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Susanna Harutyunyan

Susanna Harutyunyan
Susanna Harutyunyan est l'une des écrivaines arméniennes les plus acclamées de son pays. Elle est l'autrice de huit romans, mais aussi de nouvelles, dont la plupart se déroulent dans des villages d'Arménie et évoquent l'histoire récente de ce pays. Son travail a été traduit en persan, grec, ... Voir plus
Susanna Harutyunyan est l'une des écrivaines arméniennes les plus acclamées de son pays. Elle est l'autrice de huit romans, mais aussi de nouvelles, dont la plupart se déroulent dans des villages d'Arménie et évoquent l'histoire récente de ce pays. Son travail a été traduit en persan, grec, roumain, azerbaïdjanais, allemand, kazakh et anglais. En 2016, elle a remporté le Prix présidentiel de littérature pour Le village secret.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Le village secret » de Susanna Harutyunyan aux éditions Les Argonautes
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    Couverture du livre « Le village secret » de Susanna Harutyunyan aux éditions Les Argonautes

    Evlyne Léraut sur Le village secret de Susanna Harutyunyan

    L’Arménie en apogée !
    S’il est un livre d’effusion et de gloire, viscéral, magnifique, c’est celui-ci.
    Palpitant, attachant, vibrant, tout en mouvement, c’est une immersion dans un chef-d’œuvre.
    Magnétique, fusionnel, singulier, le charme de lire autrement.
    « Le village secret », l’art de...
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    L’Arménie en apogée !
    S’il est un livre d’effusion et de gloire, viscéral, magnifique, c’est celui-ci.
    Palpitant, attachant, vibrant, tout en mouvement, c’est une immersion dans un chef-d’œuvre.
    Magnétique, fusionnel, singulier, le charme de lire autrement.
    « Le village secret », l’art de bâtir une citadelle littéraire, entre la magie symbolique, le drame de l’Histoire d’une Arménie martyre. La contemporanéité maquillée dans une légendaire trame. Ici, le renom prend place et incite le lecteur à pénétrer dans un village où tout est différent, en ébullition, en ordre de bataille emblématique.
    « Le village secret », près du lac Sevan, nid de brindilles, caché du monde. Les frontières mentales, protectrices, l’armure contre les affres. Vivre dans une marginalité conquise. Tous, en posture d’autarcie.
    Des massacres ottomans, aux persécutions, villageois pris en tenaille, dans le cerceau d’un hameau. Les ennemis prégnants, les turcs et les allemands. Le génocide, l’infinie douleur pavlovienne.
    La langue de ce récit est le feu de St Jean. Superbe et assignée à la lecture à voix haute. Hivernale, l’histoire se mêle à la grande.
    L’arrivée au village de rescapés du génocide va brusquer Harout. Lui, le maître du village, lui, qui ordonne, dirige, protège. Il va accueillir ces êtres apeurés. Nakhchoun, une jeune femme violée par l’ennemi. Elle met au monde des jumelles. Sato, la sage-femme, guérisseuse, n’a pu tuer les deux petites filles.
    Nakhchoun, « Beauté » pure et silencieuse, biche traquée, lumineuse et mystérieuse, éveille la curiosité.
    « Mais ce soir-là, Nakhchoun n’était pas au courant de ce qui avait été décidé pour elle, et, en plus, elle mettait au monde des jumeaux qui criaient avant même d’avoir fini de naître. Tout le monde les entendait de dehors et savaient que c’étaient des cris sains. »
    Harout est le veilleur, l’autorité exacerbée dans le seul but d’empêcher les villageois de franchir l’autre versant. Lui seul à la main, lui seul s’autorise les chemins de traverse. Tour de passe passe avec le monde extérieur qui ignore la présence de ce village Alcazar.
    Nakhchoun est l’exemplarité, le mimétisme. Sa droiture est l’éthique du village même. Se fondre dans une communauté, dans ce qui échappe au monde. Cache contre la haine, la marginalité comme une bravoure, un pied de nez à l’adversité. Litanie sanglante d’une Arménie qui perd ses oisillons un à un, 1896, 1905 et 1915.
    Les meurtres, les souffrances, l’épouvantail des guerres intestines.
    Perdy, le père d’Harout qui lui a révélé le secret. Taire les respirations du village jusqu’à la faille ultime. Harout est un homme d’honneur, sombre et ténébreux, mais la bienveillance innée, à l’instar du secours pour la mère et l’orphelin, ses mains rugueuses en coquille.
    « Le petit Haroutik venait parfois secouer la corde en crin sur laquelle Harout s’affairait et le supplier de lui apprendre à en faire une.
    - Tu es encore trop petit, disait Harout.
    - Tresser une corde n’est pas un travail difficile, pourquoi dois-je attendre d’être grand pour cela ?
    - Ce n’est pas difficile de la confectionner. Ce qui est dur, c’est de ne pas s’en servir . »
    La prose envoûtante encercle les sidérations spéculatives. On ressent les entrelacs des résistances. Un secret pour préserver l’humanité et le tremblant des regards.
    Ce livre échappe aux codes de la normalité. Nous sommes dans un entre-monde parabolique, charnel et vulnérable. Un parchemin qui se déroule dans l’orée signifiante de l’idiosyncrasie arménienne.
    C’est le mirage d’un conte, d’un fil rouge insurpassable, tant il est la conscience même de la survie.
    La prodigalité.
    Traduit à la perfection, tant on sent le souffle de la belle Arménie, par Nazik Melik Hacopian-Thierry. Susanna Harutyunyan a reçu le Prix présidentiel de littérature en 2016 pour « Le village secret ». Une voix « influente » de l’Arménie. Publié par les majeures Éditions Les Argonautes éditeur.

Bibliographie de Susanna Harutyunyan (1)

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