Comme le disaient Mozart et Shakespeare : « Il est très agréable de jouir d'un don exceptionnel, mais il ne faut pas oublier que c'est une source inépuisable d'embêtements. » À 12 ans, Lou partage absolument cette opinion. Au prétexte qu'elle est en mesure de faire tomber immédiatement les pires calamités sur la tête de tous ceux qui la contrarient, on l'enferme dans un endroit secret en compagnie de militaires haut gradés pour qu'elle devienne une arme absolue capable de mettre en échec les plans malveillants des ennemis du pays ou, pire, d'ourdir de méchantes et sournoises manoeuvres afin de causer des torts effroyables à d'autres nations. De telles occupations n'offrent pas à une adolescente les satisfactions que la vie aurait pu lui promettre. D'autant que son super pouvoir, aussi extraordinaire soit-il, ne fonctionne pas toujours comme prévu. Rien ne pouvait mieux inspirer Jean Teulé que d'imaginer les horreurs qu'un être humain bien disposé peut infliger à ses contemporains.
Que Jean Teulé nous décrive comment on a mangé un homme, la vie d'une putain ou la découverte d'une jeune fille au pouvoir paranormal, on reconnaît sa plume cynique, drôle, affutée et acerbe.
L'histoire est loufoque, mais pourrions-nous un jour avoir le même don que Lou ? Qu'en ferions-nous ?
Teulé invite la politique dans un futur allégrement incongru. Il faut prendre cette histoire au énième degré.
Mais le plaisir a été au rendez-vous pour moi : le principe de la lecture étant le divertissement, et parfois à la réflexion.
Car Teulé propose un pouvoir bien étrange et plutôt irréalisable.
Mais demain (aujourd'hui), avec l'intelligence artificielle, ne serons-nous pas (le sommes-nous déjà un peu), victimes d'événements anticipateurs ?
(Big Brother was watching You, and He has a new friend : Big data)
Ce livre m'a fait réfléchir, encore une fois, sur une note d'humour.
Seul bémol : moins de 200 pages, il y a frustration !
Car je ne me lasse pas du style de monsieur Teulé (à l'oral, non plus !)
Mais qu'est-ce que Jean Teulé est allé faire dans cette galère ? Si je garde un bon souvenir du magasin des suicides, premier roman que j'ai lu de lui il y près de 15 ans, c'est surtout dans ses romans humouristico-historiques qu'il nous montre son talent. Je me souviens notamment de ma lecture du Montespan, inoubliable. Mais là...
Comme beaucoup j'ai vu son passage à la grande librairie lors de la promotion de Gare à Lou! Il y racontait que son histoire lui était venue en tête alors qu'il venait de prendre une amende-injustifiée selon lui- par un contrôleur SNCF. Il aurait souhaité que quelque chose de "mal" lui arrive, d'où l'idée de cette gamine qui voit ses souhaits se réaliser.
L'idée était bonne, excellente même, mais le roman est selon moi complètement bâclé. J'ai eu l'impression de lire un synopsis de film, avec un scénariste qui se dit "bon ben ça on verra plus tard, hein, au feeling avec les comédiens."
Les personnages manquent de profondeur. Les gags sont convenus et pas forcément drôle (j'ai vraiment ri une seule fois). Il y a de grosses ficelles et des jeux de mots ou d'idées convenus (Pear, vraiment, c'était obligé-comprendront ceux qui ont lu le livre). Et l'écriture est à l'image de tout ça: sans éclat, presque sans saveur.
Et la fin, comment dire...
Jean Teulé est un auteur sympathique dont j'aime beaucoup la gouaille. Mais ça ne suffit pas pour faire un bon roman. Je sors terriblement déçue de ma lecture qui est quand même restée divertissante. Mais bon, peut mieux faire.
