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Deuxième roman de M. Thomas Pynchon, publié en 1966, et son plus court ouvrage. Comme ce fameux auteur post-moderne, le livre est empli de mystères, de fausses pistes et est diablement intriguant.
« Vente à la criée du lot 49 » nous narre l’étrange histoire que va vivre Œdipa Maas après avoir appris qu’elle serait l’exécutrice testamentaire de Pierce Inverarity, magnat de l’immobilier et accessoirement son ancien amant. Ella abandonne alors son DJ de mari, Mucho Maas, qui la trompe avec des jeunes filles, ses herbes aromatiques et ses réunions Tupperware, pour prendre la direction de San Narciso, et se lancer dans une enquête complètement tordue autour de mystérieux timbres constituant un lot dans le testament d’Inverarity. Qui bien vite se complexifiera à foison, et où l’on verra apparaître, entre autre : l’ancienne société postale de Thurn und Taxis, un réseau occulte W.A.S.T.E. (We Await Silent Tristero's Empire…), une pièce élisabéthaine du genre particulièrement sanglant de la tragédie de la vengeance (« The Courier's Tragedy »), Tristero, un nom étrange que nous révèle une version de cette pièce de théâtre, le démon de Maxwell, le symbole d’un cor postal avec une bizarre sourdine, ainsi qu’une galerie de personnages bien barrés, qu’ils soient avocats, philatélistes, savants, acteurs et metteurs en scène de théâtre, ou tout simplement paumés magnifiques, comme le sera l’héroïne précédemment citée.
Si ce résumé vous semble alambiqué, ne vous lancez pas dans la lecture de ce roman, il l’est mille fois plus ! Cela foisonne de détails savants et de références érudites, cachés dans une intrigue retorse aux incessantes chausse-trappes. Cependant, malgré son écriture complexe, ce livre est le Pynchon le plus accessible, et c’est un plaisir de lecture que je conseille. Il faut s’accrocher au démarrage mais une fois que l’on a embarqué et qu’on se tient bien à son siège, les sensations que vous procureront ce grand huit littéraire valent amplement le détour. Paranoïa et complot ne vous lâcheront plus dans une danse hystérique et hallucinée, et c’est un régal narratif à ne surtout pas manquer.
Pas sûr d’avoir tout compris ? Humour, décalage et talent sont indéniablement là mais il y a toujours une telle densité chez Pynchon que ça en devient difficile de savoir si on ne passe pas à côté d’une information capitale, d’une vérité semi-suggérée, d’une réalité qui nous échappe mais qui pourtant est là car c’est ainsi que nous l’avons vécu ?
Dans « Fonds perdus » Maxine Tarnow, « Experte Anti-Fraude Agréée », va se lancer sur les traces d’une société pointcom louche, qui fait dans la sécurité informatique, et dont le PDG Gabiel Ice semble avoir beaucoup de choses à cacher, tant Maxine en cherchant va trouver de liens, mettre au jour des soupçons, suivre de mystérieuses pistes, prête à mettre au jour (ou du moins le croit-on) le complot dans toute son horreur.
Puis, les tours vont s’effondrer, le 11/09 va passer et le World Trade Center va devenir Ground Zero, et avec Pynchon et sa folie, on en viendra à se demander si après tout la folie ce n’est pas le système, si ce n’est pas ce grand capital le coupable du crime, si l’histoire ne nous a rien appris d’autre ou qu’il ne pourrait pas en être autrement, et qu’à trop y réfléchir on en devient désespéré ou complotiste.
On ne sait jamais si l’on va sortir du labyrinthe, et si l’on doit se résoudre à se dire qu’on y est bel et bien enfermé, mieux vaut s’y résoudre en se disant qu’on l’est en compagnie de maître tel que Pynchon, sa créativité démesurée, ses personnages loufoques et ses inventions constantes pleines à la fois de drôlerie et de tragique, et que même si le fonds est sombre et lointain, on y sera toujours moins mal ainsi, peut-être dans son DeepArcher, ce monde parallèle où l’on croise hackers anarchistes, voyous gangstas russes et autres nez enquêteurs, bref un monde où l’on ne sait pas si l’on y trouvera une clef mais au final ce n’est pas là le plus important…
Ma premeire rencontre avec cet auteur qui cultive sa legende d'anonymat. Une lecture agreable, surprenante mais qui ne m'a pas vraiment donne envie de tenter d'autres escapades dans l'oeuvre de cet auteur.
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