Ce sont les 10 livres que vous avez le plus aimés en 2017
Si ce soir-là Charlotte n'était pas sortie dîner entre filles, elle promènerait Isis dans les allées d'un square. Il lui achèterait des livres qu'elle laisserait traîner sur la table de nuit. Chaque jour, elle serait plus belle. Chaque jour, il serait plus amoureux. Ils boiraient du Sancerre au bonheur de leurs 30 ans, danseraient sur Christine and the Queens. La vie ne tient parfois qu'à un bas filé...
Attablée à la terrasse d'un café parisien, Charlotte fête entre amis sa grossesse bien avancée. Karim, son compagnon, doit la rejoindre. Il ne la reverra pas. Car ce soir-là l'ont devancé Aurélien, sa kalachnikov et sa ceinture d'explosifs.
Le Kamikaze est un Français converti. Karim ne comprend pas comment ce dernier a pu transformer à ce point une religion qui ne lui a enseigné que paix et tolérance.
Cédant alors à ses envies de vengeance, Karim décide de rejoindre Daesh et de remonter jusqu'au recruteur des kamikazes étrangers. Il veut frapper l'État Islamique à la tête.
Il va tout connaître : le deep web, les rendez-vous secrets, l'extrême violence qui ravage la Syrie, le coeur du système de propagande de Daesh, en faire partie même, douter, parfois au contact d'autres engagés, des monstres mais aussi des jeunes gens qui ont fait le mauvais choix, pour de mauvaises raisons.
Beaucoup d'événements viendront ébranler son désir de vengeance. Le mènera-t-il jusqu'au bout ?
Ce sont les 10 livres que vous avez le plus aimés en 2017
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Rentrée littéraire janvier 2017, merci à Sophie Gauthier pour cet avis et ce superbe collage !
Ce que tient ta main droite t’appartient de Pascal Manoukian
Contrairement à mes habitudes avant de vous parler de ce livre qui vous remuera les sens, c’est du moins ce que j’ai ressenti, je me suis attardé sur la personnalité de son auteur Pascal Manoukian. Pascal Manoukian, né en 1955 est un ancien reporter de guerre et cela prend sens à l’écriture de ce livre, qui a couvert entre 1975 et 1995 tous les théâtres des grands conflits du Liban à l’Irak. Qui en 1979 est pratiquement le seul photographe occidental présent au moment de l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan. Qui en 2013 a dirigé l’agence Capa. A la lecture de ce parcours, j’ai mieux compris l’âpreté de ce livre Ce que tient ta main droite t’appartient. « Si ce soir-là, Charlotte n’était pas sortie dîner entre filles, si Karim son futur mari Algérien, musulman croyant en un Islam de paix et de partage n’était pas allé à la mosquée, jamais elle n’aurait déchiré sa robe, jamais il ne serait parti en Syrie. Chaque jour ils seraient plus amoureux, boiraient du Sancerre au bonheur de leur 30 ans et danseraient sur Christine and the Queens. » Mais avec des si, ne mettrions-nous pas Paris en bouteille ! Dans les premières chapitres Pascal Manoukian, nous présente la famille de ces deux jeunes gens, leur façon de vivre, la façon qu’ils ont de pratiquer leur religion et la quiétude de leur foyer qui va accueillir un enfant, Charlotte étant enceinte. Mais au fil des pages que l’on tourne l’on sent poindre une tension, que vous ressentirez sans aucun doute. La crainte que leur vie à Charlotte et Karim soit trop belle, trop tranquille, loin des bruits de la ville. Cette tension je l’ai ressenti physiquement et j’avouerai c’est bien la première fois que je me suis senti oppressé. Ce rendez-vous avec des copines, toutes heureuses de se retrouver et de fêter le ventre rond de Charlotte, va être interrompu par la venue d’un ancien camarade de Karim, Aurélien un français de souche fréquentant une mosquée Salafiste. Celui ce soir-là après avoir quitté sa mère dans leur HLM de banlieue, après s’être maquillé, l’on pouvait penser qu’il se rendait à une soirée, retrouve un autre camarade à lui qui lui demande : s’il a bien pris son cachet et lui en redonne un autre, l’informant « Mon frère tu vas bander toute la soirée ».En fait il va se