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Bouleversée par le témoignage d'une prostituée nigériane, la journaliste Serena Monnier se rend à Lagos pour enquêter. Guidée par les militantes de Free Queens, une ONG qui lutte pour le droit des femmes, Serena découvre vite l'ampleur effarante des réseaux criminels qui prospèrent grâce à la prostitution. Pire, que des multinationales en font, au vu et au su de tous, une arme commerciale particulièrement efficace.Si Leur âme au diable dénonçait les pratiques amorales des fabricants de tabac, Free Queens, le nouveau formidable thriller politique de Marin Ledun, s'intéresse à un industriel de la bière qui vend le corps des femmes pour mieux écouler ses produits. Mais cette fois, au cynisme capitaliste et à la corruption politique, l'auteur oppose l'incroyable courage de femmes unies pour défendre leurs droits et prêtes à tout pour se faire respecter.
Après l’épopée des fabricants de tabac dans Leur âme au diable, l‘auteur met ne lumière l’absence de droits des femmes au Nigeria et les méthodes commerciales douteuses d’un fabriquant de bières.
J’ai suivi avec intérêt aussi bien le flic rétrogradé qui cherche à faire la lumière sur le double meurtre de deux jeunes filles non identifiées ; que la journaliste blanche et française qui se rend au Nigeria pour une enquête pour Le Monde et The Guardian ; que le commercial hollandais qui a trouvé le bon filon pour vendre la bière de son Groupe.
J’ai aimé que l’auteur me laisse ressentir le climat du pays, la partition entre le le Sud avec sa capitale Lagos, et le Nord où personne n’ose s’aventurer.
L’auteur a mis en lumière la corruption endémique à tous les niveaux de la société, permettant, entre autre, le trafic des femmes.
Tout le talent de l’auteur, encore une fois, est mis à contribution pour éclairer un pan de l’économie mondiale toujours resté dans l’ombre.
L’image que je retiendrai :
Celle des couleurs rouge et or de la bière First qui colonisent toute la ville, y compris le Nord islamique.
https://alexmotamots.fr/free-queens-marin-ledun/
le Niger etc...fait l'actualité ces jours -ci!Comme d'habitude Marin Ledun nous livre une enquête approfondie ,sur l'industrie de la bière qui utilise des prostituées pour asseoir son empire:c'est à vomir!lors d'un entretien,Marin Ledun ,répondant à une question s'inquiétant des réactions potentielles de la marque de bières:"mes sources sont vérifiées et re-vérifiées,donc..."
Pour les amateurs,la bière n'aura plus le même goût!!
Jasmine Dooyum, adolescente prostituée nigériane, se réfugie dans un bus d'une association caritative en plein Paris. Elle y croise Serena Monnier, journaliste, elle lui raconte son parcours, exilée, esclave sexuelle sous la coupe d'un réseau de proxénètes... Serena décide de remonter le fil et part au Nigéria.
A Kaduna, nord du Nigéria, le sergent Oni Goje découvre 2 cadavres de jeunes prostituées. Lui aussi veut comprendre, agir, mettre un coup de pied dans la police corrompue, dans le capitalisme esclavagiste... 2 enquêtes parallèles commencent.
Marin Ledun propose un récit magistralement immersif. Il s'est inspiré d'une réalité documentée pour infiltrer les milieux de la bière qui pour s'implanter au Nigeria ont mis en place un véritable système mafieux et proxénète pour vendre leurs produits.
C'est puissant, noir voire abyssal et au milieu émergent deux personnages : Serena la journaliste et Oni le flic. On suit leur quête un peu désespérée avec un intérêt grandissant en même temps qu'une pression narrative qui monte graduellement.
Free Queens est un roman addictif d'une force progressive, qui s'installe irrémédiablement et laisse le souffle coupé une fois la dernière ligne lue. A ne pas manquer !
Marin Ledun a pour habitude de nous livrer sa vision du monde sans concession...
Ses polars sont imprégnés des recherches et rencontres qu'il fait pour étayer son sujet, mais aussi, il me semble, de ses révoltes personnelles.
Plus qu'un bon polar, c'est donc un sujet de réflexion puissant qui s'impose ici au lecteur (et c'est forcément perturbant).
Il nous propose un thriller militant et inspiré de l'état de corruption et de violence qui gangrène la société nigériane.
Il va concentrer son histoire sur le lobbying de l'alcool au Nigeria et la traite des femmes qui y est associée pour nous servir un roman certes engagé mais, contre toute attente, à la finalité plutôt pessimiste (je vous laisse découvrir pourquoi !).
Très vite dans la lecture, on est happé par un sentiment d'étouffement caractérisé par le fait des dérives et de l'impuissance du monde à changer une réalité brutale, injuste.
Les contrastes sont d'autant plus incisifs que pendant qu'une majorité de la population peine à vivre au quotidien, d'autres se prélassent dans leurs duplex "avec vue" et multiplient les orgies grâce au commerce des femmes, de la bière et la suprématie de la violence légitimée.
