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Nous avons ici un objet un peu différent de la bande dessinée classique, puisqu'il s'agit d'un carnet de voyage réalisé et illustré par Edmond Baudoin et Jean-Marc Troubet.
Pour nos deux compères, iI s'agissait de croquer le "voyage d'une vie" dans les territoires reculés du grand nord canadien auprès du peuple Inuit dont l'art et la culture fascinaient depuis vingt ans déjà Edmond Baudoin.
Mais ce n'est pas facile d'accéder à ces régions qui restent isolées et peu accessibles, il faut évidemment bien préparer son voyage et des moyens conséquents pour le réaliser (voilà pourquoi cela a mis 20 ans !).
Dans ce carnet de voyage, il y a donc un peu de tout, au fil des jours, des paysages et surtout des rencontres…
Les portraits sur le vif et les témoignages des personnes rencontrées dressent un panorama complet de ce qu'est le peuple inuit aujourd'hui.
Ils évoquent ainsi la dureté de leur vie quotidienne très impactée par les changements climatiques, mais aussi par les difficultés pour les peuples autochtones à s'adapter, à vivre entre une culture ancestrale forte et la modernité (sentiment de ne pas être à sa place, culpabilité), l'économie mondiale qui impose ses lois et ses changements dans un territoire qui n'est pas fait pour cela et qu'on devrait davantage préserver à mon sens…
Dans ces témoignages, sont aussi évoqués leurs attentes, les craintes pour le futur, le sentiment d'abandon et d'injustice qu'ils peuvent subir…
Ce livre humaniste, précis, permet de rentrer profondément dans les croyances, l'art et la culture inuit, mais il laisse aussi songeur quant à l'avenir de ces régions du monde dans un avenir proche…
Avec Les Oiseaux, le lecteur renoue avec le personnage qu’il avait côtoyé dans Mon Voisin Raymond. Cette fois ci, notre rêveur, partage ses réflexions entre le Liban et la Dordogne. À travers des moments de vie, mais aussi ses dialogues avec les oiseaux, Troubs, analyse la nature et son environnement. En Dordogne, les forêts s’étendent et pourtant, les oiseaux se font rares. Paradoxalement, à Beyrouth, là où la guerre avait tout détruit et où désormais d’immenses immeubles s’élèvent, les oiseaux ont su s’adapter. Troubs réfléchit, observe et essaie de comprendre. Ce livre se contemple, tout comme le personnage principal contemple la nature environnante.
Au travers de magnifiques planches, le lecteur découvre de superbes paysages. Le contraste entre les deux pays est frappant. J’ai passé de nombreuses minutes à regarder les planches. J’ai été séduite par les décors de la Dordogne, les arbres, la forêt. Troubs arrive à la perfection à nous faire sentir la fraîcheur des feuillages, la touffeur des branches. Et puis, quelques pages plus loin, Beyrouth s’étale à nos pieds. Et là, on se sent écrasé par la chaleur. Ce livre multiplie les paysages et les sensations.
Finalement, lire cette BD, c’est réfléchir sur notre impact sur la nature mais c’est aussi en prendre pleins les yeux.
Je voulais parler de cet album depuis longtemps… il s’agit ici d’un carnet de voyage, un recueil de portraits glanés ici et là… mais pas n’importe où. Autour de la Roya, frontière fluviale entre la France et L’Italie, lieu de passage de migrants. On part donc avec Baudoin et Troubs à leur rencontre et à celle de ceux qui les aident, dont un certain Cédric Herrou dont tu as sûrement entendu parler.
Encore un album qui nous bouleverse doublement. D’abord parce que rencontrer ces hommes qui ont quitté leur pays est poignant… Les portraits de Baudoin sont magnifiques (souvent réalisés en direct et en double pour l’offrir à la personne ). Ensuite parce que c’est une démonstration d’humanité que réalisent ces citoyens qui ont décidé d’aider, tout simplement.
Il y a des livres qui vous remettent à votre place…. Humains est de ceux-là.
Baudoin & Troub’s, comme ils se présentent en couverture de cette BD hors du commun, reconnaissent qu’ils sont invités partout dans le monde mais que se déplacer comme ils le font est impossible pour un Afghan, un Soudanais ou un Érythréen.
Partant de ce constat, ils sont allés voir sur place, début juillet 2017, près de Nice, dans cette vallée de la Roya, fleuve côtier qui prend sa source en France, passe la frontière et finit son cours en Italie pour se jeter dans la Méditerranée.
Ils rencontrent, se déplacent, découvrent le Pas de la mort grâce à Enzo Barnaba, écrivain et historien qui aide les migrants : « Parce que ça m’énerve qu’on ne puisse rien faire. » Entre Vintimille et Menton, la frontière est là avec son grillage, un trou et la falaise…
À Vintimille, devant la petite gare, la tension est au maximum. Sous la 4 voies, c’est la zone et la Roya est là… Les voilà un peu plus tard avec René Dahon, un des responsables de « Roya citoyenne » qui constate : 180 militaires et gendarmes coûtent 60 000 € par jour et un drône surveille la propriété de Cédric Herrou.
De jeunes Allemands, Hollandais, Suédois, Italiens et Français assurent la cuisine, venant compléter l’action des bénévoles de la vallée : « Ils donnent et n’attendent rien en retour. Cela réconcilie avec l’humanité. » Pour Humains, la Roya est un fleuve, les auteurs rencontrent Claudine dans son gîte, à 1000 m plus Enzo, Andrée et d’autres. Ce sont des Justes.
Les témoignages s’accumulent, ils racontent la Lybie, l’horreur au quotidien. Chamberlain vient du Cameroun où on viole, torture, pratique l’esclavage. Ils font des portraits en échange de réponses : Adam, Abdoul, Manson, Khalil, Abdoul, Albert (Sierra Leone), Adam, Kedir, Sherif Alan, Abdala, Yah Ya (Soudan) et bien d’autres venant aussi du Tchad. Leurs yeux sont émouvants. Il faut les regarder et le dessin leur redonne vie et espoir…
Cédric Herrou explique à tous les démarches à faire et recommande de ne pas mentir à la PADA (Plate-forme d’accueil des demandeurs d’asile). Au col de Fenestre, un panneau rappelle « La memoria delle Alpi », en mémoire de centaines de Juifs qui fuyaient la France, en septembre 1943…
Le 15 août 2017, des demandeurs d’asile ont été ramenés en Italie. Sur ordre de qui ? Gedo Abdalha, poursuivi dans la montagne par la police, a fait une chute et se retrouve à l’hôpital. Malgré toutes ces épreuves, ils disent tous : « Si c’était à refaire, je le referais. »
Jeudi 31 août, le Tribunal Administratif de Nice juge que : « L’administration porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le droit d’asile. »
Hélas, quelques mois plus tard, d’autres drames se produisent au col de l’Échelle et c’est un poème de Lou Nodet (12 ans) qui conclut ce livre aux dessins précis, vagues parfois, évocateurs surtout, des portraits émouvants, des vies saisies au hasard d’une rencontre, des humains qui ne demandaient qu’une chose : qu’on les traite comme des êtres humains !
Heureusement, ces Justes du XXIe siècle sont là, magnifiques de désintéressement. Ils sauvent, aident, secourent, nourrissent et rassurent d’autres Humains.
Un Grand Merci à Simon pour m’avoir fait découvrir cette BD si importante.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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