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Une femme est partie, ou plutôt elle a disparu en laissant derrière elle un mari, deux enfants, une famille, des collègues de travail, des voisins, des amis... Tout ce qui fait une vie ordinaire, sans histoire, jusqu'à l'absence incompréhensible, l'effacement insupportable qui va creuser un vide dont personne ne s'accommode.
Que faire, que penser lorsque, tout à coup, la personne que vous croyiez connaître se dérobe à vous, ne laissant que des interrogations, des conjectures, des tentatives pour expliquer l'inexplicable oe
Chacun répond à sa manière, comme il le peut ou comme il veut, selon son degré d'intimité ou sa relation professionnelle avec la " disparue ", aux investigations d'un enquêteur - dont on ne devine les questions que par les réponses de ses interlocuteurs - qui reste fasciné par l'absente, au point de vivre son enquête de façon obsessionnelle : la retrouver, et seulement la retrouver.
Portrait en clair-obscur, tout en nuances, qui, de confessions en confessions jetées presque par inadvertance, souvenirs, instants fugaces, finit par former un tout, une somme, le portrait d'un être manquant, qui hante ces pages jusqu'à la dernière.
Connait-on vraiment les personnes que l'on côtoie? C'est la question que nous pose Béatrice Hammer dans ce roman singulier paru aux éditions d'Avallon.
Une femme a disparu. D'elle, on ne saura presque rien, même pas son prénom, seulement ce que son entourage va nous confier.
J'ai lu ce roman suite à une présentation qu'en a faite Frédérique Trigodet sur Facebook. Ce qu'elle en a dit m'a suffisamment intriguée pour me donner envie de le lire également. Présenté comme un roman, il a toute l'allure d'un recueil de nouvelles par sa construction originale. Un peu comme un puzzle dont il faudrait assembler les pièces pour voir apparaître une image. Un peu comme une enquête minutieuse où chaque information, chaque détail, chaque confidence prend son importance.
Amis, collègues, voisinage, proches, qu'ils se connaissent ou pas, vont tour à tour s'exprimer, confier "ce qu'ils savent de cette femme" que ce soit dans son intimité, sa vie quotidienne, son travail, ses relations amicales de plus ou moins longue date.
Au fur et à mesure de ces témoignages, se profile le portrait d'une femme, mariée, mère de deux enfants et... Etait-elle satisfaite de sa vie? Etait-elle heureuse? Comblée? Epanouie? Avait-elle des rêves? Oui. Très certainement. Notamment celui de tout plaquer un jour, de partir, de disparaître.
Alors a-t-elle réalisé ce rêve? A-t-elle tout abandonné de cette vie qu'elle s'était construit avec le temps, y compris ses enfants? Ou a-t-elle eu un accident? A-t-elle été agressée? Et gît-elle quelque part, seule, blessée ou ... morte?
Parmi les 29 témoignages, autant que de chapitres, se trouve celui qui mène l'enquête officielle. Mais de lui aussi, on ne sait rien ou presque. Seulement ce qu'il parvient à esquisser en écoutant les divers protagonistes.
Cette histoire est particulièrement troublante. Outre la question essentielle qu'elle pose "connaît-on vraiment les personnes avec qui on vit?", Béatrice Hammer met en évidence ce que l'on veut bien montrer et dire de soi aux autres, proches ou simples rencontres.
Avec une sensibilité évidente, l'autrice nous offre un magnifique portrait de femme qui pourrait être vous ou moi. Une femme avec ses rêves, ses ambitions, ses amours, et ses secrets bien gardés.
Une superbe découverte et une lecture bouleversante.
Une femme a disparu. Une enquête est menée.
Sa famille, ses amis, collègues et même les commerçants du quartier sont interrogés.
Chacun est certain de détenir la vérité sur ce qui lui est arrivé et sur qui elle était.
D'amour en ressentiment, de commérages en vérités, c'est le portait d'une femme qui se peint petit à petit sous nos yeux.
Les mots de Béatrice sont tendres, tranchants, on découvre à travers eux une femme qui nous est présentée à travers le prisme du regard des autres, ainsi tour à tour nous la voyons aimante ou égoïste, imposante ou discrète selon qui parle d'elle.
Une lecture rapide, au fil de laquelle nous découvrons une femme que j'ai trouvée magnifique.
La plume de Béatrice est fine, fluide, le style maîtrisé c'est un très beau roman choral servi,une nouvelle fois, par des personnages authentiques dans leur rapport les uns aux autres. Un roman qui nous amène à une réflexion sur la perception des autres, et toutes les nuances qui en découlent.
S’écarter du chemin ...
Une femme a disparu ... Elle laisse derrière elle enfants, mari, travail, amis. Mais que s’est-il passé ? Que lui est-il arrivé ? Chacun y va de son avis, de sa propre déduction ... en fonction du peu qu’il sait d’elle, d’un ressenti, d’un détail saisi ici ou là dans la relation qu’il entretenait avec elle.
Il y est question de disparition, de rumeurs, de suppositions ... En effet, tout ce que vous pourrez apprendre de cette femme, vous l’apprendrez au travers des témoignages de ses proches et connaissances, interrogés dans le cadre de l’enquête. Cette construction est étonnante et apporte beaucoup d’originalité à ce livre.
Au-delà de la forme, le fond interroge car on comprend très rapidement que plane au-dessus de cette disparition des envies d’ailleurs, des rêves étouffés, une vie étriquée remplie de non-dits.
Vous est-il déjà arrivé d’avoir envie de disparaître ?
Une femme a disparu, elle laisse son entourage avec ses questions et ses affabulations. Mais sauront-ils se rapprocher de la vérité ?
