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L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement.
Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.
Ceux qui ont la gentillesse de me suivre ( et surtout de me lire) le savent , j’aime beaucoup les romans de Sylvain Tesson .
Et son dernier livre m’a, une fois encore, transporté.
De la Galice à l’Ecosse, j’étais sur ce voilier en bonne compagnie. A la recherche de ces somptueux paysages, merveilles de la nature, endroits magiques
Voyage physique bien sûr, en voilier, en bicyclette ou encore à pied.
Mais aussi voyage dans l’âme de l’auteur, dans ses mots remplis de merveilleux et de poésie.
Ce livre est un cadeau. De ceux qu’on effleure avant de l’ouvrir, dans lequel on rentre progressivement Qu’on pose en cours de lecture en se disant « mais oui, c’est tellement cela ». Ce livre se lit tranquillement, il mérite qu’on s’y attarde, qu’on revienne en arrière, qu’on note une référence, qu’on cherche sur son moteur de recherche la photo des endroits visités.
Avec Sylvain Tesson, on n’est pas dans la lecture « fast food », on est dans la dégustation.
« Avec les fées » est pour l’instant mon préféré de Sylvain Tesson. Peut-être parce que l’océan , plus surement du fait de ma celtitude
Sylvain Tesson nous embarque a bord d'un voilier pour ce nouveau nature writting.
Un voyage maritime enivrant de poésie, le long des côtes celtique, Bretagne, Irlande, Galle et Ecosse un jaillissement de la nature avec des description brutale et viscérale. Le mariage terre et mer, des ballades, des souvenirs nostalgique en s'imaginant la vie de l'humanité dans des temps anciens, avec parfois des grands hommes. Une lecture agréable comme le carnet de bord du capitaine résumant ce qui se passe chaque jours.
Avec les fées est un récit de voyage, de nature, de mythe, un journal de bord et de l'émotion ainsi que de réflexion.
"Tout a changé dans ce monde sauf le roulement de la mer, la grandeur du ciel et la chaleur de la lumière sur la peau. L'une des joies de la vie est de capter ce phénomènes éternels. Il y avait les flammes du feu, le chant des oiseaux, le vent dans les avoines, un sourire parfois à travers une mèche de cheveux."
Sylvain Tesson à la recherche du Merveilleux. J'ai lu ce livre le plus lentement possible, au rythme des marches de Sylvain Tesson afin de savourer chaque phrase et retarder au maximum le chapitre "Retour". Puis, j'ai posé le livre, je l'ai laissé se reposer, je l'ai relu car le Merveilleux est dans l'écriture de Sylvain Tesson.
« Partout bruit, raison, calcul, fureur. » Aimant à fuir « le vacarme des hommes, la bêtise des chiffres » pour renouer avec le merveilleux et la beauté, là où la nature conserve son caractère, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson s’est élancé pour trois mois de cabotage, à la voile, à pied et à bicyclette, sur le fil de côte qui, entre falaises et récifs du cap Finisterre en Espagne aux îles Shetland en Ecosse, relie les vestiges de la civilisation celte.
C’était à l’été 2022. Partageant avec deux amis la barre d’un voilier de 15 mètres et sautant à terre de loin en loin pour parcourir à pied ou en vélo les tronçons de côte les plus spectaculaires, il part à la rencontre des « fées », non pas de ces « filles-libellules » qui « volettent en tutu au-dessus des fontaines », mais en quête de ces instants fugaces et imprévisibles où surgit le merveilleux : une émotion « difficile à capter, encore plus à définir », comme une « vibration » que le pinceau de certains peintres parvient à saisir et qui, se refusant quand on la cherche et disparaissant quand on veut la saisir, nous étreint parfois lorsqu’on ressent intensément un lieu ou un paysage. « Le mot fée signifie (...) une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d’attraper le monde et d’y déceler le miracle. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d’un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de bête : là sont les fées. »
Là, sur ces côtes déchiquetées où, sous des cieux « fermés comme des huîtres », mer et terre opposent leurs forces en d’austères champs de bataille, « eaux noires bousillées de rafales » contre pointes, caps et rochers intimant la fuite aux promeneurs ; face à la mer qui bave, le ciel qui roule et le vent qui mêle ses lamentos aux « agonies de cornemuse » des phoques ; en ces lieux taillés par les éléments à grands coups de boutoir, où le soleil s’en va mourir en des eaux tantôt « pavées de nacre », tantôt roussies, par la lune, la magie noire et puissante des paysages appelle le souvenir des hommes qui, des rites celtiques aux ex-voto marins, en passant par les légendes et les grands textes qui ont chanté ces décors et leurs habitants, ajoute à l’aura de ces parages.
