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Excessive, la femme ? Il semble que le stéréotype ait la vie dure, de saint Augustin aux frères Goncourt. Forcément pécheresse - et ce depuis Ève et Pandore -, intempérante, elle est la cible idéale de toutes les sortes d'addictions. Gourmande, voire goulue, priseuse, voire fumeuse, buveuse, voire ivrogne, droguée, voire toxicomane, la femme semble destinée à succomber à toutes les tentations. Elle est toujours la proie et la victime de désirs, de passions, de manies.
Le jugement de la société à l'égard d'une femme " addicte " est généralement bien plus sévère que celui porté sur l'homme, eu égard à ses multiples rôles sociaux (fille, épouse, mère...). Discréditée par la gent masculine, la variable féminine n'entre guère dans les statistiques de la consommation.
Pourtant, de Catherine de Médicis, qui adorait priser, à la marquise de Pompadour, fondue de chocolat et de champagne, en passant par Colette, George Sand ou Kiki de Montparnasse, qui s'adonnaient à la fume, morphine ou cocaïne, comme à l'alcool, n'existe-t-il pas une histoire de la consommation au féminin ? Et, par antinomie, une histoire de la tempérance, des femmes abstinentes aux ligues de vertu ?
Renouvelant ici l'histoire des femmes et des mentalités, Didier Nourrisson se penche sur leur réalité sociale, leurs revendications, leurs désirs d'émancipation et d'évasion, aux effets parfois pervers, leurs doux objets de consommation et de prédilection, et leur mise en images par les peintres et les publicitaires.
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