Henua. La terre natale, la terre-mère. Henua Ènana, la Terre des Hommes, véritable nom de l'archipel des Marquises, où est retrouvé le corps de Paiotoka O'Connor, une jeune mère respectée, éprise de liberté, aimant passionnément Nuku Hiva, son île. Le lieutenant de gendarmerie Tepano Morel - né d'un père métropolitain et d'une mère marquisienne - est dépêché depuis Tahiti pour enquêter, secondé sur place par Poerava Wong. Si ses investigations lui révèlent progressivement l'envers du paradis marquisien, elles lui permettent également de renouer avec ses racines et la mémoire de sa mère, personnalité connue de beaucoup sur l'île. Jonglant avec les fantômes de son passé et sa quête de vérité, le lieutenant découvre un pays rongé par les conséquences de la colonisation et hanté par le spectre des essais nucléaires français, où le silence est d'or et où les secrets sont bien gardés...
Henua, le pays, la terre natale.
Le titre donne le ton, nous partons loin, dans l’Île de Nuku Hiva, archipel des Marquises.
Le corps sans vie d’une jeune femme, mère d'un enfant autiste et sur le point de se marier est retrouvé dans la forêt. Le lieutenant de gendarmerie Morel est envoyé sur l'affaire depuis Papeete, pour lui ce n’est pas anodin, il a des liens de sang avec l'île qui a vu naître sa mère. Au départ, aucun indice, sinon quelques perles de couleur. Peu à peu, lentement, l’enquête nous oriente vers la face sombre du décor paradisiaque, au-delà des falaises abruptes, du lagon bleu et des fleurs de tiaré. Des femmes qui souffrent, la pauvreté, la prostitution, un passé colonial que certains aimeraient oublier, la destruction de la nature, si belle.
Marin Ledun décrit le contexte avec passion, l’enquête se poursuit dans un vrai rythme et on entre dans cette histoire avec l’envie de poursuivre le chemin et de comprendre ce qui a brisé le destin de Paiotoka O'Connor, cette femme dont tous les hommes rêvaient.
« Les femmes sont lascives, Au soleil redouté, Et s'il n'y a pas d'hiver, Cela n'est pas l'été » Jacques Brel avait déjà tout dit.
Sélection du prix Landerneau 2025.
Henua dernier polar de Marin Ledun, une intrigue moderne et dépaysante où l'on embarque dans une critique capitaliste et colonialisme à travers une enquête classique en apparence mais qui sera plus complexe au final. Paiotoka O'Connor était une belle femme et une danseuse, elle avait 28 ans, retrouvé morte entre deux rochers, dans une position inconfortable et pied nues. Le lieutenant Tepano Morel mène l'enquête accompagné dans cette enquête par la sous-officier Poerava Wong, la mūtoi farani. Un polar millimétré avec une plongée culturelle, les traditions, les conditions des femmes, l'écriture est fluide, de belles descriptions, un portrait de femme où tout le monde prétendaient l'aimer, un enfant autiste. Une lecture captivante qui tient en haleine du début à la fin. Du suspense et des rebondissements.
Île de Nuku Hiva, archipel des Marquises
Le corps sans vie de Paiotoka O'Connor est retrouvé. Une jeune femme apparemment sans histoire, mère d'un enfant autiste, sur le point de se marier... Le lieutenant de gendarmerie Tepano Morel est envoyé sur l'affaire depuis Papeete. C'est pour lui un retour particulier sur l'île qui a vu naître sa mère. Aidé dans son enquête par une gendarme locale, Poerava Wong, Morel va découvrir l'envers du décor paradisiaque.
Après l'excellent "Free queens" qui prenait place au Nigeria, Marin Ledun nous emmène dans un environnement a priori plus accueillant. Mais au travers d'un mi-marquisien, l'enquêteur, l'auteur explore la face sombre du lieu: la drogue, la prostitution, les traces coloniales, le rapport à la culture ancestrale, l'après essais nucléaires...
Le roman est habité. Les lieux sont superbement décrits, la végétation, les odeurs, l'eau du lagon, les falaises abruptes... Les coutumes locales aussi, et les habitants bien sûr. Marin Ledun évite l'écueil du guide touristique avec une enquête complexe mais emballante, très rythmée et un personnage policier attachant, dans le doute sur sa propre identité.
400 pages dévorées plus loin, on se dit qu'on a envie de retrouver ce Tepano Morel et ces lieux chargés d'un passé à réinventer et d'un futur incertain. Marin Ledun confirme lui que quelque soit le lieu d'inspiration il livre des polars formidables. Coup de cœur !
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