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Après un an, sans avoir lu de dystopie, j'ai décidé de m'y remettre avec ce roman. Je suis partie avec quelques réticences. Il faut dire que les avis ne sont pas glorieux, la grande majorité n'a pas aimé ou a été mitigée. Cela me faisait un peu peur. J'ai essayé de me lancer, sans attentes. Et au final, j'ai aimé ma lecture malgré un élément qui m'a dérangé.
J'ai trouvé que l'écriture était fluide et le roman se lit plutôt bien et rapidement. On se laisse porter par ce nouveau monde. Un monde où la première fille depuis 50 ans vient de naître. L'avenir de l'être humain repose sur elle. Nous faisons donc la connaissance de Eve. Jeune fille de 16 ans, la dernière a être née. Une mission : sauver l'extinction humaine en mettant au monde des filles. Eve ne vit pas avec le peuple, elle est gardée dans sa tour d'argent, le Dôme. Elle n'a aucun contact avec le monde extérieur, si ce n'est les Mères qui s'occupent d'elle, et Holly sa meilleure amie holographique.
L'intrigue ne prendra pas un tournant originale, bien que le monde dans lequel évolue les personnages l'est. On suit le schéma classique de la dystopie, donc pas de surprises de ce côté-ci. Le côté prévisible ne m'a pas dérangé. Ça se lit vraiment bien et tout seul.
Du côté des personnages, j'ai aimé qu'il y est une alternance. J'ai aimé découvrir Eve et suivre Bram – garçon qui contrôle Holly. Ils mériteraient que leur psychologie soit plus travaillée et plus approfondit, mais c'est un premier tome donc je ne suis pas si étonnée.
Tout va se compliquer au moment où leur deux mondes vont se rencontrer. Et je pense que le principal défaut du roman se trouve justement ici : la romance. Alors attention, je n'ai rien contre la romance et il en faut dans ce genre de roman mais que celle-ci prenne plus de la moitié du roman, non. J'aime quand les auteurs prennent le temps de développer l'univers dans le premier tome, pour laisser un peu plus d'espace à la romance par la suite, tout en laissant l'univers, la société au centre de leur récit. Or, ici, c'est tout le contraire. L'univers de Giovanna et Tom Fletcher est noyé sous la romance, ralentissant considérablement le récit. Ce qui est le plus intéressant, pour moi, dans une dystopie, c'est l'univers dans lequel se trouve les protagonistes. Mais ici, on le voit à peine, on le devine. Le rythme est ralentit, on tourne sur la même chose durant plusieurs chapitres, et j'avais qu'une envie c'est qu'on rentre enfin dans le vif de sujet. L'histoire, commence à bouger et à devenir vraiment intéressante dans le dernier tiers du livre, soit les 150 dernières pages pour qu'on termine au moment où l'histoire devient le plus palpitante... Dommage !
Eve of Man a un univers intéressant et qui mérite d'être exploité, approfondit, de même pour les protagonistes. Dommage que le tout soit ralentit par une romance assez gnan-gnan, qui prend toute la place pour rien au final. Je ne sais pas encore si je lirai la suite. D'un côté j'en ai envie, car je pense que le récit a du potentiel, mais je redoute que le schéma se répète dans la suite...
En ce qui concerne le hors texte on a un objet livre magnifique. Le format et la souplesse des pages est un plaisir pour la lecture. Le texte est assez aéré des chapitres relativement courts et surtout il est agrémenté de magnifiques illustrations crayonnées en gris et blanc. Pas d’agression visuelle, il y a un bon équilibre entre écrit et illustration. C’est un roman qui s’adresse pour les 9 ans et plus…
Le narrateur va nous raconter l’histoire à travers le personnage principal « Lucy ». Lucy est une petite fille sage et a la tête sur les épaules de par son caractère et de par son histoire familiale. Elle est bienveillante. Tom Fletcher a une tendance à montrer les enfants comme des personnages singuliers, ceux qu’on stigmatise pour des raisons sociale. Elle va faire équipe avec son voisin un « scout », il va se révélé complémentaire et très « utile ». On les trouve tout de suite attachants ils sont du côté des gentils. Je pense que beaucoup d’enfants vont pouvoir s’identifier.
Des histoires avec des parents qui disparaissent on en a tous lu une ou deux… celle-ci n’a rien a voir. Pour les sceptiques et terre à terre vous allez certainement trouver des incohérences comme par exemple les parents disparaissent et le soir chaque petit va dormir chez soi, on ne nous parle pas de nourrissons etc. On ne voit aucun collégien ni ado qui pourraient remplacer les parents… mais là n’est pas le propos de ce roman. Ce qui importe c’est cette histoire de monstres qui vivent sous nos lits… Un thème qui va parler même aux adultes ! On va donc voir Lucy et c° tout faire pour les retrouver. Ils vont affronter leurs peurs et autres épreuves… vont –il y parvenir ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire… bouche cousue !
Il ya beaucoup d’humour et on va avoir droit à des scènes délirantes. Car si Lucy est sérieuse et responsable, Norman le gars pratique et organisé… On va découvrir Ella la fille du maire sûre d’elle et fantasque prête à jouer la grande dame… mais les garnements eux vont s’en donner à cœur joie sans adultes pour interdire, certains vont faire toutes les bêtises qui leur passe par la tête…
En ce qui concerne l’écriture on a tout un jeu sur les noms des personnages. Juste pour l’exemple, Lucy se nomme « Ducrottin » et devinez ce que faisait son père ? Il était éboueur !
J’ai beaucoup aimé le narrateur qui parle à Lucy et aux lecteurs ou fait penser les personnages. « Oh Lucy, tu es la fille la plus ennuyeuse du monde ! - C’est pas vrai ! Se défendit Lucy. Si c’est vrai ! Les gens qui ont acheté ce livre n’ont aucune envie de te voir faire tes devoirs ! Cette histoire est censée raconter comment tu as sauvé la ville ! – Ah oui ? Vraiment ? Oui alors laisse tomber tes devoirs et passe à l’action ! » Il renforce la tension dramatique… « Vous allez avoir peur » « alors vous avez eu peur ? » etc. dans ce cas là le texte est en italique, ainsi que lorsque Lucy se parle à elle-même. J’adore les commentaires qui cassent un peu la narration, cela crée des changements de rythme, comme pour que les jeunes lecteurs fassent des pauses.
Les dialogues tiennent une grande place, généralement les enfants aiment cela.
Le côté fantastique et les scènes rocambolesques permettent de vraiment partir du côté imaginaire. On joue avec l’aptitude de l’enfant à faire semblant, à faire comme si… Il y a suffisamment de « réalité » pour s’identifier et assez de fictif pour faire la part des choses.
Est-ce que je vous ai dit qu’en page de garde il y avait une carte de Lossuos ? Non ? Vous ne le savez peut-être pas mais j’adore les cartes des lieux imaginaires… décidément ce livre a tout ce que j’adore !
Bon vous l’aurez compris j’ai dévoré cette histoire et c’est un nouveau coup de cœur. C’est un auteur que je vais suivre… A quand une version animée ? A quand le prochain roman ?
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