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Lorsque Rory emménage dans la maison de son enfance avec Julia, sa jeune épouse, il est convaincu que c'est le début d'une nouvelle vie, même si la bâtisse n'est pas en très bon état. Et puis il y a Frank, son frère, dont il n'a pas entendu parler depuis le mariage. Mais ce n'est pas inquiétant : celui-ci a toujours été un aventurier, parcourant la planète à la recherche de sensations inédites. Pourtant, cette fois, il se pourrait que Frank ait trouvé la clé d'un monde d'où l'on ne revient pas, un monde où plaisir rime avec douleur.
Surtout connu des amateurs de cinéma d'horreur, Hellraiser est une des pièces maîtresses de l'oeuvre de Clive Barker. Il y invente un univers qu'il ne cessera de visiter tout au long de sa carrière, et des personnages hors du commun, les Cénobites, qui vous hanteront longtemps.
La base. Le piédestal. Ou au moins, la première marche aux Monuments de ce genre-là d'horreur. L'horreur indicible, profonde, orgasmique et totale. Définitive. Une mise en bouche adéquate dans l'univers dément des Cénobites.
Jusqu'à récemment, j'étais persuadé que Clive Barker était uniquement réalisateur. À mes yeux, il était associé à "Hellraiser" et aux Cénobites, ces créatures difformes que j'avais découvertes à l'adolescence dans plusieurs longs-métrages. J'ai d'ailleurs vu "Hellraiser : le pacte" lorsque j'avais quinze ou seize ans et j'en garde un souvenir assez précis. Ce qui est moins le cas des suites que j'ai pu voir.
Mes certitudes ont été balayées il y a quelques mois lorsque j'ai commencé à remarquer sur Babelio des critiques écrites sur des romans de Clive Barker. Cela m'a immédiatement intrigué et j'ai pu découvrir sa plume le mois dernier par le biais d'une nouvelle parue dans l'anthologie (très moyenne) "13 histoires diaboliques". Le résultat étant plus que satisfaisant, j'ai donc décidé de poursuivre la découverte en optant par la facilité, à savoir un court roman dont je connaissais déjà l'histoire.
Soyons clair d'emblée, ce n'était pas forcément la meilleure des idées. Comme je le disais en amont, j'ai un souvenir plutôt précis du long-métrage et, si la lecture a été plutôt agréable, j'ai été "pollué" par les images du film. Les acteurs, les décors, les grandes lignes de l'histoire, bref mon imagination a été réduite à son strict minimum.
J'ai toutefois apprécié la plume de l'auteur, ses métaphores, cette façon de transformer un drame conjugal en drame surnaturel. Il faut avouer également que la situation de départ est originale, que le puzzle de Lemarchand recèle un potentiel littéraire conséquent, suffisamment en tout pour espérer un roman plus long. Ce n'est que mon point de vue après tout et puis, avec son pendant cinématographique, "Hellraiser" a visiblement contenté l'imaginaire des amateurs du genre quand on constate la popularité toujours vivace des Cénobites, plus de trente ans après leurs premiers méfaits.
Pour ma part, j'aurais apprécié d'en savoir plus sur le cube, son histoire, le sens du puzzle, de découvrir les liens entre Kirsty et Rory. Comment se sont-ils rencontrés, jusqu'à quel point ont-ils été proches ? Et Frank ? Clive Barker évoque un peu son passé en introduction, les chemins qui l'ont mené jusqu'au puzzle mais on survole sans approfondir le profil du frère de Rory.
"Hellraiser" m'a donc laissé sur ma faim. Le contexte d'écriture explique sans doute la raison pour laquelle Clive Barker a choisi ce format de court roman, mais je ne peux m'empêcher de croire que Rory, Kirsty et consorts méritaient un plus long développement. C'est peut-être ça la qualité de ce roman. L'univers esquissé dans "Hellraiser" est si large que c'est au lecteur d'imaginer les événements passés, présents et à venir. Mouais...
« J’ai vu le futur de l’horreur. Son nom est Clive Barker » a écrit Stephen King, en 1987. Cette année-là sort le film « Hellraiser », réalisé et adapté par Clive Barker, en s’inspirant de son roman court qui n'est alors pas publié : Hellbound Heart. Le film est devenu un classique du fantastique horrifique, particulièrement gore, pervers et effrayant.
Le premier chapitre évoque un univers à la Lovecraft. Frank Cotton, ayant fait l’acquisition d’un cube-clef, ouvre les portes d’un autre monde et rencontre les cénobites. Ceux-ci exaucent son envie de jouissance totale mais celle-ci s’accompagne d’une douleur indicible. Prisonnier de cet enfer, seul le sang, beaucoup de sang lui permettra de recouvrer un corps (et donc une présence) et de se libérer de l’emprise des cénobites. L’espoir naît lors de l’arrivée de Rory, le frère de Frank, et de son épouse, Julia, ex-maîtresse de Frank.
N’ayant pas vu le film, cela me laisse une totale liberté d’imaginer la suite des événements, et je dois bien l’avouer, je n’ai été guère surpris du déroulement des événements. Peut-être parce que justement, cette histoire est devenue une référence et a été depuis bien des fois réutilisée, déclinée, démultipliée. La fin n’est pas trop prévisible. Et je pense que le succès du film relève surtout de l’esthétique de ses images et des effets spéciaux. Ainsi, je sais très bien à quoi ressemble Pinhead, un des cénobites, tant son portrait a été reproduit dans la presse spécialisée. Mais cela reste un bon moment pour les amateurs de monstres et d’univers démoniaques.
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