Aussi, l’auteur qui n’abandonne jamais ses livres n’illustre pas seulement ses carnets de voyage des croquis et des cartes retraçant son parcours. A sa recherche d’absolu en ces confins à conquérir entre caprices du ciel et paquets de mer, de brouillards en trouées de lumière, se marie son interprétation de la quête d’un autre Graal, celle de la légende arthurienne fondée par Geoffroy de Monmouth et Chrétien de Troyes. Et puisque ce long pointillé de falaises et de stacks séparant la lande de l’infini a abondamment nourri la littérature, les bivouacs sont autant d’occasions de convoquer, parmi d’autres, Hugo, Chateaubriand ou Renan, Shakespeare, Yeats ou Byron.
N’en déplaise aux polémistes empressés de faire feu ici de l’anti-modernisme sous-jacent et des sympathies royalistes affichées par l’auteur à l’occasion du décès de la reine d’Angleterre, l’on prend grand plaisir à ce voyage qui s’attache aux portions les plus sauvages du trait de côte atlantique, dans une quête d’expériences autant spirituelles que physiques, une démarche à la fois littéraire et sportive. Avec son sens génial de la formule, la beauté fulgurante de ses images et ses irrésistibles traits d’humour, ce livre est lui-même plein de magie. Très grand coup de coeur.
Trois mois de voyage pour rechercher l’émerveillement qui se décline en de nombreuses définitions telles que beauté (p 23), émanation du génie du lieu (p 31), énergie de l'être (p 31), surnaturel (p 44), grâce (p 78), rêve insatisfait (p 102-3) ou douceur (p 108)…
De ce nouveau périple mi-marin mi-terrestre, il se dégage beaucoup plus de nostalgie, de mélancolie et de tristesse que dans son précédent voyage immobile.
Quoi qu’il en soit, le « chevalier errant » est une posture, plutôt qu’une position, que l’écrivain adopte avec son pas de côté. Moins de lyrisme, plus de logistique.
Mais c’est toujours avec plaisir que nous lisons sa prose si souvent poétique ponctuée par son ironie (très) mordante (parfois), ses réflexions historico-psychologiques, ses lectures et citations variées.
anne.vacquant.free.fr/av/
Je me suis laissée tenter par ce livre, pensant y trouver de la magie, des fées et l'univers celte que j'aime beaucoup. L'itinéraire de l'Espagne en passant par la Bretagne, le Royaume uni et l'Irlande pour finir en Ecosse me parlait, j'en connais une partie de ces destination. Hélas, je n'y ai rien retrouvé de ce que j'espérais. C'est très égocentrique, parfois redondant et à part quelques remarques du genre : "la véranda est au Britanniques ce que l'aquarium est au poisson" ou les Anglais qui voit le soleil comme un Dieu . C'est à démoraliser, cette longue litanie bien moins passionnante que le guide du Routard. Dommage, c'est un périple que je souhaiterai organiser ; mais me manque les moyens financiers pour le faire.
Sylvain Tesson restera Sylvain Tesson ,il sait jouer avec les mots pour nous emporter Dans son voyage.
un passage m'a littéralement capté pages 114-115 sur l'émerveillement.
Il m'a manqué qqch cependant pour être totalement sous le charme. Peut être parce que je recherche du vrai voyage, de la sensation quelque chose que me tient suspendue, là je n'ai pas vraiment trouvé, pas même les fées
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