Dans un futur complètement improbable, la jeune Lou découvre subitement qu’elle possède un don hors du commun : lorsqu’elle souhaite un malheur à quelqu’un, même quelque chose de complètement fou, ça arrive. Il ne faut pas longtemps pour que le pouvoir soit informé de cette opportunité et décide d’utiliser la petite fille pour régler de façon expéditive les problèmes le plus complexe du Monde. Mais la gamine est revêche, elle a des caprices de petite fille et pour les trois militaires chargés de la garder et de lui indiquer les « cible », le calvaire commence. Jean Teulé nous offre, avec « Gare à Lou ! » une fable farfelue complètement foutraque assez proche du « Magasin des suicides ». Tout ici, dans ce très court roman, flirte avec le n’importe quoi : le palais présidentiel a été recouvert par une immense boula à neige, le Président est 50% asiatique, 50% tunisien et 100 hypocondriaque, les trois militaires chargés de garder la gamine sont des caricatures de dessins animés, les gratte ciels font plusieurs kilomètres de haut et les derniers étages sont réservés aux pauvres, et tout est à l’avenant. C’est de l’humour absurde total, couplé à un cynisme mordant (avec des petites dents mais mordant quand même !), ça se lit très vite, avec gourmandise et on arrive à la fin de livre le temps de dire ouf ! Teulé s’est complètement lâché et si on aime son style bien particulier, son humour noir et grinçant, alors ça passe comme une lettre à la poste. Il faut se laisser embarquer dans ce conte de fée ultra moderne, adhérer à cette folie douce et à la morale de fin, toute simple. Ce n’est pas le meilleur roman de Jean Teulé que j’ai lu, mais celui-ci est comme une bulle de savon, une sorte de tout petit plaisir coupable sans conséquence. Ici, pas de cannibalisme, pas de meurtre, pas de désespoir, pas de misérabilisme, juste un conte de fée comme on aimait en lire lorsqu’on était petite fille, la dimension futuriste en plus.
Alors oui quand on lis un Teulé on sait à quoi s'attendre. Les sujets toujours très originaux sont prétextes aux loufoqueries aux situations cocasses et à la dérision. Malheureusement ici ça diatribe anti militariste ne prend pas.
Moi je me suis ennuyé ferme.
Ah mais qu'est-ce que je me suis marrée en lisant ce livre!!
Mais d'abord, laissez-moi vous parler de la couverture qui m'a déjà bien mise dans l'ambiance. Sans elle, je ne suis pas sûre que j'aurais autant apprécié. Je ne parle pas de la première de couverture sur laquelle apparaît, comme vous pouvez le constater, ce joli petit minois d'une gamine qui sourit et à qui on donnerait le "bon Dieu sans confession", n'est-ce pas ? Hahaha! Ne vous y fiez pas, car l'envers du décor, vous le trouvez en quatrième de couverture! Tapez dans Google "Gare à Lou couverture" et cliquez sur l'onglet "images", vous comprendrez de quoi je parle :-) Elle est juste horrible, cette quatrième de couverture! Moi, elle me fait trop peur!! On a commandé ce livre pour le CDI, et quand on a reçu la commande, je me suis extasiée sur le visage trop chou de la gamine. Et puis, j'ai retourné le livre, et là, j'ai poussé un hurlement (bon, d'accord, j'en rajoute, j'ai juste eu un mouvement de recul avec un hoquet de surprise...mais quand même! :-) ). En tout cas, cette couverture reflète tout à fait l'esprit de Lou et du livre. Parce que Lou, à 12 ans, se découvre un pouvoir : quand elle souhaite du mal aux gens, ça se produit.... Bon attention, ce n'est pas une petite pestouille, hein! C'est simplement qu'elle n'aime pas l'injustice, alors elle espère qu'il arrivera malheur aux méchants....et ça fonctionne! Une justicière en quelque sorte, à son niveau. Et cela donne des situations plutôt cocasses. Par exemple, au collège, il y a ce camarade qui se croit le plus intelligent, le plus beau et le plus fort et qui rabaisse tout le monde. Il s'est souvent moqué des dents de lapin de Lou...jusqu'à la fois de trop, où Lou l'a regardé et a commencé sa phrase ainsi "Je voudrais que tu..."... et le jeune homme s'est fracturé le bras en tombant inopinément dans les escaliers du collège. Vous avez vu, c'est gentillet. Et la fois où dans la rue, des voleurs ont arraché le sac d'une dame, elle leur a souhaité d'être engloutis sous une bouse d'éléphante... Je vous l'avais dit, c'est hilarant aussi :-) Donc cette petite fille, si gentille, si naïve, il vaut mieux l'avoir en amie qu'en ennemie! Et c'est justement ce que le gouvernement va tenter de faire...l'amadouer à son service! Mais la petite Lou a plus d'un tour dans son sac... :-)
Bref, ironique et loufoque à souhait, j'ai adoré!
