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En 1778, le jeune peintre paysagiste toulousain Pierre Henri de Valenciennes se trouve à Rome où il fréquente de nombreux artistes étrangers venus se former, comme lui, au contact des monuments de la Rome antique et des oeuvres des maîtres de la période moderne, mais aussi se confronter à la lumière italienne. Parmi eux, Jacques Louis David a une influence décisive sur le travail de Valenciennes. Celui-ci développe pourtant un travail graphique qui lui est propre. Contrairement à la plupart des jeunes artistes, il ne fait presque pas de copies d'après l'antique ou les maîtres, mais il dessine des vues de Rome, ce « mélange d'antique et de moderne, cet assemblage d'irrégularité et de symétrie, d'incohérence et d'harmonie, de folie et de raison ».
Les 96 feuillets du Livre à dessiner de P. Devalenciennes nous entraînent, dans un camaïeu épuré d'encre noire et grise, du port de Ripa Grande à la basilique Saint-Jean-de-Latran, du Ponte Molle au Vatican, en longeant les rives du Tibre ou en parcourant les différents quartiers de la ville. Valenciennes trace sur les pages du carnet les panoramas d'une ville rêvée, qu'il modifie sans scrupules pour composer des agencements de volumes, quitte à simplifier, à tronquer ou à déplacer les architectures. Loin de tout pittoresque, le dessinateur cherche un idéal : les pages du carnet ne sont qu'en partie le reflet de ses promenades romaines, et plusieurs d'entre elles présentent des compositions inventées en agençant différents motifs, des paysages « composés ».
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