Car il y a 2 Lagos, mégalopole vertigineuse de 20 millions d'habitants : celui des bidonvilles et celui des milliardaires…
C'est aussi un livre qui interroge sur la place des femmes en Afrique, la responsabilité des pays riches qui siphonnent ressources, savoirs, cultures et alimentent les trafics en tout genre.
Et puis, c'est surtout un roman qui parle de sororité (un lien de femme à femme sans frontières), avec des portraits de femmes puissantes et militantes à l'image des fondatrices de l'association des Free queens, qui s'allient contre la corruption de l'état pour venir en aide à celles qui sont les premières victimes : les femmes.
« Je m'appelle Jasmine Dooyun. Je vais bientôt fêter mes quinze ans et je veux vivre ». C'est lors d'une enquête sur la prévention du sida dans le milieu de la prostitution que la journaliste Serena Monnier rencontre Jasmine, une rescapée, une fugitive prête à tenir tête aux souteneurs qui ont fait d'elle une esclave sexuelle à Paris. Bouleversée, Serena part au Nigeria, décidée à remonter le parcours de Jasmine et la piste du vaste réseau de proxénétisme franco-nigérian ... au même moment où le sergent Oni Goje découvre à Kaduna ( Nord du Nigeria ) deux corps de jeunes prostituées jetées nues au milieu d'ordures.
Est-ce qu'un mec bien fait un bon écrivain ? Est-ce que les bonnes intentions font les grands romans ? Après avoir refermé Free Queens, le « oui » s'impose avec force. Ce n'est pas la première fois que Marin Ledun trempe sa plume à la colère froide et l'indignation pour dénoncer les dérives et le cynisme d'un capitalisme éhonté. Son précédent roman, Leur âme au diable, s'attaquait à l'industrie du tabac. Ici c'est l'industrie brassicole et son côté obscur qui est dans son viseur.
Marin Ledun s'est inspiré de faits réels, plus particulièrement du reportage d'Olivier van Beemen, Heineken en Afrique, qui décrypte comment la multinationale néerlandaise s'est implantée dans le continent, travaillant avec les réseaux mafieux, s'alliant avec des politiciens et flics corrompus, tout un bataillon de prostituées à son service pour convaincre les clients des bars de consommer sa bière. La bière Primus est devenue First dans son livre, la Nigerian Breweries la Master Brewery Nigeria Inc.
Le récit est incroyablement dense, documenté, ancré dans le réel, dessinant le portrait sombre du Nigeria, pays ravagé, pêle-mêle, par la pauvreté endémique, le sida, la corruption des élites, les attaques terroristes perpétrées par Boko Haram et l'ISWAP ( Daech ). le Nigeria, « un enfant magnifique et insatiable né du viol colonial et de l'union forcée entre des peuples incapables de s'entendre. Depuis l'enfant avait grandi jusqu'à devenir un monstre incontrôlable, répandant rancoeur et haine dans le coeur des hommes ».
Les descriptions de la tentaculaire Lagos et de la non moins chaotique Kaduna, ville déchue du Nord du pays, sont saisissantes de réalisme et apportent beaucoup de profondeur à un récit à la construction virtuose. Les enquêtes parallèles de Serena Monnier et Oni Goje finissent par se croiser brillamment pour révéler la terrible vérité. le rythme monte crescendo sans aucune approximation, juste peut-être quelques longueurs ou sensation de redondances dans le troisième quart.
Mais ce qui frappe le plus, c'est la capacité de l'auteur à manier les personnages qui peuplent son intrigue. Malgré leur nombre assez impressionnant, ils sont tous formidablement incarnés, qu'ils s'agissent de ceux qu'on ne croise que sur quelques pages ( comme des prostituées nigérianes au service du système First ), ou les premiers rôles. Serena Monnier, la journaliste que l'on voit évoluer à mesure qu'elle saisit l'ampleur du crime, décillant ses yeux d'occidentale blanche privilégiée. Oni Goje, le flic intègre qui ne veut plus être aveugle ou sourd, et décide d'endosser la lourde mission de rendre identité, justice et dignité aux jeunes filles assassinées. Toutes les militantes de la Free Queens, l'association féministe qui guide Serena. Et surtout Ira Gowon, bras armé de la MB Nigeria Inc, tellement plus complexe que ses atours crades de flic corrompu de la SARS ( brigade spécial anti-vol ) le laissent entrevoir au départ.
Il y a clairement des bons et des méchants. Il y a clairement un auteur engagé qui sait choisir un camp. Et pourtant, son roman ne sombre jamais dans le manichéisme. Marin Ledun sait trouver la bonne distance. C'est avec lucidité qu'il pose les questions justes pour essayer de comprendre la violence du monde, sans chercher pour autant à imposer sa façon de voir les choses ou une pensée unique ou encore politiquement correcte. le lecteur est invité à réfléchir par lui-même et ça fait du bien ... même s'il en ressort indigné et sonné. Les derniers mots sont un uppercut dévastateur.