retrouver avec une arme automatique dans les mains, mitraillant avec son comparse, les personnes se tenant en terrasse et dans l’établissement le Zébu Blanc avant de déclencher leur ceinture d’explosif préparée avec des clous, des boulons et autres objets métalliques pour faire le plus de victime possible. A partir de cet instant nous entrons dans la deuxième partie de ce livre. Karim, veut comprendre le chemin de la radicalisation d’Aurélien et décide de partir en Syrie venger Charlotte. Pour cela sous un faux nom via Facebook il s’inscrit. Rapidement au regard de son profil il est contacté par un recruteur de Daesh intéressé par son profil. Son parcours va d’abord le conduire en Belgique, dans le quartier que nous connaissons tous par l’actualité récente, celui de Molenbeek. Là, il va rencontrer Lila qui a 15 ans, en rupture familiale, qui rejoint son mari épousé sur internet est vivre dans le paradis vanté ou tout est à profusion. Anthony qui pense donner un monde meilleur à sa famille composée de Sarah et de leur enfant Adam âgé de 4 ans. Leur périple ne sera pas de tout repos. Les règles des recruteurs, puis des passeurs doivent être suivies à la lettre, tout manquement étant sanctionné. Vous découvrirez comment l’on passe aisément moyennant son passage de la Turquie à la Syrie. Le voyage idyllique, le paradis promis, va vite se transformer en cauchemar en approchant la ligne de front bombardé et en rejoignant via des immeubles éventrées un contact qui les conduiront dans un camp ou femme et homme vont apprendre à tuer avant d’être volontaire pour des actions terroristes notamment en France. « Au septième jour, plus un homme n’est debout, aucune volonté n’a résisté, on leur a trépané la mémoire, les instructeurs n’ont plus qu’à y plonger les doigts pour les reprogrammer. »
Daesh via les réseaux communique constamment. Karim ayant travaillé en montage pour des reportages télévisés, va devenir responsable du montage de films réalisés lors de massacre de population Yézidie berceau de l’humanité. ou les jeunes filles deviennent des esclaves sexuelles, mises à disposition de leur maitre avant d’être exécutées lorsque celui aura une autre jeune fille non pubère à sa disposition. « Aucun esprit sain n’était capable d’imaginer l’horreur qui se dégageait des cheminées des camps. C’est le propre des bourreaux d’inventer des douleurs qui dépassent l’imagination. Ils peuvent ainsi assassiner les mains libres. » Des passages inimaginables vont être ainsi mis en ligne, pour attirer d’autres individus. « Daech précise un responsable en Syrie à Karim, trouve sa force dans nos faiblesses, dans notre démocratie, dans les carences de notre société. « La force des barbares est d’utiliser les faiblesses de ceux qu’ils combattent. Il a suffi à Daech d’ouvrir Télé Z pour découvrir les nôtres. » Le recrutement tourne à plein régime via les réseaux sociaux attirant les laissées pour compte, les plus crédules, les moins cultivés et les désespérés. Daech ne compte pas ses morts aussitôt remplacés par des nouveaux volontaires venant de tous les pays du monde. Karim s’investit dans son travail pour un seul but, celui de rencontrer le chef qui a endoctriné Aurélien et de le tuer pour venger Charlotte. Karim y parviendra-t-il ? C’est dans ce voyage réaliste de l’embrigadement à toutes les violences que je vous invite à lire le livre de Pascal Manoukian Ce que tient ta main droite t’appartient. Un livre à mes yeux indispensable qui va vous conduire à vous interroger. Un livre dont le style percutant vous fera froid dans le dos. Un livre qui je le sais hantera vos nuits, dont on ne sort pas indemne. Mais un livre, juste, efficace, mettant en lumière des monstres, mais aussi des centaines d’égarer qui ont fait le mauvais choix, pour de mauvaises raisons. Bien à vous.
Karim et Charlotte filent le parfait amour et attendent avec impatience leur premier enfant.
Un soir, Charlotte sort boire un coup avec 2 de ses amies, Karim les rejoindra un peu plus tard.
