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On peut être artiste et prisonnier des apparences, quand elles concernent les femmes. Ainsi, le peintre Sergi Vélazquez s'amourache d'une rousse flamboyante qu'il croise dans l'ascenseur. Il est dingue de son corps ; elle, est hystérique et névrosée. C'est du moins ce que pense Julia, psychiatre et soeur de l'artiste.
Mais faut-il s'en inquiéter ?
Roxanne est photographe. Il y a quelques années, la moitié de son visage a brûlé dans un accident de voiture.
Aujourd'hui, elle trouve du réconfort dans une nature sans voisinage. Jusqu'à ce qu'elle prenne des clichés de son nouveau corps, pour mieux l'apprivoiser.
Et que des tirages, exposés dans une galerie parisienne, séduisent Sergi...
J’aimerai d’abord signaler la qualité de la couverture, son papier épais texturé qui est très agréable à manipuler. Et personnellement, j’apprécie vraiment le soin apporté à la confection d’un livre. J’aime toucher le livre, le sentir, etc. Oui, c’est presque une histoire d’amour !
Passons maintenant au contenu.
« Le feu a interdit à la chair de se reconstituer. Peut-on s’habituer à ce fascinant spectacle ? »
Le premier tiers m’a laissé à peine mitigée, certainement dû à la narration changeante, à ce vouvoiement qui intervient parfois et qui impose une distance. Mais dans cette partie, je tiens à souligner la beauté du chapitre 7 qui nous enveloppe d’amour paternel mais aussi de sa perte. C’est une partie attendrissante et émouvante qui a su réactiver mon intérêt.
En revanche, c’est bien la deuxième moitié de ce roman qui m’a envoûtée. L’amour, le désamour, la jalousie, la folie, l’hystérie, la vengeance, tout est là pour entrer intimement dans une partie de la vie des personnages. En effet, les quelques 200 pages nous entraînent dans un pan du quotidien d’un artiste peintre, Sergi Vélasquez, dans ses tourments artistiques mais aussi au cœur de son coup de foudre pour une rousse étincelante. Par là-même, nous découvrons la personnalité de cette dernière qui explose de plus en plus au fil des chapitres jusqu’au point de chute, que je ne vous révélerai pas évidemment.
D’autre part, nous suivons Roxane, photographe tourmentée par son passé et par la trace qu’il laisse dans son présent. À travers son art, elle apportera une nouvelle vision d’elle-même qui tendra à la guérir un peu. Son visage à demi-brûlé laisse des séquelles et elle apprend ainsi à s’exposer au regard d’autrui. Professionnellement accomplie, Roxane a par ailleurs du mal à croire qu’elle puisse encore séduire, et pourtant…
« Dans sa nouvelle chair, elle est aux premières loges, face à la représentation de sa propre catastrophe. »
Ces deux histoires en parallèle finissent bien sûr par se rejoindre, et c’est à partir de ce point de rencontre que tout s’éclaire. La centaine de pages restantes est dévorée.
Je trouve que le court du roman est un vrai plus qui ne fait pas perdre en consistance le récit. C’est vif et tout en variation d’émotions.
Je l’ai globalement apprécié même si les différents styles de narration dans le premier tiers m’ont un peu échaudée (ce qui n’est pas réellement grave étant donné que cela se joue sur moins de 80 pages). En revanche, la seconde moitié est clairement plus captivante pour l’intensité des sentiments qu’elle dégage. Un roman à découvrir donc !
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2016/12/05/lecture-accidents-dolivier-bordacarre/
Le livre s’ouvre brutalement sur un accident de voiture : les pneus explosent, l’huile se mélange à l’essence, la fumée commence à se répandre. La passagère est semi-consciente. L’explosion semble imminente : elle doit trouver la force de sortir de là mais sa blessure l’empêche d’agir… La scène est terrible, remarquablement décrite et l’on sort de ce premier chapitre déjà un peu secoué, il faut bien le dire… Qui conduisait ? Qui était la passagère ? On ne le saura pas, en tout cas, pas tout de suite…
Le deuxième chapitre présente les personnages principaux : une gentille petite famille très bobos parisiens : lui, c’est Paul, homme au foyer, féru de cinéma et visiblement doué en cuisine (miam, les crevettes au piment d’Espelette et à la coriandre fraîche !)
