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À coup sûr, le premier des Pibrac n'avait pas la vocation. Si le seigneur de Bellerocaille n'avait eu besoin d'un bourreau, si Pibrac n'avait eu à fuir la galère, nul doute qu'il aurait exercé un autre métier. Il est pourtant l'ancêtre de huit générations d'hommes qui ont tous adopté la devise des bourreaux : « Dieu et nous seuls pouvons ». Le pittoresque, l'acrobatique et l'érudition nourrissent un roman d'aventures aux mille tribulations macabrement hilarantes, qui traverse les siècles, de la Renaissance à la fin de la guerre 1914.
Pourtant interréssée par le thème je n'ai pas accroché à ce roman. Le héros est attachant mais trop de longueurs , trop historique et trop de vieux français à mon goût.
Dieu et nous seuls pouvons nous plonge dans l'histoire fictive d'une extraordinaire lignée de bourreaux du sud de la France et tout commence par le premier d'entre eux Justinien Pibrac. Abandonné au seuil d'une église, le nez dévoré le voilà bien mal parti dans la vie. Quand en plus de cela un beau matin la charge de bourreau lui tombe dessus sans qu'il ne puisse la refuser sans finir aux galères.... c'est le début d'une incroyable odyssée personnelle et familiale. Thème original, écriture enjouée et non dénuée d'un certain humour noir, rythme intense et situations rocambolesques font de ce roman une très très belle réussite.
Un de mes péchés mignons est le roman historique. Un genre qui je l'avoue peut facilement sombrer dans le navet mais qui quelques fois révèle des merveilles, des purs moments de plaisir.
« Dieu et nous seuls pouvons » est de ceux là. Une saga, publiée dans les années 90, qui va vous révéler l'histoire d'une des plus grandes familles de bourreaux français, les Pibrac.
De Justinien 1er, devenu bourreau par hasard en 1683, à Saturnin au début du XXème, vous saurez tout sur cette remarquable dynastie d'exécuteurs des hautes oeuvres. La décapitation n'aura plus aucun secret pour vous, tout comme la pendaison et les autres moyens avec lesquels les bras armés de la justice accomplissaient leur travail. N'allez pas imaginer le sordide, c'est plein d'humour et génialement conté.
Alors bien sûr on est dans un roman. Les Pibrac n'ont sans doute pas existé mais à travers ce roman, Michel Folco nous instruit agréablement sur cette fonction maudite, ses privilèges et ses droits, tout comme les mythes et les légendes qui s'y rapporte.
On en vient rapidement à aimer toutes les générations de ces « intouchables » et à regretter que ça ne fasse que 300 pages.
Tout d'abord un grand merci à mes amis bretons Françoise et Robert pour m'avoir conseillé ce livre, non les livres de Michel Folco.
Avec ce 1er roman, Michel Folco nous emmène à la rencontre d'une grande lignée de bourreaux du 17e au début du 20eme siècle. Il va tout nous raconter de cette profession aujourd'hui disparue en France.
Justinien Trouvé est abandonné peu de temps après sa naissance avec le nez arraché. Il doit son prénom à l'empereur Justinien de Byzance qui lui aussi a eu le nez arraché et son nom au fait que c'est un enfant trouvé.
Ayant fui l'abbaye où il faisait ses études pour devenir nonce et ses parents adoptifs, il se retrouve emprisonné à Bellerocaille en Aveyron, après s'être bagarré avec des gitans. Pour échapper aux galères, sur les conseils de son geôlier, il accepte la charge d'exécuter les hautes oeuvres (ou arrêts) de la justice et de mettre à mort un cuisinier reconnu d'infanticide doublé d'abomination (il a donné à manger aux parents le corps de leur enfant qu'il a préparé).
Grâce à son intelligence et son sens de la répartie, et bien qu'obligé de vivre a la lisière de la ville pour laquelle il exécute ses fonctions de bourreau, il arrive a obtenir tout ce qu'il veut. Il laissera des écrits qui seront enrichis au fil des générations et qui permettront à ses successeurs de poursuivre cette profession.Ce roman nous raconte donc son histoire jusqu'à celle de son dernier descendant illustrant ainsi une profession qui se léguait de père en fils.
