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« Je n'ai jamais entendu parler italien dans ma famille, pas même un mot, une expression, et pendant toutes les années où nous sommes allés déjeuner chaque dimanche chez mes grands-parents maternels, j'ai invariablement mangé du poulet rôti avec des pommes de terre. Jamais de pâtes. Pas une fois.
Ces racines-là semblent avoir été arrachées. Tranchées net. Pourquoi ? Je l'ignore. M'ont-elles manqué ? Je n'ai pas cherché à le savoir, n'ai pas posé de questions. »
Après être allée sur les traces de sa famille paternelle dans Trois jours à Oran, Anne Plantagenêt explore cette fois ses origines maternelles. Plus précisément, elle s'intéresse à son grand-père Placide (Placido), originaire du Frioul, et arrivé en Bourgogne avec sa famille dans les années 20.
Il est ici question d'exil (vraiment, de très belles pages, sur l'exil), de guerre, de la vie de gens modestes, voire pauvres, qui ont travaillé dur pour avoir un petit quelque chose, et surtout pour se créer de nouvelles racines.
Je suis entrée progressivement dans ce récit, un peu comme une passagère clandestine. Il est vrai que c'est une histoire très personnelle que nous conte ici l'autrice. Mais cela touche aussi à quelque chose d'universel. La quête des origines, le désir de connaître l'histoire de sa famille... Qui ne s'est pas demandé ce qu'ont vécu, ce qu'ont ressenti, ses aïeux ? Qui ne s'est pas interrogé sur leurs aspirations, leurs craintes, leurs joies et leurs blessures ? Peut-être est-ce en cela que cette histoire m'a beaucoup touchée...
En tout cas, à la fin du livre, je n'étais plus une passagère clandestine.
Le titre, rien que le titre m'a interpellée, comme moi..d'origine italienne
et c'est presque mon histoire que raconte ou plutôt conte Anne Plantagenet, à une nuance près, mes deux grands parents paternels étaient italiens !
Comme chez elle, on ne parlait pas de l'Italie, on ne discutait pas en italien, jamais je n'ai entendu mes grands parents parler leur langue, il a fallu que je retrouve quelques lettres pour voir des mots en italien ! Bien sur, ils avaient un accent, ma grand-mère disait « o » au lieu de « ou », ils ne s'exprimaient pas beaucoup.. je n'ai pas souvenir de longues conversations avec eux, peu d'échanges.. mais en avais je davantage avec les grands parents bretons du coté de ma mère ?? c'était aussi une période silencieuse !!
Anne Plantagenet rend très bien compte des interrogations qui sont soulevées après ces années de silence, questions naturelles pour les petits enfants, le partage, la transmission.. qu'ont ils partagé ces immigrés qui avaient décidé de s'intégrer totalement, de s'assimiler au point de nier leur langue et leur pays ?
Sans aucun doute leur puissance de travail, celle de ne jamais se plaindre, ne jamais demander, quémander une aide, qui à cette époque , de toutes façons ne serait jamais venue puisqu'elle n'existait pas !!
Ils ont fourni leur sueur pour que leurs enfants et petits enfants réussissent leur vie ; ce fut le cas chez Anne Plantagenet, chez nous aussi !! Comme chez elle, la fille est devenue enseignante, rendant ainsi au pays ce qu'il lui avait donné : l'éducation gratuite et la possibilité de grimper l'échelle sociale ! Le fils lui, a fini directeur d'une usine, beau parcours !
J'aimerais bien aller dans les Dolomites, mettre mes pieds dans les pas de ma grand-mère !!
En tous cas, j'ai vraiment apprécié le voyage en Ritalie offert par l'auteure !! et je l'en remercie !
Comme je remercie Netgalley pour m'avoir offert ce cadeau !
Mon grand-père maternel était italien, italien du nord. Mon grand-père est arrivée en France sans parler français. Mon grand-père a francisé son prénom. Mon grand-père ne parlait plus italien. Mon grand-père était un homme dur, me faisant peur quand j’étais petite (d’ailleurs je ne lui ai dit « papy » qu’à l’âge de 10 ans). Mon grand-père était le patriarche. Mon grand-père ne parlait jamais de sa vie passée en Italie. Mon grand-père ne retournait pas en Italie. Mon grand-père a vécu à Dijon. Mon grand-père était un bel italien, puissant avec des fortes mains, des mains de travailleur. Mon grand -père m’a toujours, en fait, fascinée. Et ma mère a des origines italiennes de part son père. Tout cela est mon histoire familiale et c’est également l’histoire familiale d’Anne Plantagenet dans « D’origine italienne ».
J’ai bien évidemment aimé ma lecture et c’est assez fascinant de retrouver autant de sa propre histoire dans l’histoire d’une autre personne, lire tout ce que j’ai également vécu et se dire que nos grands-pères avaient beaucoup de similitudes. Beaucoup de personnes vont se retrouver dans le récit de l’auteure, dans son histoire familiale. Ce livre est en fait une discussion, une grande discussion entre l’auteure et sa mère à qui elle demande de lui dire tout ce qu’elle peut se souvenir de son père et du reste de sa famille. Anne Plantagenet parle de la vie de son grand-père Placide en Italie, de son arrivée en France, de son intégration pas des plus faciles, des divers métiers exercés, de sa naturalisation, de son mariage, de son départ pour la guerre, de son retour, de sa vie, de sa retraite. Elle décrit au mieux cet homme, cet italien. Elle en apprend beaucoup grâce à sa mère, sa tante, les photos, elle reconstitue le puzzle de la vie de Placide. « D’origine italienne » est un récit riche, sensible, sincère; la mère de l’auteure est si touchante, et l’auteure si attentionnée envers elle. J’ai aimé lire sincèrement cette quête des origines qui me touchent et me donnent presque envie de faire de même.
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