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Dans son célèbre texte « Une charogne », Charles Baudelaire raconte avec une délectation morbide comment la vue d'un cadavre en putréfaction a pu l'émerveiller alors qu'il se promenait aux bras de sa muse, Jeanne Duval. Clémentine Beauvais, en un tour de force époustouflant, nous plonge au coeur de l'histoire de cette femme, Grâce, avant qu'elle ne devienne cette charogne. Elle l'imagine tour à tour prostituée, couturière, chirurgienne, avorteuse et tueuse en série.
Ce court roman en vers libres, d'une grande modernité, transforme notre regard et nos a priori sur la déchéance féminine. Clémentine Beauvais s'inscrit dans le sillage des autrices qui redonnent leur voix à toutes ces femmes que l'Histoire a piétinées.
Un petit texte tout en originalité, un roman en vers.
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Une revisite du poème « Une charogne » de Baudelaire qui m’a vraiment intriguée, le roman se lit d’une traite, à peine plus d’une centaine de pages. Les femmes ici sont mises à l’honneur par les deux personnages Grâce et Jeanne (muse de Baudelaire).
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Un texte qui déstabilise, vers lequel je n’aurais sans doute pas été sans les @68premieresfois mais une jolie découverte, qui nous sort des sentiers battus ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’autrice sait manier la langue et les mots.
Roman écrit en vers libres qui nous raconte le destin de Grâce, femme avant-gardiste avant l'heure qui aide les femmes qui ont subi la violence et/ou la lâcheté des hommes.
Grâce, la bien nommée, qui a force d'être appelée pour soulager les femmes qui se retrouvent en situation délicate, décide d'inverser la situation.
J'ai beaucoup aimé ce roman pour sa douceur d'écriture qui contraste avec le sujet traité qui lui est plutôt difficile, violent. La façon dont l'héroïne parle des femmes en fait une féministe avant l'heure. La relation qu'elle entretient avec toutes les femmes à qui elle vient en aide est très forte, très dense. On n'a qu'une envie la soutenir, se battre à ses côtés. Néanmoins, si on peut excuser l'extrémisme qui la touche, on ne peut cautionner ce qu'elle en fera.
Un très grand merci pour cette belle découverte proposée dans le cadre des 68 premières fois.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/07/decomposee-clementine-beauvais.html
Sélection 68 première fois
Un OLNI, que ce texte qui nous entraîne à travers des vers libres dans la charogne du poème de Baudelaire : souvenir scolaire de la lecture des fleurs du mal et d'une lecture récente orchestrée par Jean Teulé, lors d'un salon du livre. Et d'ailleurs j'ai ressorti mon exemplaire des poèmes de Charles Baudelaire.
Clémentine Beauvais va nous parler de trois personnages Grâce, étrange femme qui connaît bien ses soeurs et qui manipule les aiguilles et pas que pour faire de la couture ; Jeanne Duval la muse de Baudelaire qui avec lui à croiser sur un chemin une charogne et elle a peut-être aussi connu Grâce. Cette charogne est-elle un animal ou un humain, une femme ? Et de Baudelaire et son dialogue avec sa muse ! Ce texte en vers libre se lit à voix haute, l'auteure nous entraîne sur les bords de chemin, dans les rues de Paris, dans les cuisines, dans les chambres, dans les dialogues de Jeanne et Baudelaire. C'est surtout un texte qui parle très bien de la condition des femmes, de la sororité.
Décidément, des lectures en vers libres qui nous entrainent dans des lectures particulières, intéressantes. Je vous conseille celui de Bérangére Cornut « Elise sur le chemin ».
Court roman en vers libres dans lequel Jeanne la muse du poète lui raconte l’histoire de Grâce cadavre au bord du chemin. Il s’inspire de « La charogne » poème de Beaudelaire. Roman éblouïssant.
Tout part d’un poème de Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal : « Une charogne ».
« Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux :
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons. »
Clémentine Beauvais imagine ce qu’est ou plutôt ce qu’était cette charogne et lui donne vie à travers la voix de Jeanne, la muse de Charles Baudelaire. Elle fait des allers-retours dans le temps, ente 1821 et 1855. Un texte multiforme fait de dialogues, poèmes, prose dans lequel je me suis laissée entrainer.
Jeanne imagine la vie de cette femme faiseuse d’ange puis meurtrière. Touchée par la vie de ces femmes qu’elle avorte, elle ne supporte pas de les voir abandonnées par les hommes qui les ont mises enceintes. Ils n’ont aucun scrupule et ont tous les droits pour assouvir leur désir.
