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Kate, jeune fille de dix-neuf ans, vit un drame : la mort brutale de son amoureux dans un attentat. Tout pourrait s'arrêter là. Mais ce serait sans compter sa mère, les gens qui l'entourent et la manière dont ce drame résonne en eux, dont ils s'en emparent, dont ils décident que ce sera le leur - et le transforment en traumatisme.
Voici des personnages qui sont comme des poupées russes : chaque membre de la famille de Kate semble en cacher un autre, ou se cacher derrière un autre, les histoires des autres venant hanter la mémoire des uns.
Le roman explore les relations qui lient une famille où il fait bon se taire. La violence rôde mais on ne la voit pas. Si la violence est ici dangereuse, c'est qu'elle passe par le banal ; voilà son déguisement, sa petite excuse, la main tendue d'une mère affirmant porter secours tandis qu'elle étouffe. Kate va suivre les fantômes qui mènent à la possibilité de vivre encore. En affrontant l'emprise de sa mère, en la mettant au jour, elle parvient à faire sauter un à un, cran après cran, les rouages mécaniques de la violence. Pour cela il lui faut cesser d'attendre, pour prendre le risque d'exister.
Kate 19 ans part en vacances, sa mère ne lui dit pas que son petit ami vient de mourir dans un attentat en Israël, elle ne l’apprendra qu’à son retour plusieurs semaines plus tard. Sa mère se justifie en disant qu’elle a voulu la protéger.
De ce fait, Kate n’a pas réussi à faire son deuil.
Dans ce livre elle raconte en détail les conversations qu’elle a avec une mère toxique qui souffle le chaud et le froid. Mère qui a elle-même des relations très difficiles avec sa propre mère.
Le livre est court mais il y a malgré tout de nombreuses digressions qui alourdissent le récit.
Kate, une jeune femme de dix-neuf ans rentre de vacances à Marbella. Elle avait décidé de couper tout contact avec le monde et l’actualité, de se ressourcer en quelques sorte… Son petit copain Jeff est parti en Israël finir ses études, après quelques aléas, rupture, retrouvailles, ils avaient décidé de se revoir quand il serait de retour.
Mais la vie en aura décidé autrement, car Jeff est mort dans un attentat. Lorsque Kate le découvre, il est trop tard pour participer aux funérailles, trop tard pour pleurer avec les autres, trop tard car sa mère en a décidé autrement et a interdit à tous de le lui annoncer.
Difficile chemin de celle à qui on a ôté tout espoir de faire son deuil normalement, enfin, si l’on peut dire. Chacun autour d’elle décide, dit, pense pour elle, et la mort de Jeff devient son seul horizon, nuit et jour, l’objet de sa douleur et de son traumatisme.
Ici, le récit est souvent haché, et devient déclinaison de pensées, de réflexions, sur la vie, la mort, la famille, le caractère de la mère, la vie du père, le poids du chagrin que l’on vous impose. Cette mère toute puissante qui détruit peu à peu sa fille, ce père qui blesse psychologiquement son fils, ces familles désunies où l’amour attend à la porte sans jamais franchir le seuil. Cette absence qui devient prison, ce mort que l’on attend, comme un fantôme.
...
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/02/10/attendre-un-fantome-stephanie-kalfon/
Une mort brutale, lors d'un attentat, avec comme dernière parole "bon appétit", un déni, une attente avant d'annoncer cette terrible nouvelle. Des pages sur les relations mère-fille, conflictuelles, que ce soit Kate, la narratrice et sa mère mais aussi sa propre mère avec la sienne. Des pages poétiques, imaginaires, avec une mère-neige, des rapports père-fils, une scène marquante dans un restaurant, des conversations, des non conversations. Un texte qui se termine avec de belles pages sur les fantômes et essayer d'aller de l'avant.
J'avais plus apprécié le premier roman de cette auteure et la fantaisie de "les parapluies d'Erik Satie".
Face à la mort de son petit ami, le chagrin de Kate, la narratrice, est bien sûr touchant mais j’ai eu bien du mal à partager ses sentiments vis-à-vis de son entourage : personne à sauver du lot, vraiment ? Pour sûr que sa mère n’attire pas la sympathie, présentée comme une sorte de sorcière perverse et manipulatrice... Moi, je l’ai vue aussi comme une personne terriblement maladroite avec cette fille dont au fond, elle ne comprend pas le mode de fonctionnement. Et Kate n’y met pas vraiment du sien, habituée qu’elle est (ou semble être) à perpétuellement s’oublier, au sein d’une famille où la toxicité caractérise l’essentiel des relations.