Même si le sujet est plutôt morbide, ce récit très bien documenté est truculent à souhait, avec les anecdotes et la façon dont sont commentées les exécutions mais aussi avec le caractère des membres de la lignée. C'est donc un régal de découvrir cette profession et l'environnement social qui y est attaché.
Avec ce premier roman, l'auteur a su me captiver et il me tarde de lire la suite..
Gros coup de coeur
"Dieu et nous seuls pouvons" ceci est la devise des Pibrac.
Mais qui sont-ils? Pour cela il faudra commencer par le fondateur, le 1er du nom. L'histoire s'ouvre donc par un meurtre. Un crime terrible qui s'abat sur la douce terre en Aveyron, au 17ème siècle.
On retrouve le coupable. Qui doit commuer sa peine. Mais dans la ville, personne ne veut le punir et commettre le péché mortel, celui de donner la mort.
Dans cette époque superstitieuse et très catholique, il n'y a que Dieu.....et un bourreau qui puisse tuer pour la justice. Trouvons un bourreau parmi les prisonniers, pardi!
IL est tout trouvé bé ! C'est Justinien Trouvé, un jeune homme un peu candide et maladroit, au nez en bois. Il n'a pas le choix, sinon il devra aller aux galères.
Le voilà donc bourreau commis d'office. Avec des avantages en nature et surtout des inconvénients (on se signe sur son passage, "il doit converser avec le diable", résider hors de la ville, porter uniquement du rouge...).
Mais Justinien s'en sortira avec panache et ingéniosité pour bâtir un empire puisqu'on retrouve ses descendants aisés sept générations plus tard.
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Fin XIX ème siècle, voilà son 7ème descendant, dans le manoir originel, au chômage. En France, la profession de bourreau est abolie dans les campagnes. Mais cet ultime descendant n'a pas dit son dernier mot.
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Un récit historique et bien sûr romancé qui ne manque pas de charme. Avec une plume agréable et d'humour noir , l'auteur a réussi le pari de nous faire (presque!) aimer les bourreaux. C'est rustique, c'est brut. On se prend d'affection pour les personnages. Ils sont si excentriques quelquefois.
Le récit est scindé en deux parties. J'ai largement préféré la première avec la genèse des Pibrac. En vieille langue française qui m'a immergé complètement dans cette période effroyable où la barbarie n'est pas un vain mot.
J'aurais peut-être voulu connaître les histoires des autres descendants notamment le 3ème, l'inventeur de plusieurs "outils de torture".
Une parenthèse historique et instructive des plus délicieuses !
Un livre qui se laisse bien lire et qui donne vraiment envie d'en savoir davantage sur ces hommes, bourreaux de père en fils qui accomplissaient ce qui était appelé les "hautes oeuvres" de la justice. Une fonction qui faisait d'eux des gens à part et sur qui rejaillissait l'hypocrisie de la société car bien que méprisés, vivants en marge des autres avec un statut différent et loin de la ville, ils étaient pourtant ceux dont on venait voir les exécutions en place publique...
"On couvre de gloire les militaires qui tuent des innocents servant tout comme eux leur patrie, et nous qui ne tuons que des coupables, on nous couvre de mépris !"
Dans la 1ère partie du livre, on suit l'histoire de Justinien qui deviendra, malgré lui, bourreau et dont la descendance le deviendra à son tour comme le veut la tradition.
La 2ème partie du livre se passe peu de temps avant la 1ère guerre mondiale et c'est du petit Saturnin, descendant de Justinien, dont on suit l'histoire.
Ca commençait mal : le style un peu pompeux, le récit qui peine à démarrer. Et puis j’ai fini par entrer dans l’histoire de Justinien Premier et de sa famille, son installation en tant qu’exécuteur des Hautes et Basses Oeuvres.
La seconde partie, qui se déroule à la veille de la Première Guerre Mondiale permet à l’auteur de revenir sur les « créations » de la lignée.
Une lecture que je dois à une amie du Club de lecture, et que je n’aurai pas faite sans elle. Merci.
L’image que je retiendrai :
Comme elle aime son travail, cette dynastie, qui perfectionne son outil sans cesse.
http://alexmotamots.fr/?p=2436
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