Que s’est-il passé pour les lauréats, mais aussi le mot des jurés
Fennella, domestique dans une vaste demeure aristocratique, a perdu la parole à la suite d'un traumatisme. Jeanette, jeune veuve de guerre, est femme de chambre au Grand Hôtel de Brighton. En quête d'absolu, elles rêvent toutes les deux de bouleverser leurs destins. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l'opéra vont provoquer leur rencontre.
Que s’est-il passé pour les lauréats, mais aussi le mot des jurés
Le Prix Orange du Livre marque cette année sa (quasi) première décennie
Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Les conseils des écrivains pour vos lectures de l'été.
Le roman du jour se situe en Angleterre en 1947 à la sortie de la guerre. Si la vie a désormais repris son cours normal, la guerre en a évidemment cabossé plus d'une, à l'image des deux protagonistes de ce livre.
Aujourd'hui je vais donc aborder la notion de traumatisme, mais aussi émancipation et opéra avec le troisième opus de Fanny Chiarello intitulé Dans son propre rôle. Quel est donc le rapport entre les trois ? Réponse dans cette courte chronique...
DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans son roman choral, Fanny Chiarello met en scène deux femmes écorchées par la guerre et dont les conséquences s'expriment différemment. Alors que Fennella est devenue muette suite à un traumatisme, Jeanette quant à elle a perdu goût à la vie depuis que son époux a perdu la sienne sur le champ de bataille.
Toutes deux domestiques, Fennella à Wannock Manor auprès d'aristocrates contre le Grand Hôtel de Brighton pour Jeanette, elles ne se connaissent pas, mais brûlent de la même passion pour l'opéra. C'est par le biais d'une lettre mal adressée écrite par Jeanette pour une cantatrice, que la vie des deux anglaises va ressortir changée.
Portés par une écriture fine, les chapitres courts expriment la voix de ces deux femmes qui tend à être celle de la condition féminine de l'époque avec pour désir émancipation ou encore lutte des classes.
Une rencontre est-elle possible entre elles ? Jeanette reprendra-t-elle goût à la vie ? Comment Fennella a-t-elle perdu sa voix ? Si l'amour est la souffrance de leurs maux, se peut-il qu'il soit le moteur de leur renaissance ?
À LA LOUPE
Arrivée au terme de ses 236 pages, le roman m'a laissé l'étrange impression d'être tenue en retrait. Alors que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un coup de cœur à mes yeux, je suis contre toute attente, restée en dehors malgré un début enthousiaste.
Les personnages, peut-être trop froids, ont maintenu cette distance bien que leur état psychologique suscite empathie et compassion.
Une lecture agréable certes, sans être impérissable pour moi. Ça arrive, que voulez-vous !
Un énorme merci à Lecteurs.com qui me compte cette année encore, parmi ses lecteurs.ices VIP.
Pour qui ? Pourquoi ?
Bien que le bilan soit légèrement mitigé, ce roman peut te plaire, oui toi lecteur qui lit ce modeste billet !
Si tu aimes les romans qui traitent de conditions sociales et féminines dans l'Angleterre du XXe siècle, fonce !
UN LIVRE, UNE GOURMANDISE !
Pour ce livre à la fois sec et croustillant, j'ai trouvé LE biscuit anglais idéal ! Egalement appelé le biscuit "aux mouches écrasées" à cause de ses fruits secs, le biscuit Garibaldi est simplement parfait surtout quand on sait ce qu'une mouche morte peut provoquer comme émotion chez Jeanette... Mais ça, il faut lire le roman pour le savoir. Alors, vous attendez quoi ?
Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/06/dans-son-propre-role-fanny-chiarello.html
A decouvrir ,le sujet est tres interessant ést un nouveau auteur a lire ....
C'est avec ce roman que je découvre l'écriture de Fanny Chiarello et c'est peu de dire que je suis conquise !
Dans cette Angleterre de 1947 où les conventions sociales semblent immuables, deux jeunes femmes, Fennella et Jeanette, gardent en elles, sur elles les blessures de la guerre. Pour Jeanette il s'agit de la mort de son mari et pour Fenella, d'un mutisme traumatique. La première est domestique à Wannock Manor, dans une riche famille de l'aristocratie, la seconde est femme de chambre dans un hôtel de Brighton. Toutes deux semblent figées dans des rôles qui leur ont été attribués par des normes rigides aussi bien que par des circonstances qu'elles ne gouvernent pas. Rôles sociaux mais aussi rôles dramatiques dans lesquels elles sont cantonnées autant qu'elles se cantonnent : la veuve et l'amoureuse trahie.
Jusqu'au jour où une lettre mal adressée tisse le premier lien entre ces deux femmes qui ne se connaissent pas mais ont la même passion pour l'opéra. Le fantasme et le rêve font le reste. Fennella construit une complicité fictionnelle qu'elle cherche à mettre à l'épreuve de la réalité en rencontrant Jeanette. Agissant ainsi elle sort de son rôle et impulse les changements qui interviendront dans sa destinée mais aussi dans celle de Jeanette.
L'écriture mais aussi les thèmes du roman m'ont irrésistiblement fait penser à Jane Austen. Fanny Chiarello, avec une finesse et une acuité remarquables, trace deux portraits de femmes qui, d'une manière feutrée, se rebellent contre la place qui leur est assignée et parviennent à opérer des choix selon leur coeur. La passion ne se traduit pas ici par des élans flamboyants mais par tout un travail de dentellière qui rogne peu à peu la routine du quotidien pour laisser place à la vie dans ce qu'elle a de plus ardent. "Dans son propre rôle" est un roman qu'une seule lecture ne peut épuiser tant il porte de sens possibles magistralement tissés à l'intérieur de l'intrigue.
