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L'exploration spatiale, la recherche de nouvelles planètes, la création d'arches de Noé futuristes pour préserver une partie de l'espèce humaine, tous ces sujets ont déjà été abordés de différentes manières. Néanmoins, le trio de créateurs -Thibaud de Rochebrune, Valérie Mangin et Denis Bajram- de ce très bel album planet opera, réussissent à nous surprendre.
Le récit, commence fort, un vaisseau d'exploration spatiale, se crash sur une planète inconnue. L'équipage n'a pour seul échappatoire que d'enfiler leurs scaphandres et de quitter l'engin au plus vite, ce dernier étant en train de sombrer dans les abysses. Les voilà donc dans une eau profonde, aux couleurs sanguines et envahie par des pieuvres marines pas du tout rassurantes…
Sauvés par miracle, les voilà sur la terre ferme, celle sableuse d'une plage, coincée entre l'océan et un immense volcan. Une plage sur laquelle ils feront la rencontre d'habitants, qui n'ont rien d'aliens, bien au contraire puisqu'ils nous ressemblent et parlent notre langue…
Notre équipage, aidé d'Ellis, l'humanoïde les accompagnant, partira dans le but de trouver un moyen de communiquer avec l'arche spatiale de laquelle en sont partis ses membres, en expédition, à la recherche de l'origine de ses humains aux coutumes primitives.
Plus qu'un simple ouvrage illustré, de toute beauté et d'un récit de SF, c'est un album qui nous amène à nous poser de nombreuses questions philosophiques qui font écho à la période que nous traversons actuellement. Doit-on pour un confort relatif, sacrifier nos libertés individuelles, notre libre arbitre, devons-nous vivre uniquement pour le bien être d'une communauté, nos journées ne servant qu'à travailler à maintenir cette société debout ?
Ces réflexions que nous amènent un ouvrage de SF, sont pour moi signe d'une grande oeuvre réussie, ce qu'est Inhumain.
Une mission d'exploration qui tourne mal. Le vaisseau se crashe sur une planète inconnue. Ils doivent sortir rapidement, car la navette est en train de couler. Malgré leurs doutes et leurs craintes, ils sont finalement aidés par des pieuvres qui les ramènent à la surface. L'équipe, part en exploration, et rencontre des êtres vivants. Des êtres humains, même ! Ils parlent la même langue ! Ils tentent de comprendre ce qui a bien pu se passer ici, et finiront par le savoir, après avoir surmonté divers obstacles.
J'aime découvrir de nouveaux thèmes. La science-fiction pure et dure n'est pas vraiment ce que je préfère, mais je fus agréablement surprise par cette bande dessinée qui, sous-couvert de SF, parle finalement de thèmes sociétaux, voire philosophiques très actuels. Quelle est donc réellement la nature humaine ? Est-il important de garder une liberté individuelle et de s'accomplir individuellement ? Ou doit-on renoncer à tout pour le bien commun ? Pour que la société perdure telle qu'on la connue ? Ne devrait-on pas se battre pour que le changement arrive enfin, même si cela risque de se faire dans la douleur et au détriment d'un certain confort ? Mais confort peut-être illusoire ? Et confort pour qui ?
Qui dit jour férié, dit BD sous la couette. Je me suis plongée dans Inhumain publié chez @dupuis_bd. Sans trop vous en dévoiler, voici le pitch : des humains et un robot décident d’échouer leur vaisseau sur une planète inconnue. Là, ils entrent en contact avec un peuple vivant sur place. Mais très vite, ils réalisent que leur comportement est anormal.
Vous me connaissez, d’ordinaire je ne lis pas de SF, mais cette fois, je me suis laissée convaincre par la couverture du livre.
J’ai bien aimé l’histoire, qui a un rythme parfait, on progresse pas à pas dans la compréhension de ce qu’il se passe sur cette île, c’est cohérent et logique. J’ai bien aimé le travail graphique, et la particularité d’intégrer des cases de BD dans une plus grande (ce qu’on me remarque pas forcément au premier coup d’œil, il faut y prêter attention). J’ai aussi bien aimé l’alternance de planches obscures et claires, selon les lieux où se trouvent les personnages. Les thèmes soulevés par l’histoire m’ont plu aussi ; l’identité, le prix de la liberté, le rapport à l’autre... Un beau cadeau à offrir aux fans de SF !
Le problème est évident. Lire le tome 1, c’est obligatoirement se laisser appâter pour enchaîner avec le suivant… à une condition, que l’histoire soit suffisamment captivante pour susciter l’envie d’en savoir plus…
Avec Michel Ange, Le Banquet des Damnés, c’est réussi ! Je remercie les Éditions Glénat et BD Gest’ pour avoir su si brillamment me mettre l’eau à la bouche. D’abord, l’album est superbe et la couverture annonce : « Après Vinci, une nouvelle enquête du prévôt Vittore ». Comme je n’ai pas lu Vinci, il faudra combler cette lacune.
En attendant, dès la première planche, le dessin est beau avec cette forteresse de Machéronte qui se dresse sur la côte orientale de la mer Morte (photo ci-dessous). Bizarre… On annonce Michel Ange et voilà que nous sommes en 34 après la naissance d’un certain Jésus.
Comme pour donner le ton à la BD, c’est sanglant dès la première page avec la décapitation de Jean le Baptiste dont le sort fut, paraît-il, scellé à la demande de Salomé qui a dansé, nue et ravissante, devant Hérode et Hérodiade, sa mère. Toutefois, un gros plan sur une bague portée par Hérode ne doit pas être oublié.
Passée cette introduction, les dessins Thibaud de Rochebrune se poursuivent, magnifiques et nous emmènent d’un seul coup à Rome, en 1508, où Michelangelo Buonarroti ne semble pas ravi de se voir confié « la réalisation des fresques du plafond de la chapelle de Sixte » par le pape Jules II qui a lancé la reconstruction de la basilique Saint Pierre.
Éric Adam a bien construit son scénario en adaptant le roman de Didier Convard : Michelangelo et le banquet des damnés (Fayard), paru en 2012. Encore une lecture à faire !
Maintenant, il nous plante au cœur du drame, à Milan, avec le fameux prévôt et ces têtes qui sont coupées. On parle d’une communauté énigmatique : Les Filles de Justice. Une inscription revient : Venit Sol Justitiae (la justice est passée). Allusion est faite à Saint Augustin et, enfin, revoici Michel Ange, venu de Rome, appelé par un mystérieux personnage…
Les textes des bulles de cette sombre et sanglante histoire sont, pour moi, d’une taille de caractères trop petite qui handicape la lecture, lecture très importante, on s’en doute. C’est bien dessiné avec des couleurs soignées, réalisées par Delf.
En attendant le tome 2, le prévôt Vittore, très affaibli, donne son avis sur des événements touchant au comble de l’horreur : « Une affaire qui me semble être d’ordre religieux et spirituel… »
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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