Jean Giono serait très fier... Reportage aux Correspondances 2017, pour mieux comprendre le bonheur des lecteurs !
En guise de prologue à cette fresque conduisant son protagoniste de Lódz, en Pologne, à Portau-Prince, l'auteur rappelle le vote par l'État haïtien, en 1939, d'un décret-loi de naturalisation in absentia, qui a autorisé ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à des centaines de Juifs, leur permettant ainsi d'échapper au nazisme.
Avant d'arriver à Port-au-Prince - à la faveur de ce décret - au début de l'automne 1939, le docteur Ruben Schwarzberg, né en 1913 dans une famille juive polonaise, a traversé bien des épreuves. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d'Haïtiens, il a peu à peu tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que la petite-fille de sa défunte tante Ruth - partie s'installer en Palestine avant la deuxième guerre mondiale - accourt parmi les médecins et les secouristes du monde entier, il accepte de revenir pour elle sur son histoire familiale.
Pendant toute une nuit, installé sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l'ont amené à Port-au-Prince. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance en Pologne, son enfance et ses années d'études à Berlin, où son père Néhémiah avait déménagé son atelier de fourreur, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938, au cours de laquelle lui et son père furent sauvés par l'ambassadeur d'Haïti. Son internement à Buchenwald ; sa libération grâce à un ancien professeur de médecine ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d'asile et finalement refoulé vers l'Europe ; son arrivée, par hasard, dans le Paris de la fin des années 1930, où il est accueilli par la communauté haïtienne et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie, muni d'un passeport haïtien : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues. Fascinant périple, le roman de Louis-Philippe Dalembert rend également un hommage tendre et plein d'humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l'histoire trouvèrent une seconde patrie.
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J'ignorais totalement que le gouvernement haïtien avait en 1939 déclaré la guerre à l'Allemagne et que cette petite île était devenue Terre d'Accueil pour de nombreux juifs ayant fui le nazisme.
C'est cette page de l'Histoire que ce très beau roman nous fait découvrir à travers le destin du Dr Ruben Schwarzberg, né en 1913 dans une famille juive polonaise. Ses parents émigrent une première fois à Berlin où ils résideront pendant près de 20 ans.
C'est dans la prestigieuse université de médecine berlinoise que le jeune Ruben obtiendra ses diplômes de médecin. En 1939, la famille pour fuir les lois répressives mises en place s'éparpille : une tante part en Palestine afin de participer à la création de l'Etat d'Israël, les parents et grand-parents s'installent à New York. Ruben n'a pas obtenu le visa américain.
Il sera interné un temps à Buchenwald avec son oncle. Il lui faudra encore vivre de nombreuses péripéties avant de pouvoir s'installer à Haïti. Il ne quittera plus l'île jusqu'à sa mort.
Nous avons d'Haïti une image de pauvreté, de corruption, de vaudou. Ce roman réhabilite pleinement l'île et ses habitants : « Et puis pour les Haïtiens aussi. Pour qu'ils sachent, en dépit du manque matériel dont ils avaient de tout temps subi les préjudices, du mépris trop souvent rencontré dans leur propre errance, qu'ils restent un grand peuple. Pas seulement pour avoir réalisé la plus importante révolution du XXème siècle, mais aussi pour avoir contribué, au cours de leur histoire, à améliorer la condition humaine. Ils n'ont jamais été pauvres en générosité à l'égard des autres peuples, le sien en particulier. Et cela, personne ne peut le leur enlever."
Une saga familiale autour d'un personnage central, le Dr. Ruben Schwarzberg, juif polonais au destin mouvementé à l'image des juifs d'Europe au début du XX ième siècle.
L'auteur aborde un fait historique méconnu, celui de l'état d'Haïti, qui déclare la guerre au Reich en 1941, menace d'envoyer ses quatres avions épaves (.... ) mais surtout annonce qu'il est disposé à accueillir les réfugiés juifs d'Europe et leur accorder la nationalité haïtienne.
Une générosité démesurée à cette époque pour cette ile caribéenne.
Au crépuscule de sa vie (2010), peu après qu'un violent seïsme ait ravagé l'ile, le Dr Schwarzberg raconte sa vie de 1913 en Pologne, son enfance à Berlin, son départ précipité pour Paris ou la communauté haïtienne l'aidera à rejoindre Haïtie qui fera du médecin son fils adoptif. Amour réciproque d'un pays pour un homme généreux, simple et altruiste.
Un roman qui jongle entre chaleur caribéenne et tragédies guerrières en Europe (la montée du nazisme)
L'auteur trouve le bon équilibre et nous fait connaitre et adorer cette ile chaleureuse.
Un mélange de personnages de fiction et vrais (écrivains et poètes haïtiens)
Nul doute sur la réelle qualité littéraire de ce roman et de la grande maitrise de l'auteur.
Cependant, je n'ai pas réussi à entrer dans le livre, ni prendre beaucoup de plaisir à sa lecture.
Enchanté Ruben! Bienvenue dans mon petit jardin mental.
Que ton histoire m'a touché! Que ta destinée si peu banale m'a emporté !
De ta Pologne natale jusqu'à Port-au-Prince, il y eut bien des péripéties et des drames. berlin, les progroms, Büchenwald, la libération des camps, départ pour Haïti, ...
Les victimes des guerres et du nazisme ont cherché des hâvres de paix où panser leurs blessures.
Haïti fut pour toi le lieu où reconstruire ta vie.
Roman réussi, à la langue intime et douce.
Ce roman retrace l'histoire de Ruben Schwarzberg et de sa famille qui a fui la Pologne pour Berlin en 1918 puis Berlin en 1938 après la mise à sac du quartier juif. Dans cette fuite, les membres de la famille sera dispersée.