Inutile de dire que je vais vite poursuivre ma découverte des autres romans de l'auteur !
Fennalla, muette à la suite d’un traumatisme, est domestique à Wannock Manor, vaste demeure aristocratique dans laquelle les serviteurs et le personnel de maison semblent provenir d’un autre monde que ceux qu’ils servent. C’est tout juste si à cette époque le personnel n’a plus l’obligation de tourner le visage hors de la vue des maîtres pour ne pas les incommoder ! Jeannette, jeune veuve dévastée par la guerre, est femme de chambre dans un hôtel à Brithon. Elle est en révolte contre l’acte de bravoure qui a couté la vie de son mari, cet homme qu’elle connaissait depuis ses plus tendres années et à qui elle voue un amour éternel. Alors que sa vie était toute tracée, elle vit désormais comme si la mort de son mari lui avait volé sa propre vie.
Dans cette en Angleterre qui se reconstruit, tout sépare les deux femmes dont l’avenir semble écrit, et pourtant un simple quiproquo va entrainer une rencontre improbable entre celle qui a connu la révélation un soir à l’opéra, et celle qui trime dans son coin, mais qui admire profondément l’opéra. Une lettre, envoyée par erreur à la maitresse de Wannock Manor en lieu et place d’une cantatrice, arrive dans les mains de la muette Fennella . Celle-ci fera alors tout pour rencontrer celle qui l’a écrite, allant même jusqu’à imaginer un futur, une amitié, des initiatives en commun pour sortir ensemble de cette existence qui ne la satisfait pas.
Sur fond d’opéra, la musique est omniprésente dans le roman, la rencontre improbable, ni conventionnelle ni satisfaisante entre ces deux femmes va porter l’intrigue. L’auteur décrit avec beaucoup de force et de justesse les sentiments de Fennella et de Jannette, deux femmes meurtries chacune à sa manière, qui se protègent dans leur relation à l’autre, qui craignent d’avancer, de confier leur sentiments et d’en souffrir encore plus. Au final, et sans doute grâce à cette rencontre fort approximative et décevante, mais déterminante malgré tout et qui sera le catalyseur de leur prise de décision, deux femmes qui vont faire basculer leur vie, séparément mais dans le même sens : vers l’avant et vers leur destin.
L’intrigue de « Dans son propre rôle » se passe après-guerre, en 1947, et pourtant j’avoue que tout au long de la lecture de ce roman j’ai imaginé être plongée dans l’écriture anglaise du XIXe siècle plutôt que dans l’histoire quasi contemporaine. J’ai eu un peu de mal à me situer, et à adhérer à la psychologie des personnages, là leur quête. Pourtant, Fanny Chiarello décrit particulièrement bien les sentiments, les relations fortes et difficiles entre le personnel de maison, les jalousies et les rancunes qui détruisent parfois une vie, les différences de classe sociale qui imposent leurs normes. L’écriture est belle, il s’en dégage un certain raffinement, comme un travail de dentelle qui rend la lecture agréable, même je n’ai pas toujours adhéré à cette rencontre et à ces personnages, en particulier à celui de Jeannette.
Une correspondance inopinée entre deux femmes de chambre dans l'Angleterre de l'après-guerre, l'une qui est muette suite à un mystérieux traumatisme, l'autre qui est veuve et ne semble vivre que dans le passé, et qui partagent une passion pour l'opéra.
La plume de Fanny Chiarello est exquise, raffinée et subtile, et ses personnages attachants. Une lecture agréable.
Ma critique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/09/dans-son-propre-role-fanny-chiarello.html
le destin de deux femmes "mal nées" à une époque labellisée Dowton Abbey !! l'auteur doit aimer l'opéra car pour la seconde fois, cet élément joue un rôle important ds cette histoire et sera même le déclencheur de tout ce qui suivra. j'ai été moins charmée que par Une faiblesse de Carlotta Delmont. je ne sais pas, peut être "la non rencontre" entre ses deux femmes sur laquelle l'une des deux misait tant. j'imaginais une belle histoire d'amitié, il n'en ai rien. elles se croisent, certes, cela va impacter la suite de leur vie mais je ne m'attendais pas à ça..
Deux femmes, deux vies brisées par la seconde guerre mondiale, deux destins qui vont se croiser quelques jours. Ou comment une lettre perdue boulverse les existances de Fennella la muette et Jeanette la veuve de guerre. On se laisse porter par l'écriture de Fanny Chiarello, et de pages en pages on s'attache à ces deux personnages. Peut être plus à Fennella qui éclaire le livre de l'intérieur, avec son espoir. Jeanette est moins accessible, plus abrupte, plus amer, comme enfermée dans sa douleur. Mais là est bien la réussite du livre qui crée la distance que s'impose le personnage et arrive jusqu'au lecteur.
De mon point de vue, il est toujours difficile de chroniquer un ouvrage déjà primé. L’encenser c’est souvent plagier les membres du jury qui l’ont élu et le dénigrer, leur manquer de respect.
Je me contenterai de dire que je n’y ai pas obligatoirement trouvé ce que les autres y ont découvert.
Si, au fil des pages, si je me suis rapprochée des personnages, je suis restée surprise par la propension de l’auteur à traiter de la différence de « classe sociale » de manière aussi appuyée.
Reste une très jolie écriture, élégante, travaillée, même si, parfois, on se perd dans des phrases trop longues à mon goût.
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