Deux terroristes vont mettre fin à leur belle histoire et à celle de beaucoup d’autres personnes.
Lorsque Karim arrive c’est déjà fini. Le carnage a eu lieu, les terroristes ont perpétué leur massacre en mitraillant les gens en terrasse et à l’intérieur et se sont fait exploser.
Assommé de douleur, Karim décide de partir en Syrie pour essayer de retrouver le commanditaire de l’attentat qui lui a enlevé sa femme et sa fille, pour se venger et lui faire payer ce qu’il a fait.
Commence alors un voyage où l’auteur nous explique à quel point les djihadistes sont forts pour embrigader à tout va, bien à l’abri sur des réseaux codés d’internet.
Vient ensuite le trajet jusqu’en Syrie avec des passeurs pas toujours recommandables avec seulement 2 chances de survie sur 5 !! Puis ensuite une fois sur place, une description des centres d’entrainements des futurs combattants, des candidats au suicide qui font froid dans le dos.
On se demande comment des gens peuvent croire ce qu’on leur fait miroiter dans ce pays en guerre ! Une vie magnifique, avec égalités des chances pour tous, une belle maison, hôpital et école gratuits, justice pour les pauvres, fin de la corruption et des passe-droits,… Tel ce pauvre Anthony qui y part avec sa femme Sarah et son fils Adam parce qu’au moins là bas ils auront une belle vie et leur enfant n’ira pas à l’école avec des filles ! Non, le petit Adam ne sera pas mélangé à l’école avec des fillettes, les petits garçons là bas n’ont pas les mêmes apprentissages. Ils apprennent à s’entrainer à tuer plus tard et s’exercent en attendant à égorger des poulets.
Leurs désillusions seront à la hauteur de leurs espérances. Mais pas de retour possible. Là bas, une fois qu’on y est on ne revient pas.
Lila, quinze ans, croit qu’elle aura la belle vie avec shopping à la clé dans des supers centres commerciaux avec toutes les marques qu’elle veut et tout ça gratuitement ! Et puis si jamais ça ne lui plait pas ben elle reviendra en France, pas compliqué ! Elle aussi va voir ses projets différer de ce qu’elle pensait. Toute contente de retrouver l’homme avec qui elle c’était mariée par téléphone, elle va apprendre une fois sur place qu’il n’est plus et sera vendue à quelqu’un d’autre…
L’auteur nous fait voir de multiples facettes de ce monde terrifiant.
Le personnage principal, Karim, est très attachant et on tremble de ce qui risque de lui arriver.
A quoi peut mener la quête qu’il s’est donnée là bas seul contre tous ces hommes aveuglés par le fanatisme ? Lui qui n’a pas la même lecture du coran qu’eux ? Lui qui ne voit qu’amour là où eux ne voient que haine ?
Un livre fort et dur.
Un attentat terroriste à une terrasse de café à Paris.
Charlotte, enceinte de Karim s'y trouve avec des amies et meurt.
Désespéré, Karim n'aspire qu'à venger Charlotte et va infiltrer Daech pour tuer le commanditaire de cet attentat.
A Alep il est confronté aux atrocités djihadistes.
Quel livre dur !
Le terrorisme y est minutieusement détaillé, et ça fait froid dans le dos.
On sent l’œil et l’écriture du journaliste de guerre qu'est Pascal Manoukian.
Tout est précis, décrit sans jugement, juste des faits.
Et quels faits.
On a beau connaître toutes ces ignominies par les actualités, ce roman nous plonge dedans avec un réalisme impressionnant.
Que d'atrocités au nom de la religion.
Combien d'âmes désemparées se laissent embrigader.
Combien de victimes innocentes.
L'auteur a réussi un livre puissant qu'il serra difficile d'oublier.
Un livre qui hélas n'est pas qu'un roman.
Un roman qui m'a beaucoup touché , ému , qui m'a souvent
bouleversé .
Une histoire de vengeance , celle d'un homme qui a perdu sa compagne enceinte dans un attentat à la
terrasse d'un café parisien .
On sent la patte du reporter de guerre , celle de l'homme qui a vécu au plus près des combattants en Syrie .
Livre qui raconte sans pudeur le parcours d'un homme qui tente de comprendre ce qui pousse à commettre des actes terroristes.