Des scènes fortes émergent, des moments heureux dans une époque révolue, un repas où on ne sait qui est le plus mal à l’aise des convives, un récit de maltraitance... Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé que le récit était confus et ne facilitait pas la compréhension de ce qui se passe. A cet égard, le dernier tiers m’a semblé plus qu’obscur, abscons.
Quant à l’écriture, elle reflète bien le chaos intérieur de la jeune fille, mais elle trop alambiquée pour moi.
Bref, en un mot comme en cent, ce livre ne m’a pas touchée, alors que l’idée de cette jeune fille perdant son amoureux avait tout pour me plaire.
Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
J’avoue avoir été totalement désappointée par ce roman, un peu comme lorsque l’on se trouve interpellé par un touriste, au demeurant fort sympathique, mais dont on ne comprend ni la langue, ni ce qu’il attend de nous, malgré le flot de paroles sous lequel il nous noie…
Couverture énigmatique, titre poétique, première page hypnotique, et puis…rien, pas de déclic. L’argument me plaît et me touche, la perte d’un être cher, le vide sous les pieds, dans l’estomac, dans le cœur, le poids de la culpabilité de n’avoir pas su, d’avoir été loin, la douleur lancinante, avivée par la sensation d’un terrible gâchis, tout cela me parle, m’interpelle avec des mots pesés, choisis et qui font mouche. Tout cela se tient en quelques brefs chapitres, en début et en fin de roman.
Quant au reste, les conversations de Kate et de sa mère, les introspections de l’une, les attaques vachardes de l’autre, les scènes de la vie domestique de la mère et du beau-père, les déambulations philosophico-spectrales de Kate et de Jeff, le tout proposé sous un format à mi-chemin entre le scripte et la voix off en apnée, j’avoue m’y être perdue, lassée, noyée faute, sans doute, d’en avoir saisi le sens.
Kate, jeune fille de dix-neuf ans, apprend par sa mère que son amoureux Jeff est mort dans un attentat en Israël. Kate doit encaisser la nouvelle, surtout que le décès a eu lieu quelques semaines auparavant, sa mère, voulant la préserver, lui a caché. Oui mais voilà, comment faire un deuil en étant sous l’emprise maternelle, oppressante et étouffante. « Dans quelques minutes, elle va s’emparer de ma vie, mon chagrin, m’engloutir noyée vivante dans la parole. »
Attendre un fantôme est un récit familial. Celui des relations fortes et destructrices. Il explore les entrailles d’une relation à double courant. Cette mère qui de prime abord nous semble bienveillante se révèle au final être un démon, ne faisant qu’enfoncer sa fille dans un mal-être psychologique puissance 1000. « Que serait la mère si elle n’était plus le centre nucléaire de son minuscule monde ? » Kate subit, elle n’a que ça à faire et ne sait faire que cela. Mais cette perte de l’être aimé est un électrochoc, une roue de secours, une brèche pour qu’enfin Kate existe ou tout du moins essaie d’exister en dépit de cette mère corrosive. Ne plus attendre pour vivre sa vie. Stéphanie Kalfon m’a une nouvelle fois séduite dans son écriture. La puissance des mots nous donne à détester cette mère avec la boule au ventre, impuissante. L’envie de tendre la main à Kate, de lui dire va-t’en, souffle, respire, on n’a qu’une vie. La rancœur ne m’a pas quittée de toute la lecture, jusqu’à la dernière ligne. Un second roman qui questionne sur le sens et l’intérêt ou pas des relations familiales.
« Être malheureux, c’est attendre un fantôme. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/10/02/37678767.html
Le second roman de Stéphanie Kalfon, à forte intensité dramatique, va secouer les consciences!
Nous sommes en 2001, au moment où un attentat est perpétré en Israël, tuant au hasard. L’une des victimes est un jeune homme, atteint d’un boulon en pleine tête. Jeff s’était rendu en Israël pour y poursuivre ses études tandis que Kate, sa petite amie, se prélassait sur les plages de Marbella. Où elle était épargnée de la fureur du monde.
