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4 juin 1929
Le navire Jakarta a heurté les récifs au large des îles Abrolhos. Accompagné de leur précieuse cargaison, l'essentiel des passagers débarque sur une île. Parmi eux Lucretia et Hayes bientôt rejoints par le miraculé Jeronimus Cornelius qu'ils croyaient mort durant le naufrage. S'érigeant en sauveur, représentant à la fois l'église et l'autorité de la VOC (Compagnie hollandaise des Indes Orientales), Cornelius va mettre son plan machiavélique à exécution.
Après un premier tome salué par les lecteurs, voici venu la suite et fin de l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta. S'inspirant des faits historiques (voir la chronique ce matin de Jeronimus), Xavier Dorison met en place un grand spectacle d'aventures avec au centre une île, 260 hommes manipulés par un fou et une femme décidée à lutter. Le déroulé est implacable, la petite île va devenir un enfer !
Pour un grand spectacle, il faut que le dessin soit au diapason du récit. Et, comme pour le premier album, c'est évidemment le cas grâce à Thimothée Montaigne. C'est dynamique, dur voire parfois franchement violent, mais il est difficile de ne pas être embarqué dans le récit à la suite de ces personnages marquants. Mention à Clara Tessier pour les couleurs et à Anne-Cécile Pionnier pour la maquette d'un livre magnifique.
Entre l'intégrale de Jerominus parue chez Futuropolis et ce diptyque paru chez Glénat, le lecteur a deux volets d'une histoire folle. Deux plaisirs différents mais qui se rejoignent, se complètent et offent surtout deux formidables lectures de bande dessinée.
L'album est beau, le format géant permet aux planches de respirer et accroît le tragique de l'aventure.
Je ne peux pas le nier...
Mais, je n'ai pas du tout réussi à m'attacher à l'histoire, ni aux personnages. Etrangement c'était déjà le cas avec d'autres titres de Xavier Dorison (Aristophania ou Long John Silver). La rencontre ne se fait pas. Sûrement lié à ma propre sensibilité ?
1628 Pays-Bas. Le Batavia, affrété par la toute puissante Compagnie néerlandaise des Indes orientales, s'apprête à partir avec à son bord plus de 300 personnes. Dès le début du trajet, les tensions sont vives entre les différents protagonistes. Parmi eux, Jéronimus Cornélius, l'apothicaire qui œuvre en secret pour prendre le contrôle du bateau aux côtés du Capitaine Jakob. Mais en mer, rien ne se passe selon les plans de personne. Sur l'océan, ce ne sont pas toujours les marins qui décident, les éléments se déchaînent et le Jakarta vient s'échouer sur des récifs au large de l'Australie.
Même s'ils ont pour certains survécu à l'enfer du Jakarta... Le pire n'est pas derrière eux...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le premier tome de ce diptyque est intense, prenant, dès les premières pages. On sent et on ressent que ce voyage va être un enfer. Et la tension se fait plus forte page après page, sans qu'elle semble n'avoir de limites. Xavier Dorison ne nous le cache pas, on est à mille lieues de La croisière s'amuse avec ce très bon thriller psychologique. Pour appuyer un scénario comme celui-là, il fallait qu'il soit accompagné par un dessin qui nous fait ressentir chaque goutte de sang, chaque trahison, chaque coup de couteau comme si on nous le plantait dans la main. C'est chose faite avec le trait très sombre, inquiétant et expressif de Thimothée Montaigne. Et pour en remettre une couche, je ne peux que saluer la mise en couleurs de Clara Tessier qui vient rendre cette atmosphère encore plus prégnante.
Bon vous l'avez compris, c'est du bon, du très bon même. Gageons que la suite sera aussi forte. Et dire que cette histoire est inspirée de faits réels...
Ce qui frappe d'abord, c'est cette couverture magnifique qui annonce un objet-livre très réussi. Rassurez-vous, l'intérieur de ce tome 1 d'un diptyque est à la hauteur !
Xavier Dorison s'est inspiré d'une histoire vraie pour imaginer ce scénario fou : Un vieux rafiot vogue vers l'Indonésie chargé d'or et de personnages hauts en couleurs. Un périple qui va révéler leur noirceur... mutineries, secrets, naufrage et la survie qui s'annonce sur une île perdue... Tout est réuni pour faire de cette histoire un thriller maritime épique.
Une galerie de personnages emblématiques, de Arian Jakob le capitaine du navire à Francisco Pelsaert le subrécargue (sorte de capitaine au dessus du capitaine), en passant par Jéronimus Cornélius, mystérieux apothicaire et Gebbe Hayes, second du Jakarta ... et une femme, un peu malgré elle dans cet enfer, Lucrétia Hans.
Le dessin de Timothée Montaigne n'est pas en reste. Immersif et spectaculaire sont les deux mots qui me viennent à l'esprit. Les personnages sont puissants, les scènes en mer sont impressionnantes, on est face à du grand spectacle comme face à un grand film d'aventures... et mention aux couleurs de Clara Tessier.
Que dire de plus ? Quand on a déjà envie de découvrir la suite, on sait qu'on est devant de la très bonne BD. Un coup de coeur pour cette fin d'année!
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