On ressort de cette lecture profondément marqué.
Tout commence par une fusillade à la terrasse d'un café parisien. Il s'agit d'un attentat dans lequel Karim perdra sa jeune femme et leur futur enfant. Le terroriste n'est autre qu'un garçon qui a fréquenté les mêmes bancs d'école que lui il y a tout juste quelques années.
Anéanti et désespéré, Karim a perdu le goût de vivre. Foutu pour foutu, il décide de se rendre en Syrie pour retrouver le commanditaire de l'attentat et venger sa femme. Il commence par "traîner" sur Facebook en se faisant passer pour un candidat au Djihad. Il ne met pas longtemps à se faire enrôler. Commence alors pour lui et quelques compagnons d'infortune, un voyage au bout de l'enfer.
Pascal Manoukian nous conduits dans une ville sans cesse bombardée, dans les camps d'entrainement des combattants de Daech puis, comble de l'horreur, au coeur d'un monstrueux film de propagande. Cette partie du roman est extrêmement éprouvante.
Aux côté de Karim, j'ai tremblé et blêmi, le coeur au bord des lèvres. Submergée par l'horreur et la tristesse, je ne parvenais pas à lire plus d'un à deux chapitres par soir et j'ai dû alterner cette lecture avec une autre, pour reprendre un peu de souffle.
Pascal Manoukian connaît son sujet, il est reporter de guerre. Cette lecture a été une épreuve mais je ne la regrette pas. Elle m'a permis de mieux comprendre cette machine infernale et inhumaine qu'est Daesh et l'absolue nécessité pour la population de fuir la Syrie.
A lire, même si ce n'est pas une partie de plaisir.
Ulysse et Orphée n’ont pas rencontré une telle horreur lorsqu’ils sont descendus aux Enfers. Ulysse va au royaume des morts pour parler à Tirésias, un devin de Thèbes, et obtenir des informations sur son retour à Ithaque. Orphée, lui, y va pour retrouver Eurydice et la ramener au monde des vivants. L’Enfer que va découvrir Karim n’est pas le royaume des morts de la mythologie grecque. C’est le royaume des vivants donnant la mort, un royaume qui n’attend pas que vous fassiez le chemin jusqu’à lui mais qui vient à vous, n’importe où, n’importe quand.
Charlotte est sauvagement assassinée lors d’un attentat revendiqué par Daesh, alors qu’elle prenait un verre avec deux amies. Le terroriste a actionné ses explosifs juste à côté d’elle. Il ne reste presque plus rien de Charlotte et du bébé qu’elle attendait. En l’espace de quelques secondes, Karim perd sa femme et leur enfant. Charlotte et Karim avaient choisi deux prénoms : pour un garçon, Ulysse, le héros grec à l’origine du cheval de Troie ; pour une fille, Isis, la déesse égyptienne. Karim aimait moins Isis, qui rappelle l’acronyme anglais de l’État islamique : the Islamic State of Irak and Shama. Charlotte balayait d’un revers de la main cette remarque : elle préférait penser à la référence mythique.
Karim sombre dans le désespoir. Alors, tel Ulysse qui entre chez les Troyens pour mieux les attaquer, Karim décide de rejoindre Daesh pour mieux atteindre ses dirigeants et se venger de la perte de sa femme et de son bébé. Karim est musulman, non par véritable conviction mais parce qu’il a été élevé dans ce culte. Il se sert de sa religion et de ses origines pour se faire remarquer par des recruteurs de l’État islamique. La facilité avec laquelle Karim parvient à entrer en contact avec un recruteur fait froid dans le dos. Et le voilà, en quelques jours, prêt à rejoindre la Syrie, en passant par la Belgique et la Turquie. Il fait ce voyage avec un couple et un enfant et avec une jeune femme qui va rencontrer son mari, un soldat de l’EI avec qui elle s’est mariée via Skype. Difficile de comprendre comment ils peuvent en arriver là. En évoquant les raisons de leur ralliement à Daesh, Pascal Manoukian parvient à mettre à jour les fractures de la société sans pour autant justifier leurs actes.
