériences sur l'homme. À travers une analyse des discours et des pratiques en France entre 1900 et 1940, cet ouvrage établit que les trois représentations - publique, médicale et juridique - sans forcément s'opposer, témoignent de décalages et contradictions significatifs. Jusqu'à la promulgation de la loi Huriet-Serusclat en 1988, juristes, médecins et public souscrivent en théorie au principe d'une distinction claire entre une expérimentation thérapeutique (avec bénéfice direct) admissible et une expérimentation non-thérapeutique (sans bénéfice direct) répréhensible. Toutefois, en pratique, la notion de « thérapeutique » se révèle d'une plasticité extrême. Entre une vision de la « science faite » - universelle, éprouvée et sûre - et celle d'une science toujours « à faire » - fragmentaire, instable et réfutable - le statut et le degré de certitude que les uns et les autres attribuent à « la science » varient. Dans ce cas, comment distinguer entre expérimentation et traitement ? Comment encadrer une science toujours à faire oe
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