Ruben, étudiant en médecine, tentera de fuir en Haîti mais par défaut de papier arrivera à Paris où il sera protégé par la communauté haïtienne grâce à un homme rencontré à Buchenwald.
Ce roman, loin d'être pessimiste, retrace une belle saga familiale où chacun de ses membres a pu se sortir de l'absurdité de la guerre. Il montre aussi que malgré toutes les difficultés il faut toujours croire en l'Homme.
Ce roman fait aussi la belle part à Haïti qui est un des premiers pays a avoir voté un décret, dans lequel il déclare la guerre à l'Allemagne et parclequel il offre la nationalité de plein droit a tous ceux qui ont font la demande et qui ont subi ou pourrait subir les exactions nazies.
Ce roman est un beau pari sur l'avenir . C'est un gros coup de cœur.
Très beau roman sur la vie d'un médecin juif polonais réfugié à Haïti au début de la guerre de 39/45.
Merci à Lecteurs.com qui m’a permis de remporter cet ouvrage lors d’un concours. J’ai participé car je ne connaissais pas du tout cet auteur qui a pourtant écrit de nombreux ouvrages. Et cerise sur le gâteau il a remporté le prix des lecteurs de ce site. Très bon choix !
Parce que oui en lisant le résumé vous allez être tentés de vous dire « oh non encore un énième livre sur cette période ». C’est là ou j’interviens pour vous dire que si si si il faut le lire !
Premièrement Ruben Schwarzberg est un personnage principal très gentil, très attachant, à l’écoute des autres..J’avais envie de savoir ce qu’il allait devenir et partager ses aventures. Et je dirais même que premièrement ex-aequo la plume de l’auteur est très fluide et agréable, les chapitres sont courts il n’y a pas de longueur. Du coup je l’ai lu presque d’une traite
En 1939, Haïti édite un décret permettant de recevoir tous les juifs désirant fuir l’horreur qui se dessine depuis la terrible nuit de Cristal et leur offrant la naturalisation immédiate.
Le roman de Louis-Philippe Dalembert a pour épicentre (vous saisirez l’importance de ce mot en le lisant) Haïti et pour personnage principal Ruben Schawberg, médecin polonais, qui, après s’être installé en Allemagne avant de devoir la fuir, connaitra de multiples étapes de vie, fera d’incroyables rencontres, lesquelles le mèneront jusqu’en Haïti. A partir de quand le hasard se lie t’il au destin ? On peut se poser la question au fil des pages.
Cette histoire est donc la sienne, celle de Ruben, mais aussi celle de sa descendance, et surtout celle d’une petite île , un pays tout petit qui s’est mis debout contre le géant du IIIe Reich et a déclaré la guerre à l’Allemagne.
C’est le récit d’une errance, due à un exil forcé. C’est l’histoire lumineuse d’un homme qui voit dans le nid qui l’a accueilli avec tant de bienveillance frappé par un séisme meurtrier en 2010.
C’est l’histoire d’une transmission, de racines. Celles qui se mêlent.
« Ici tout le monde vient d'ailleurs. Les racines des uns se sont entremêlées à celles des autres pour devenir un seul et même tronc. Aux multiples ramifications certes, mais un tronc unique. A vouloir les dénouer, on risque le dessèchement du tronc tout entier. »
C’est une splendide, une merveilleuse leçon de vie, de solidarité, d’espérance, de liens.
J’ai beaucoup aimé découvrir ce pays dont j’ignorait tant, ayant quelques images sans doute banales, comme celle de la dictature de Duvalier et bien sûr du tremblement de terre que nul ne peut ignorer.
J’ai découvert un peuple d’une extrême richesse. Cela peut sembler paradoxal, je sais. Mais ces gens sont riches d’amour et de générosité. L’Histoire l’a montré. Le Monde le leur rend peu.
La plume de l’auteur est délicieuse, empreinte de sagesse, d’humanité, et non dépourvue d’un humour désopilant.
Je remercie les maisons d’édition (Sabine Wespieser pour l’édition originale et Points pour l’édition poche que j’ai lue) et lecteurs.com pour cet agréable moment.
« Kristallnacht », Est-ce un énième livre historique sur la « Nuit de Cristal », le pogrom contre les juifs du Troisième Reich dans la nuit du 9 novembre 1938, et toutes les perversités, les cruautés, l’inhumanité, qui en découlèrent ?
Est-ce un livre sur le Racisme – sur les Juifs, les gens de couleur- ? En effet, il oppose au livre de Gobineau (L’essai sur l’inégalité des races humaines) celui d’Anténor Firmin (De l’égalité des races humaines).
Certainement pas, Louis-Philippe DALEMBERT le reconnait lui-même, il veut sa liberté d’écrire et de proposer une vision différente de l’Histoire.
Nous suivons, la famille Schwarzberg, de Lodz en Pologne, pour aller à Berlin. Et plus particulièrement le Docteur Ruben Schwarzberg, il sera le lien, dans son périple à travers le monde. Donc de Lodz, Berlin, Paris, nous le retrouvons dans la république d’Haïti, à Port-au-Prince. La période de cette épopée commence en 1930 pour s’achever en janvier 2010 (séisme à Haïti).Pourquoi cette république ? Elle fût le pays qui accepta d’offrir une patrie à ceux qui n’en avaient pas, en 1939, d’un décret-loi de naturalisation in absentia, elle autorisa ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à des centaines de juifs.
Les personnages sont attachants et fortement humains. Le style fluide, nous incite à poursuivre cet haletant parcours de ce bon docteur. Une page d’histoire, des décennies après cette période noire, nous incite à avoir foi de l’humanisme des hommes, quelle qu’en soit sa couleur de peau. Un beau récit instructif et agréable à lire.
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