Ancien reporter de guerre, l’auteur décrit avec beaucoup de détails une Syrie ravagée par les conflits. Avec Karim nous découvrons un pays et une population anéantis. Nous découvrons ces lieux où on peut mourir pour avoir posé le pied trop près d’une mine. Où les attaques sont habituelles. Les nouveaux combattants, bien que préparés, sont sous le choc. Mais ils sont aussi surpris par la réalité qui s’imposent à eux, bien loin du rêve vendu par Daesh. A la place c’est un cauchemar qui les attend, mais sans réveil possible. Karim, lui, manœuvre pour se faire une place et côtoyer les dirigeants. Il joue un jeu dangereux, et le retour en arrière n’est plus envisageable.
Les médias nous confrontent tellement à des images insoutenables, qu’elles nous touchent sur l’instant mais sont vite remplacées par d’autres. A l’inverse, des textes comme Ce que tient ta main droite t’appartient s’ancrent en nous et ne s’oublient pas. Peut-être est-ce parce que nous créons nous-mêmes les images que les mots nous décrivent. Peut-être est-ce parce que nous sommes actifs lorsque nous lisons alors que face à un écran, les images se contentent de notre passivité. Toujours est-il que le roman de Pascal Manoukian est difficile parce qu’il est malheureusement d’actualité et parce qu’il touche notre sensibilité. Il retranscrit la violence : la violence de la haine, la violence verbale, la violence des actes. Une violence face à laquelle nous nous sentons démunis.
Je n’ai pas pu lire ce roman d’une traite. J’ai dû le poser à plusieurs reprises pour réfléchir ou pour faire autre chose et me changer les idées. Je ne peux pas dire si j’ai aimé ou pas, non plus si je le recommande ou non car il dépend de chacun de savoir s’il peut supporter une telle lecture. Une chose est sûre : il vous fera longuement réfléchir. Bien des jours après avoir terminé ma lecture, je ne sais toujours pas quoi penser du désir de vengeance personnelle de Karim.
Basée sur des personnages forts aux identités complexes, l'histoire que construit pierre après pierre Pascal Mounoukian, questionne, expose, cherche des explications sans jamais prendre parti ou donner de leçons. L'auteur est un humaniste convaincu et cela se ressent profondément tout au long de cette aventure qui va amener le jeune protagoniste au coeur de la machine à tuer de DAESH par la seule volonté de trouver un sens à ce qui n'en a pas, pour tenter de comprendre l'inimaginable et expliquer pourquoi ce jeune garçon à côté de lui sur la photo de classe va basculer de l'autre côté du miroir alors que rien ne le laissait supposer.
Ici et là, l'auteur se fait aussi témoin et porte parole lorsqu'il a aborde le triste sort des minorités yézidies occupant le "berceau de l'humanité".
Les descriptions ultra réalistes de scènes chaos en Syrie, les métaphores saisissantes de la mise en oeuvre de l'idéologie de DAESH (la paille que l'on plonge dans le cerveau) et le style sobre et direct de l'auteur font de ce roman, un livre à la fois informatif et presque métaphorique en ce qui concerne les violences humaines visibles et invisibles. La tension narrative est très présente et le lecteur se trouve embarqué dans ce roman sans autre possibilité que d'atteindre la dernière page pour être libéré du suspense grandissant. Pascal Manoukian a l'intelligence des contre points, des rebondissements et achève son roman sur une note d'espoir. Ce roman évite beaucoup d'écueils et laisse une trace très profonde mais pas uniquement par la gravité qu'il choisit de souligner. En effet, il y a aussi des passages éclairs très lumineux et sensibles où l'humanité ressurgit et cela est salvateur pour le lecteur.
Il est rare de trouver des romans sur des sujets d'actualité aussi sensibles si bien menés et documentés. Je salue l'engagement du journaliste, la plume du romancier et les valeurs de l'homme et je vous encourage à lire ce livre qui résonne si tristement juste au lendemain de la fusillade des Champs-Elysées.
"La guerre fabrique des lâches ou des héros, et ceux qui la gagnent à la fin n'ont pas toujours les mains plus propres que ceux qui la perdent, mais la victoire absout leurs crimes et les transforme en actes de courage."
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