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Adolescent, Bill est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, ses camarades de classe, et pour des femmes adultes aux petits seins juvéniles. Plus tard, il assume son statut de suspect sexuel, et sa vie entière est marquée par des amours inassouvies pour les hommes, les femmes et ceux ou celles qu'on appellera bientôt transgenres. Dans le Vermont puritain des années 1960, il s'efforce de trouver un sens à sa vie entre frasques, doutes et engagement pour la tolérance.
Roman d'apprentissage à la sauce Irving, un peu déjanté, bien construit, bien écrit.
L'histoire se passe aux Etats Unis puis en Europe. William Abbott (Billy) le narrateur, un personnage qui part à la recherche de son identité sexuelle de son adolescence pendant les années 50 avant l'arrivée du SIDA jusqu'aux années 2000.
Fan inconditionnel d'Irving,j'ai bien aimé ce roman qui retrace le parcours d'un homme à la recherche de son identité sexuelle encouragé par certains et frustré par d'autres dans l'Amérique juste avant l'arrivée du SIDA et des ses ravages.
De son père, William Abbott n'a gardé que très peu de souvenirs. Pourtant, très jeune, il s'interroge sur ce qu'a pu lui transmettre celui que sa mère a surpris ''embrassant une autre personne''. Ce n'est certainement pas de cet homme sorti très vite de sa vie et qualifié par sa grand-mère et sa tante Muriel de coureur de jupons qu'il tient ses ''béguins contre nature'', celui par exemple pour Richard Abbott, jeune professeur à la First River academy, talentueux metteur en scène de la troupe de théâtre de l'école. de son grand-père Harry alors ? Lui qui a fait les beaux jours du théâtre municipal en y interprétant merveilleusement les plus beaux rôles de femmes, à la tête d'une scierie à la ville, dans ses corsets de taffetas à la scène. Mais son penchant coupable pour Richard disparait quand celui-ci épouse sa mère et lui donne son nom, mettant définitivement hors-jeu le coureur de jupons. Installée dans un logement de fonction au sein de l'école, la nouvelle famille se lie avec les Hadley. Elaine devient sa meilleure amie, tandis qu'il fantasme sur sa mère. Ses béguins se font divers et variés, les plus remarquables étant Miss Frost, la bibliothécaire, femme mûre aux seins d'adolescente et Jacques Kittredge, le capitaine macho de l'équipe de lutte dont Elaine s'éprend également. Malgré un contexte hostile, William grandit et se construit dans la bisexualité, passant d'hommes en femmes, certaines même transgenres. Des années 50 aux années 2000, il déroule sa vie, du Vermont à Vienne, de New-York à Madrid, se refusant à choisir entre ses préférences sexuelles.
Comme à son habitude, John Irving a mis un peu, beaucoup, de lui dans son dernier roman. On y retrouve ses thèmes de prédilection, puisé dans sa propre biographie. William Abbott est donc un écrivain en devenir, élevé sans son père, éduqué dans une école de garçons où la lutte est le sport en vue et qui séjournera à Vienne pendant ses études. Mais bien sûr le jeune Billy n'est pas John Irving dont il diffère par sa sexualité problématique à ses débuts puis de plus en plus assumée. Ces ''béguins contre nature'', ces ''erreurs d'aiguillage amoureux'' sont le prétexte à une critique de l'Amérique bien-pensante où l'homosexualité est une déviance, une maladie mentale que l'on doit soigner. En Europe, son héros se libère de ses entraves morales mais son cas est toujours difficile à gérer; le bisexuel est mal vu par les hétéros comme par les homos. Mais au-delà des problèmes, A moi seul bien des personnages est surtout un hymne à la liberté et à la tolérance. Sans parti pris, ni jugement, Irving raconte une communauté qui a beaucoup souffert. Ses pages sur les années sida, fortes et pudiques, sont à la hauteur du Philadelphia de Jonathan Demme. Son Billy Abbott nous promène dans un monde et des pratiques parfois inconnus, mais sans militantisme ou revendications. Homosexuels, actifs et passifs, bisexuels, mais aussi transgenres prennent une réalité que certains voudraient ignorer dans le meilleur des cas, éradiquer dans le pire.
Un roman où il est difficile d'entrer à moins d'être féru du théâtre de Shakespeare ou d'Ibsen, puis, petit à petit, la magie d'Irving opère. Billy Abbott devient un intime, un ami et l'on s'immerge dans la petite communauté de First Sister, Vermont, et tous ses habitants deviennent des familiers que l'on peine à quitter. Encore une fois, John Irving signe un livre essentiel pour faire réfléchir, rire et s'émouvoir. Une réussite de plus pour celui qui depuis toujours prône la liberté de pensée, le droit à la différence, la tolérance. A lire !
mon écrivain préféré, je suis une fan
l'écriture, les personnages, l'ambiance, tout me plait
Je découvre Irving avec ce roman, et je suis subjuguée.
Son style alerte nous emporte dans l'histoire de Billy, jeune garçon qui tâche de lutter contre des "erreurs d'aiguillage amoureux", comprendre ses penchants bisexuels qu'il peine à refréner, et qu'il n'assumera pleinement qu'une fois parvenu à l'âge adulte.
Les personnages qui l'entourent sont tous singuliers, et la réflexion menée sur l'identité sexuelle est courageuse.
Un livre intéressant!
Ma critique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/09/a-moi-seul-bien-des-personnages-john.html
« A moi seul bien des personnages » est le 13e roman de John Irving mais le premier pour moi, choisi sur base de la photo de couverture – je craque souvent pour les photos en noir et blanc - et du titre, sans même en connaître le sujet. Bonne pioche.
Adolescent dans les années 60 Billy, le narrateur, se découvre une attirance particulière pour certains hommes mais aussi pour certaines femmes et est en quête d’une identité sexuelle. Au fil du récit, il nous fera part de ses doutes, ses angoisses, nous racontera ses amours, ses amitiés, ses désirs et ses deuils.
Mais au-delà du parcours initiatique, c’est l’évolution du regard que pose la société sur les homosexuels et les transexuels qui est racontée ici : le rejet, la conviction par le milieu médical que le « déviant » peut être remis sur le droit chemin, la formation progressive de communautés homosexuelles, le sida – terrible mais décrit avec énormément de pudeur - la légalisation du mariage gay…
Un roman sur la différence, très agréable à lire, mêlant humour et émotion, où les références au théâtre et à la littérature sont (un peu trop ?) omniprésentes.
Au final, un très bel hommage à la tolérance.
J'aime beaucoup John Irving,mais ce roman traine en longueur.
J'ai du mal à accrocher avec les personnages.
Irving sait habituellement traiter des sujets "graves" avec humour et dérision, c'est passé complétement à coté, dans ce roman....
Je viens de le terminer et j'avoue que je suis déçue. J'avais tellement aimé le précédent que j'ai plongé dans celui-ci avec un enthousiasme débordant et la certitude d'une belle lecture.
Et puis, rien ! Aucune émotion, pas même l'envie d'y retourner ... John Irving nous parle d'identité sexuelle et de secret, thèmes pour lui favoris. Mais cette fois, provocations, ironies et pirouettes ne m'amusent plus. Névroses et obsessions tuent ici le bonheur de lire et de s'évader.
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