Un thriller politique ambitieux, maitrisé, remarquable.
Juin 2019. Serena Monnier, une journaliste du Monde acccompagne le bus d’une association caritative qui sillonne les rues de la capitale à la rencontre de prostituées. Elle y fait la connaissance de Jasmine Dooyum, une adolescente de 15 ans qui se réfugie auprès d’eux pour échapper à ses souteneurs. La jeune fille a quitté Lagos avec la promesse de devenir coiffeuse et ne s’attendait pas à se retrouver sur le trottoir. Serena décide de remonter la piste du réseau de proxénétisme et se rend au Nigéria où elle rejoint les membres de l’association Free Queens, qui lutte quotidiennement contre les violences faites aux femmes dans un pays où règne la corruption.
A Kaduna, fournaise nigériane, l’usine Master Brewers abreuve le pays en bières à grand renfort de campagnes publicitaires agressives et de techniques marketing douteuses : de jeunes hôtesses, prostituées, venant de tout horizons, ont la mission d’inciter le consommateur à dépenser toujours plus. Les corps de deux d’entre elles sont retrouvés sur une aire de repos par le sergent Oni Goje de la police de la route. L’homme comprend que les forces de l’ordre ne méneront pas d’enquête pour deux prostituées, il entreprend alors de retrouver le ou les coupables de leur assassinat.
« LA MISÈRE ÉTAIT UN EMPIRE ÉCONOMIQUE QUI SE BÂTISSAIT PIERRE APRÈS PIERRE DEPUIS LES HAUTES SPHÈRES DE LA SOCIÉTÉ LÀ OÙ LE FRIC COULAIT À FLOTS, PAS DANS LES RUINES DU BIDONVILLE DE MAKOKO ».
Ce roman, – on pourrait presque parler de témoignage tant il semble réaliste -, dresse tout d’abord l’état des lieux d’un pays ravagé entre autres par la pauvreté, le sida et les exactions commises depuis 10 ans par la secte Boko Haram qui terrorise la population. L’industrie y est en berne, sauf une filière au potentiel gigantesque : celui de la bière. L’urbanisation et la démographie du Nigéria sont en effet galopantes: il est le pays le plus peuplé d’Afrique et plus de la moitié de ses 190 millions d’habitants ont moins de 30 ans. Les industriels spécialisés dans ce domaine ont donc de quoi se livrer à une « guerre de la bière » où tous les moyens sont bons pour faire le plus de bénéfices possibles. Dans un pays corrompu jusqu’aux plus hautes strates de la société, les multinationales ont recours sans même se cacher aux réseaux criminels qui régissent le milieu de la prostitution à des fins commerciales : vendre le corps des femmes pour mieux vendre leur bière, sans autre considération. Vu l’ampleur du réseau qui semble agir en toute légimité sans se soucier des forces de l’ordre préalablement achetées par les industriels, les enquêtes de Oni Goje et de Serena Monnier semblent presque dérisoires et leur guerre perdue d’avance pour une cause que les nigérians eux même ne semblent pas défendre. J’ai apprécié leurs caractères trempés, leur opiniâtreté. Oni Goje, père de famille et bon époux, simple officier appartenant à la police de la route, entend, par sa quête de retrouver les meurtriers de deux jeunes innocentes, défendre les générations à venir. Quant à Serena Monnier, la journaliste française qui découvre ce pays profondément gangrené, elle ne fuit pas le danger même si sa sécurité est menaçée à plusieurs reprises et que les locaux lui font comprendre qu’elle n’a pas son mot à dire. A l’instar des autres membres d’association, elle se bat pour la cause des femmes avec courage et conviction.
Free Queens est un véritable roman noir qui décortique les vices d’une société malade où le profit est encore une fois à la base de toute déchéance. Un roman engagé qui permet d’approcher la réalité, donne des pistes pour comprendre et espérer un monde meilleur en dépit de toutes les horreurs qu’il nous présente. Le style de l’auteur est sobre, s’attache à décrire les faits énoncés sans fioriture mais avec le souci de justesse, de précision. Les connaissances de l’auteur sur le sujet sont impressionnantes tant dans les considérations géopolitiques que dans le quotidien des personnages. Le réalisme est profond, l’auteur évite les clichés, ne garde que le nécessaire à son intrigue et fait en sorte d’immerger le lecteur dans ce polar révoltant. Le constat social semble désespéré, noir jusqu’au bout en dépit de quelques notes d’espoir qui émergent d’un dénouement particulièrement convaincant.
Je remercie chaleureusement Babelio ainsi que les Editions Gallimard pour ce roman offert dans le cadre d’une Masse Critique Mauvais Genre.
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