Ce n’est qu’à son retour que sa mère va lui apprendre la terrible nouvelle, justifiant ses mensonges successifs par la volonté de la préserver: «Je voulais que tu passes de bonnes vacances. Je voulais te protéger. J’en étais malade, j’en ai parlé à tout le monde. On avait tellement peur que tu l’apprennes. On était tous d’accord.»
En fait, le choc n’en est que plus violent, la douleur plus insupportable. Comment faire son deuil quand le disparu a disparu? Kate doit essayer de se reconstruire avec le fantôme de Jeff. Un fantôme qui laisse des traces et des signes qui vont la tourmenter jour après jour. Comme cette carte postale qui finit par arriver dans sa boîte aux lettres, comme ce rai de lumière aperçu sous la porte de son appartement. «Alors elle disjoncte. Un irrépressible élan la saisit comme de l’électricité: la seule manière de se soulager, c’est de se cogner la tête contre cette porte et, par l’impact sur son front, créer la preuve qu’elle est encore vivante. Alors elle cogne, elle cogne, elle défonce son crâne contre la porte jusqu’à faire apparaître la voix de Jeff qui dans son crâne halluciné répète «arrête, arrête», mais comme c’est la première fois que cette voix apparaît Kate continue pour l’entendre encore dire «arrête, arrête», l’entendre encore dire «arrête, arrête». C’est physique, voilà ce qu’elle cherche, un contact physique et aussi une réponse…»
C’est sans doute dans la description de ce mal qui ronge Kate que réside la force de ce roman. Avec Stéphanie Kalfon le lecteur occupe une plage privilégiée, sous le crâne de Kate, au cœur de la tempête. Violente, pesante, incontrôlable et, pour son plus grand malheur, nourrie de l’incompréhension et du ressentiment de ceux qui la côtoient, à commencer par sa mère. Si elle en ressent toute la toxicité, elle a pourtant du mal à s’en émanciper. Alors c’est la peur qui s’installe. Une peur dont elle va ressentir toutes variations. Une peur qui l’empêche d’avancer, qui l’empêche de dormir. Une peur qu’il va falloir apprivoiser pour pouvoir continuer à avancer.
Tout au long de ce roman, jamais la tension ne se relâche, à tel point que l’on a quelquefois l’impression de le lire en apnée, de partager physiquement les émotions de Kate. Jusqu’à éprouver chaque respiration comme une libération. Comme un premier pas vers la sortie de crise espérée, attendue.
https://urlz.fr/aF2n
"Vous savez que j'ai été comme fou après sa mort éternellement,
de l'aube jusqu'à l'aube, je la suppliais de m'envoyer son fantôme !"
Emily Brontë - Les hauts de Hurle-Vent
"Car les fantômes sont les silences qui nous peuplent et nous dépeuplent. Ils sont invisibles et sonores, comme des demi-soupirs. Ils sont une absence, un manque, un raté, le bruit au loin du froissement d'un déni. Ils sont ce qu'on attend. Ici une personne, là-bas un retour. On attend des excuses, une réparation, la fin d'un mensonge, la sortie d'un chagrin. Certains attendent que la vie recommence, ou de tomber amoureux, que la souffrance finisse, un peu plus de respect, un changement infime, un réchauffement, un pardon, un sourire, un geste."
Kate, 19 ans, rentre de Marbella où elle était en vacances. Elle ignore encore que Jeff, son amoureux parti étudier en Israël, a trouvé la mort dans un attentat quelques semaines plus tôt. Son décès, puis son enterrement ont été tenus cachés par sa famille au prétexte fallacieux de ne pas gâcher son séjour espagnol.
"Attendre un fantôme" est le récit à contretemps de l'après-coup, du contrecoup. du déni, car de deuil il ne peut être question, alors que Kate se voit dépossédée de son chagrin. "Attendre un fantôme" est également - et je serais tentée d'écrire avant tout - le récit de la corrosive toxicité de certains liens familiaux, entre une mère qui croit pouvoir dicter au monde et sa fille, "son clown, son oxygène".
Une mère "effrayante, insomniaque, vampire de joie" :
"Ainsi, les gens qui l'aiment, s'ils veulent lui faire plaisir, doivent ne jamais être heureux. C'est normal, la moindre des choses est de rester moindre."