C'est ma première expérience textuelle avec Jean Teulé, ce ne sera pas la dernière, croyez-moi!
Le roman se lit vite, en 2h c'est plié, d'autant qu'on a tellement hâte de savoir où l'intrigue va nous mener qu'on avance à vitesse grand V!
Décidément Jean Teulé est un ovni littéraire, un écrivain du 3ème type et j'adore...créatif, drôle, intelligent, poétique...J'avoue que cela peut surprendre mais que cela fait du bien de s'envoler vers d'autres cieux et de rire !
Ces derniers temps, je m’étais un peu lassée du style de Jean Teulé et n’ai d’ailleurs pas lu « Héloïse ouille », ni « Entrez dans la danse ».
Je viens de lire « Gare à Lou », et alors là, super bonne surprise.
J’ai beaucoup aimé, ça m’a fait penser à un de mes préférés, « L’œil de Pâques »
Ici, il ne reprend pas un personnage historique, mais nous offre un roman de pure fiction.
Une fillette de treize ans, pas très bien intégrée dans son collège, se voit posséder un super pouvoir : quand elle souhaite du mal à quelqu’un, ça se produit.
Et la voilà embringuée dans une affaire d’état, au sens propre du terme.
Une histoire pleine d’imagination, dans les faits, dans les décors, dans les personnages.
Pleine d’extravagance. Pleine de poésie.
J’ai adoré le « bar des sanglots » où les clients, se voient servir des « peines infinies », des « inconsolables », des « secousses nerveuses »
Et aussi le palais présidentiel en boule à neige.
Et plein d’autres choses encore.
C’est déjanté à souhait et j’ai pris un grand plaisir à cette lecture.
Bonjour Elisabeth, dommage de passer à côté d'Heloise ouille ouille et d'entrée dans la danse ces deux romans font partie des meilleurs Teule.
Quand on ouvre un roman de Jean Teulé, on s’y attend ! Oui, il va nous emmener dans une histoire loufoque. Il va falloir relire certaines phrases deux fois pour en comprendre le sens ; et ça c’est chouette, loin de l’écriture académicienne mais néanmoins correcte, on pense même des fois à Boris Vian... Les personnages portent des noms alambiqués qui font sourire, ils font des ces trucs de dingue qui nous transportent dans un autre monde… Jean Teulé et la fiction, ça fonctionne !
Mais pas à tous les coups ! La belle petite écolière de la couverture devient le démon de la quatrième de couverture, on en attend beaucoup.
Oui, Lou cache un don et lorsqu’elle s’en sert, elle devient une arme. Pour cette raison, des militaires la kidnappent et s’en servent face à des ennemis réels ou potentiels. Ca marche, fort, puis trop fort. Lou a 13 ans, et se révèle une arme incontrôlable.
Mais les exploits de la petite fille du 276ème étage d’un écorche-ciel n’ont guère inspiré l’auteur, l’histoire tourne plutôt court, et ne m’a pas laissé le souvenir d’un grand moment de lecture. Ceci explique sans doute la pauvre inspiration de ce commentaire !
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AH ben alors je les tenterai. Merci du conseil.