Il s’occupe de tout : ménage, courses, bricolage, leçons, cours de musique, goûter, sorties, RV chez le médecin, réunions de professeurs, de copropriétaires… sans s’énerver, très cool, très classe… (Les gens comme ça, en dehors des romans, je ne sais pas où on les trouve…)
Anouck et Valentine sont les deux filles : ados de chez ados. Le portrait qui est fait des ces deux gamines est saisissant de vérité et qui possède ce genre d’individu chez lui se trouvera certainement rassuré de savoir qu’il n’est pas le seul à endurer le pire… Encore une fois, c’est excellent, les répliques sont très justes et très drôles (ça fait rire quand ça n’est pas chez soi…) Quant à la mère, elle s’appelle Julia Vélasquez, elle est psy et son cabinet se trouve dans son appart, rue Boulanger…
Leur voisin de palier, Sergi, est le frère de Julia. Il est peintre : son travail consiste à placer sur plusieurs toiles des « formes brunes pataoïdes d’environ cinquante centimètres de diamètre éclaboussées de taches blanchâtres. » On ne peut pas dire que Sergi soit tout à fait satisfait de son travail : il aurait préféré peindre comme Bacon mais une galeriste du Marais lui propose d’exposer… alors…
Tout ce petit monde vit sa vie presque tranquillement lorsqu’un jour, le gars Sergi se trouve nez à nez dans l’ascenseur de son immeuble avec la plus belle femme du monde (si, si !) : une belle rousse absolument irrésistible qui se rend… dans le cabinet de sa frangine !
Sergi tombe raide dingue amoureux de sa belle inconnue et est bien déterminé à savoir qui elle est… Et c’est là que les choses, comment dire… vont quelque peu se gâter… Ne comptez évidemment pas sur moi pour vous gâcher le suspense !
Est-ce que j’ai aimé Accidents ? Bien sûr ! Je me suis jetée dessus ! J’aime tout ce qu’écrit Olivier Bordaçarre et j’attends toujours avec impatience la sortie de ses livres… avec un coup de cœur particulier, je dois le dire, pour Dernier désir dont j’avoue ne m’être jamais totalement remise… Dernier désir m’avait intriguée, inquiétée, tendue à l’extrême… j’avais avalé ce bouquin en me demandant comment toute cette affaire allait finir. Un livre génial : une tension qui monte progressivement avec, toujours, l’évocation de la société et de ses valeurs (ou de son absence de) et de l’humour en prime.
Alors, oui, j’ai un peu moins aimé Accidents, même si je le classe quand même dans la catégorie des très bons. J’ai retrouvé l’humour de Bordaçarre dans la peinture de cette petite famille somme toute assez ordinaire et dans ses propos sur l’art… Je l’ai lu un peu comme un conte sur le thème du double.
En revanche, j’ai moins ressenti cette tension et ce mystère omniprésents dans Dernier désir, même si, vers la fin d’Accidents, mais peut-être justement un peu tard finalement, on commence à sentir se resserrer l’étau…
Je fais ma difficile parce qu’Accidents est incontestablement un bon roman que je n’ai pas lâché une seule seconde : les personnages sont attachants, l’humour décapant, l’écriture enlevée et superbe (certains passages sont de purs joyaux comme la baignade dans la cascade du Hérisson), la construction bien sentie, le portrait de la société virulent et très juste.
Merci encore, Monsieur Bordaçarre, pour ce grand plaisir de lecture… à quand le prochain ?
http://lireaulit.blogspot.fr/
Sergi, artiste peintre bientôt renommé vit à côté de chez sa sœur, Julia, analyste.
Un jour il s’éprend d’une splendide rousse qui se révèle être plus qu’exaltée.
Parallèlement, Roxane, victime d’un accident qui l’a défigurée expose ses photos dans des galeries mais vit en province, à l’écart des gens.
Petit à petit, le lien apparaît entre ces deux histoires.
Sans qu’il y ait de style particulier, le livre est bien écrit puisque les pages filent toutes seules. L’histoire captive.
Entre Sergi, ses angoisses d’artiste et ses démêlées amoureuses, Entre Julia, son mari et ses deux filles. Entre Roxane, ses difficultés à affronter le monde. Entre Rebecca, la rousse surexcitée.
Tout un petit monde très parisien sympathiquement décrit.
Un bon moment de lecture détente sans prise de tête.
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