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En deux textes qui se répondent - « Au loin je me souviens de mon père » et « À la mémoire de ma mère » -, Richard Ford retrace la vie de ses parents : celle de son père, représentant de commerce sur les routes une bonne partie du temps jusqu'à sa mort prématurée ; et celle de sa mère, qui, après une enfance banale en Arkansas, le mariage et la naissance de son enfant, souffre des années de solitude, puis d'un cancer.
Richard Ford, qui se trouve « entre eux », entre son père et sa mère, décrit ces deux existences dans ce qu'elles ont de plus banal et de moins extraordinaire, et pose la question : que reste-t-il d'une vie vécue ?
En marge de ses grands romans, ce livre sensible est l'hommage bouleversant d'un grand écrivain à ses parents, mais aussi une clé pour la compréhension de son oeuvre.
Deux livres en un avec ce double récit, l'un sur le père, l'autre sur la mère. 30 ans séparent l'écriture des deux récits, l'un dès 1981 à la mort de la mère de l'auteur, l'autre plus récemment, 55 ans après la mort du père.
Cette différence se ressent dans l'écriture. Le récit sur le père, la première partie, semble mobiliser des souvenirs plus anciens avec davantage de questionnement. Cette partie montre aussi une proximité très forte entre les deux parents et un incroyable amour, un "être ensemble". de ce fait, la venue au monde de l'auteur est jugée de son point de vue comme une sorte de "bifurcation" dans cette vie de couple. Richard Ford retient également davantage "les absences continuelles" du père dans le cadre de son métier de voyageur de commerce que sa "présence intermittente".
On ressent beaucoup de pudeur dans les rapports père-fils, des souvenirs plus lointains, des absences et donc moins de proximité mais tout de même beaucoup d'amour.
La partie sur la mère est davantage fusionnelle, avec un auteur qui a eu des rapports avec elle d'adulte à adulte. L'ouvrage cite une très belle phrase de Michael Ondaatje qui dit :" Ce que je regrette le plus concernant mon père, c'est de n'avoir pas eu le temps de lui parler en adulte." Certains passages sont très beaux et montre un réel attachement à la mère : "En moi je la vois, et même j'entends son rire dans le mien".
Ce livre est une belle lecture qui nous montre qu'on peut écrire à tout moment sur des êtres chers, soit directement après leur départ ou beaucoup plus loin dans le temps, tant que les souvenirs sont là.
Bien écrit (ou bien traduit). Se laisse lire mais pas hyper passionnant! L'auteur raconte ses parents; un père mort prématurément , une mère dont la vie n'a pas été drôle...
A 73 ans Richard Ford fait le chemin à l'envers et s'applique à faire le portrait de son père, puis de sa mère, édités dans ce même ouvrage remarquable d'émotion, de mélancolie et de justesse. Portrait de l'Amérique du siècle dernier, loin du microcosme New Yorkais et beaucoup plus proche de la réalité des états du sud dans les années 50, Ford entre en paix avec ses géniteurs et verbalise tout ce qui ne l'a pas été avec un talent d'une grande élégance et d'une extrême pudeur. Superbe.
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