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Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose.
É. L.
Dans la famille Bellegueule, donnez-moi la mère, Monique. Dans ce quatrième roman, Edouard Louis continue à retourner les cartes d’une famille ouvrière et pauvre du nord de la France.
C’est en découvrant une photo de sa mère, jeune et libre, que l’auteur revit ces années difficiles :
« …les années de sa vie partagées avec mon père, les humiliations venues de lui, la pauvreté, vingt années de sa vie mutilées et presque détruites par la violence masculine et la misère. »
Ce retour sur une vie gâchée n’est pas joyeux, loin de là, mais sert d’étalon de mesure pour percevoir le changement radical de Monique qui, peu à peu, va s’émanciper et se reconstruire dans une vie plus libre.
Pourquoi avoir écrit ce livre très intime sur sa mère ? Peut-être pour se racheter, car le petit Eddy Bellegueule devenu Edouard Louis l’écrivain, a des regrets, voire une sorte de culpabilité qu’il confesse ainsi :
« …j’ai été malgré moi, ou peut-être, plutôt, avec elle, et parfois contre elle, l’un des acteurs de cette destruction. »
La démarche est louable et l’on comprend que le petit garçon devenu écrivain a voulu rendre hommage à cette mère dont il salue l’abnégation. Mais cela suffisait-il pour en faire un livre ?
Il la raconte, elle, en parsemant son récit d’anecdotes avec des phrases notées en gras (pour que le lecteur ne les manque pas ?) comme « l’année où elle a voulu partir en vacances…le jour de l’accident…Jusqu’à ta rencontre avec Catherine Deneuve. » On a même droit en bonus à quelques photos noir et blanc. Tout cela donne l’impression de feuilleter l’album photo d’une vie qui ne nous concerne pas et où l’on fait irruption par erreur.
Le sauvetage de cette femme humiliée devient vite lassant, avec des passages sans intérêt comme s’il fallait à tout prix remplir un certain nombre de pages.
Une lecture non indispensable et qui ne me laissera pas un grand souvenir…
Premier livre que je lis de cet auteur pourtant souvent aperçu à la télévision ; toujours calme et pertinent.
Il est question ici d'un sujet très personnel presque sociologique ; le regard d'un fils devenu écrivain, ayant réussi à échapper à sa classe-sociale, sur sa mère qui subit la violence de son milieu, la fureur des hommes et qui va petit à petit se transformer.
Le fils aussi va évoluer et devenir moins sévère.
C'est court et sans concession.
L'écriture est ciselée et intime.
J'ai apprécié ce récit.
C'est un très beau témoignage sur une métamorphose inattendue .
Ici l'écrivain nous emmène dans le duo mère/fils qui ponctué de silence et de malentendus ira vers une relation en miroir.
Deux individus "s'expatrient" de leur univers et de ce destin qui leur est tout tracé mais pourtant chacun de leur côté et chacun à sa manière.
Portrait de la mère de l’auteur. Très jeune soumise à la violence des hommes et de la société, elle a su se révolter pour aller vers une vie plus libre.
Un très beau texte, comme toujours avec cet auteur. Juste et émouvant.
A lire n’importe où et plusieurs fois si on veut.
Un court roman de 117 pages dans la continuité des ouvrages précédents sur sa famille.
Cette fois-ci Edouard Louis propose un focus sur sa mère, une mère à la fois aimante, parfois méchante, prisonnière d'une vie qu'elle ne voulait pas et qu'elle subit. Ce portrait de femme qui vit une vie monotone, remplie de désillusions, toujours dans l'espoir de lendemains meilleurs, est parfois très touchant. La quête du bonheur pour cette femme semble essentiel, la possibilité de vivre une autre vie.
Le thème de la différence de classe sociale est prégnant avec outre les difficultés financières, une vie de femme qui vit inlassablement la même journée à s'occuper des enfants, à faire les tâches ménagères et à regarder la télévision. Les enfants sont même parfois vus comme des poids et des contraintes.
Et puis, il y a aussi ces moments où la mère a pu faire honte à son fils, comme lors de réunions avec les parents à l'école et la crainte des moqueries ou d'un dérapage.
Au final, c'est une histoire d'amour entre une mère et son fils, parfois un peu singulière.
A lire même si le livre aurait pu être un peu plus fouillé et approfondi mais reste tout de même très intéressant à découvrir.
Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose.
Beaucoup de redites de ses autres livres dans ces 115 pages!J'aurai aimé qu'il évoque plus profondément sa maman;mais très intéressant tout de même.
Je partais un peu méfiante sur ce livre, après les ambivalences dont avait fait preuve l'auteur à propos de sa famille, de son milieu, dans les livres qui ont suivi "Pour en finir avec Eddy Bellegueule".
Finalement j'ai été séduite et très émue par ce dernier opus qui dépeint le parcours de sa mère. Car au -delà de sa propre histoire, ce court récit a une portée universelle en décrivant, avec justesse et économie de moyens, l'itinéraire de toutes les femmes qui essayent de sortir de leur condition.
Ce livre reste malgré tout un regard tout à fait personnel. Edouard Louis se livre à une analyse de sa propre attitude vis-à-vis de sa mère et réalise, avec le recul, comment son éloignement les a paradoxalement rapprochés. C'est cette approche qui m'a le plus touchée car il y fait preuve non seulement d'empathie, d'indulgence, mais surtout d'humanité.
Il y a de la cruauté, de la violence, du réalisme, mais aussi beaucoup de sincérité dans ce texte, où l'on sent le besoin de dire, de dire encore, d 'expliquer, de ne pas en rester au constat.
La qualité principale de ce livre est qu'il arrive à nous toucher avec l'histoire de cette femme, tout en se livrant avec intelligence - comme dans ses autres livres - à un décyptage sociologique du déterminisme de classe, qui reste certes le fondement de son appareil critique et sa référence politique.
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