Clémentine Beauvais est plus connue en littérature jeunesse. Je suis ravie de la voir côté littérature adulte. Ce roman engagé et original fait partie de la sélection des 68 premières fois.
Le poème "Une charogne" se trouve dans le recueil Les Fleurs du mal écrit par Charles Baudelaire. Quel lycéen.ne n’a pas hoqueté/ricané de fascination et/ou dégoût devant la description de ce corps de femme en décomposition abandonné le long du chemin. Par lui, les élèves apprennent que la beauté classique n’est pas la seule recevable et que la pourriture peut engendrer le sublime, la preuve par Charles !
Clémentine Beauvais imagine que la muse de Baudelaire, Jeanne Duval raconte la vie de cette femme avant qu’elle soit assassinée, l’inventant tour à tour couturière, prostituée, chirurgienne, avorteuse, meurtrière... Ces situations, extrêmes et plausibles, reflètent la faible marge de manœuvre laissée aux femmes de sa condition, dans ce XIXe siècle qui traitait avec mépris celles qui troublaient le cadre sociétal par un comportement en dehors de l’ordre établi en sortant un tant soit peu de la place qui leur était assignée : en gros, tenir un ménage, faire des enfants et se taire.
En ressuscitant le corps décomposé, Jeanne Duval s’empare du récit, ce que bien sûr Baudelaire ne peut admettre et c’est bien lui qui aura le dernier mot, en écrivant le macabre poème qui passera à la postérité. Clémentine Beauvais offre ainsi une visibilité aux deux femmes, en redonnant de la dignité au cadavre du poème et à la maîtresse marginalisée du poète.
Les chapitres mêlent narration, poésie et théâtre (il faut lire ce texte à haute voix !), mélangent les calligraphies, allient l’exaltation débridée au réalisme cru ; la lecture ne s’en trouve pas facilitée mais qu’importe, cette fleur du Mal revisitée est un livre réussi qui bouscule.
Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure
Quelle belle et jubilatoire découverte ce roman en vers libres qui revisite avec un talent immense et une inventivité audacieuse le poème de Charles Baudelaire, Une charogne (Les Fleurs du mal).
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire féministe et engagée, une histoire de sororité que l'autrice imagine pour la vie de cette morte, abandonnée sur un chemin où la trouvèrent Charles Baudelaire en promenade avec sa muse Jeanne Duval.
C'est Grâce, le prénom qu'elle lui a donné, qui raconte ce qu'a été sa vie en différents lieux et moments entre lesquels se glissent des bribes de dialogue entre le poète et sa muse.
Grâce sera tour à tour prostituée, couturière, chirurgienne, faiseuse d'anges puis tueuse en série pour venger sa petite sœur et ses amies qui étaient comme des sœurs. Parce que ces femmes ont toujours été victimes du désir des hommes, de leur violence et de leurs abandons une fois leurs instincts repus...
C'est Jeanne qui termine l'histoire en racontant la mort de Grâce, que celle-ci peine à exprimer.
"Oh, Jeanne, tu le sais dans ton ventre, que j'ai été tuée. Tu le sais comme le savent les femmes
qui regardent d'autres femmes et savent. Comme je savais devant la petite domestique que ta console n'était pas un accident."
[C'est la première fois que j'avais entre les mains un ouvrage de la collection L'Iconopop des éditions L'Iconoclaste . "Juste des mots sans tabou à déguster, à crier, à partager. Partout et surtout pas dans les sages cercles d’initiés."
"Plus que de poésie, il y est question d’une parole qui vibre, qu’on lit et qui se vit à la scène, dans la rue, dans un pré, sur la toile... qu’importe ! "
Je suis conquise ... Moi qui vient tout doucement à la poésie contemporaine, c'est un nouveau pas de franchi. Merci les 68 !
Lu dans le cadre des 68 premières fois
Harold Cobert en 2019 a pris le paris culotté de continuer l'histoire inventée par Maupassant et ce fut une réussite.
Clémentine Beauvais a elle décidé de retracer la vie de la fameuse charogne de Baudelaire.
Une vie de femme forte, debout, malgré la difficulté de la vie du XIXe siècle qui ne renonce pas à ce qu'elle croit juste.
La forme choisie est tout aussi originale que l'idée de départ.
Une véritable réussite poétique et forte.
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