Que se cache-t-il derrière une disparition ? C'est dans une succession de voix que l'auteure tente de nous rapprocher de ce qui est connu ou de ce que l'on imagine.
On est happé par ce récit qui tantôt dénonce ou élude. C'est excessivement court et addictif. On intériorise beaucoup au fil des indices, avec nos projections, nos fantasmes. Tout est disséqué, soupesé et à la fois plane ce trouble, ce mystère d'une femme sans nom et qui a vécu en marge de son existence. C'est volatile, remuant avec des éléments qui s'annulent ou s'additionnent, au gré des confidences.
"Je pense qu'il y avait des choses dont elle devait se libérer. Je pense qu'elle était enfermée, mais par elle-même. Et je pense qu'elle s'est libérée."
L'écriture est fluide, délicate et elle nous emmène vers une destination lointaine et silencieuse. On y décrit les approximations, les questionnements ou les certitudes. On y dit l'essence profonde, les déguisements consentis. Cette enquête révèle un portrait social avec une vraie acuité.
On ne peut pas lâcher ce roman tant on veut savoir et encore plus comprendre. Intime, intuitif et bouleversant !
Le livre est assez court, un peu plus de cent pages, je ne vais donc pas beaucoup revenir sur le fond de l’histoire, je ne voudrais pas vous gâcher l'effet de surprise que l'auteure a produit et qui a fait son effet sur moi. Tout ce qu’il faut savoir est dit dans le résumé. Une femme a disparu, laissant derrière elle son mari et deux enfants, elle est professeur de maths, et tout le monde s'interroge sur ce qui lui est arrivé. Est-elle partie de son propre chef, a-t-elle été kidnappée est-elle morte, chacun y va de son interprétation. Un homme, un enquêteur sans doute, mène justement l’enquête et interroge les personnes qui l'ont connue, ses collègues, ses voisins, la concierge, ses amis, les commerçants de son quartier, ses enfants, son frère, son mari. Chacun va donner sa version, ce qu’il pense de cette disparition. À travers toutes ces personnes, on découvre au fur et à mesure la personne, certains ont vu des scènes qui sortent de l'ordinaire et qui interrogent. On arrive ainsi à brosser un portrait et à savoir ce qu'elle pensait.
La grande originalité de ce roman est son écriture. À aucun moment un prénom n’est donné, aucun des personnages n'a de nom. Le personnage principal, la femme disparue, sera toujours désigné avec le pronom « elle ». On ne sait pas non plus qui mène l’enquête, quel nom porte l'inspecteur. On sait à qui il s’adresse parce qu'on reconnaît les personnes à leur fonction, mais pareil, ils n'ont aucun nom. J’ai trouvé cela perturbant au début, dans le bon sens, je sortais de ce que je peux lire d'habitude et je me suis fait agréablement surprise. À chaque chapitre, c’est un nouveau personnage qui parle, comme si on assistait aux interrogatoires. On ne sait jamais ce que fait l'inspecteur, ce qu'il pense et comment il compte résoudre l’enquête. Tout le livre n'est qu’une suite de témoignages.
Et cette construction ne m'a pas empêchée de m’attacher à cette personne disparue. On la découvre petit à petit, on a envie que rien ne lui soit arrivé de grave. Et c’est avec beaucoup de subtilité que l'on va deviner les raisons de cette disparition, il faut lire entre les lignes pour comprendre ce qui a poussé « elle » à disparaître.
La narration est à la première personne du singulier, ce « je » représente beaucoup de personnes, 29 au total, comme le nombre de chapitres. Un autre choix narratif n'aurait pas été judicieux, étant donné que ce sont des témoignages. Certains sont plus touchants que d’autres, on sent dans certaines personnes beaucoup d'empathie, d'autres s’en moquent complètement, et d'autres encore sont plus dans une sorte de colère contenue ou méprisants. On retrouve bien dans chacun d'eux une partie de nous, de ce que l'on pourrait penser dans les mêmes circonstances, comment réagirait-on dans le même cas, difficile à dire. Ce roman est une sorte de kaléidoscope de notre société.
J’ai beaucoup aimé ce roman, et ce surtout à cause de sa construction et aussi des messages qu'il délivre sur nos personnalités. Il s’est lu rapidement, parce qu'il n’est pas très long mais aussi grâce au rythme donné par des chapitres courts, et l’envie de savoir ce qui a bien pu arriver à cette femme. La fin est jolie, elle n'est pas celle à laquelle je m’attendais. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais. J'ai été très touchée par « Elle », je me suis reconnue en elle à certains moments, et on ne peut pas faire autrement que se poser la question de savoir si on aurait fait pareil…
Avec ce roman, Béatrice Hammer nous montre la façon dont les autres nous voient, qui est bien souvent l’inverse de ce que l'on voudrait renvoyer. Elle parle avec beaucoup de justesse et de tact des relations humaines. C’est le second roman que je lis d’elle et je suis vraiment touchée par son style, sa façon de conter une histoire. C’est une auteure que je vais continuer à suivre, car elle sait se renouveler, et donner ainsi une histoire différente à chaque fois, tout en gardant sa sensibilité et sa délicatesse. Je la lirai à nouveau avec plaisir. J'ai d'ailleurs dans ma liseuse son premier roman, Une baignoire de sang, que je vais vite lire et ainsi découvrir une autre facette de l'auteure.
Je vous conseille vivement ce roman, il faut le découvrir, pour son originalité d’écriture et de narration. Béatrice Hammer sait faire passer les émotions, j'ai tout bien ressenti. Et j'ai beaucoup apprécié le résultat final, avec la cause du départ de la personne. Rien n’est exactement précisé, il faut lire entre les lignes, et j’ai trouvé cela fort délicat aussi. N'hésitez surtout pas à découvrir cette auteure et ce roman en particulier.
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