Une mère dont les fards floutent mal l'acrimonie, dont le fiel se coule dans l'ordinaire des mots, une mère enfin qui veut que Kate devienne "quelque chose"… à défaut de devenir quelqu'un :
"Tu ne vas pas bien Kate, mais il y a des solutions, ça se soigne […] Il faut te reposer, penser à toi, je te l'ai déjà dit, à ce que tu vas devenir. Il faut que tu deviennes quelque chose. Non ? Tu n'es pas d'accord ?"
Une mère qui n'envisage pas de céder à quiconque, et surtout pas à sa fille, le premier rôle du drame qui se joue :
"Elle a préparé au millimètre le scénario morbide où elle se donne le premier rôle. Au début, force de trop son sourire. Juste assez pour alerter mais ne rien dire. Il s'agit de m'affoler en silence, de préférence. Il faut que je pressente, oui, pas encore que je sache. Voilà, elle tisse un mensonge propre à son image où tout ce qu'elle a fait compte comme preuves à sa décharge. Dans ce mensonge elle est aimante, protectrice, fragile, bienveillante. le mythe qu'elle vient d'inventer contre le réel, pour le distordre, va recouvrir la vérité, la cacher comme on dissimule un corps assassiné. Ce que ma mère vient de faire c'est un meurtre."
Enfin, une mère sadique qui va faire en sorte que la terrible vérité soit révélée à l'issue d'un morbide jeu de devinettes.
En face d'elle, son enfant, sa "poupée" Kate. Kate est ce "Je" qui ouvre et referme ce roman par ailleurs écrit à la 3e personne ; ce "Je" qui ne sait pas encore, qui ne veut pas savoir et qui, enfin, reprendra terre après plusieurs années d'apnée ; ce "Je" qui nous met à hauteur de personnage lors des moments essentiels ; ce "Je" qui renaît jusqu'à saturer les pages de l'ultime chapitre.
"Attendre un fantôme" raconte le parcours cathartique d'une jeune fille d'à peine vingt ans "au pays du malsain".
Stéphanie Kalfon a écrit son deuxième roman caméra à l'épaule pour montrer au plus près, pour nous laisser discerner là un infime mouvement de tête, ici un léger froncement de sourcils, là un oeil qui s'agrandit, ici une bouche qui se pince, tous ces signes anodins qui autrement passeraient inaperçus car, non, tout ne passe pas par la parole dans ce roman aux mots pourtant si mordants bien que l'essentiel soit non-dit, à peine montré, gisant "sous les mots, la dictature familiale".
Une écriture très cinématographique nous rappelle que l'autrice est scénariste et réalisatrice avant d'être romancière. Ainsi, les personnages ne sont bientôt plus identifiés par leur prénom sans que cela gêne la lecture. Seuls restent Kate et Jeff ; Kate et ce fantôme qu'elle attend. À plusieurs reprises, la narration de Stéphanie Kalfon m'a ramenée à certains films de Claude Lelouch, à cette manière qu'il a de tourner autour des personnages avec sa caméra, vertige d'une narration qui aspire les phrases, fait virevolter les images pour maintenir Kate hors-cadre "coupée net, reléguée dans l'absence, exit de l'histoire" avant de la replacer en son coeur quand enfin vient l'acceptation et, avec elle, l'apaisement.
"[...] tout ce qu'on attend d'impossible nous maintient impuissants.
Être malheureux, c'est attendre un fantôme."
Il serait vain de chercher une narration logique dans ce court roman d'à peine 120 pages dont le maelström des phrases est propre à étourdir le lecteur qui en ressort quelque peu groggy et perdu au moment même où Kate, elle, se retrouve.
Si quelques effets d'écriture répétitifs, un peu trop appuyés, m'ont agacée, j'ai aimé réentendre la petite musique faite de rimes intérieures, musique si chère à l'autrice et reconnaissable dès les premières phrases.
"Attendre un fantôme" est une belle confirmation, après le très réussi "Les parapluies d'Erik Satie", son premier roman paru également aux Éditions Joëlle Losfeld et maintenant disponible en Folio.
Deuxième roman lu pour la session automne 2019 des #68premieresfois
https://www.calliope-petrichor.fr/2019/09/20/attendre-un-fantôme-stéphanie-kalfon-joëlle-losfeld-éd/
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