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Cher Stein, cher Clod,
Bravo pour l'idée de ce recueil, et félicitations pour la qualité des illustrations, très parlantes.
Malheureusement, si je n'étais pas déjà moi-même cycliste, je ne suis pas certain que ces "50 bonnes raisons" auraient réussi à me convaincre de le devenir.
Certaines sont très justes et pas toujours connues, comme "En ville on circule plus vite à vélo", et puisque "Le vélo permet de s'affranchir des embouteillages", "Le vélo permet d'être ponctuel". Ou encore "Il n'est pas nécessaire d'avoir une condition physique particulière pour faire du vélo" ; c'est même d'ailleurs l'inverse, faire du vélo permet d'entretenir sa condition physique ("Le vélo développe la musculature"), et donc "Le vélo est bon pour la santé"... Il est bon en effet de rappeler ces raisons.
D'autres relèvent de "l'enfoncement de portes ouvertes", comme "Une place de stationnement de voiture permet de garer au moins 10 vélos". Ou "Le vélo pollue beaucoup moins que la voiture" et donc "Le vélo est bon pour l'environnement". Ou encore "Le vélo vous évite les excès de vitesse et les flashs des radars" (encore que... Je me souviens avoir été flashé à vélo à plus de 30 km/h à l'entrée de Léognan. Mais comme les vélos n'ont pas de plaque d'immatriculation, je n'ai pas été verbalisé.) Ou enfin "Le vélo peut se garer quasiment n'importe où et gratuitement". Ce n'est déjà plus tout à fait vrai pour le "n'importe où" (si on ne veut pas se faire voler son bel engin, il vaut mieux l'attacher à un arceau, et beaucoup de villes luttent contre le stationnement anarchique sur les trottoirs) et cela pourrait ne pas durer pour le "gratuitement" (il se trouvera bien un élu pour voir là une nouvelle ressource financière).
Enfin, plusieurs raisons m'ont semblé quelque peu spécieuses, comme "Le vélo renforce les liens sociaux" (je ne l'ai jamais constaté : les cyclistes ne se parlent pas plus que les automobilistes.) Ou "On peut faire du vélo tout en étant habillé très classe" (sauf quand il pleut ?) Ou encore "Le vélo développe l'emploi de proximité au travers des ateliers de réparation" (ma berline va plus souvent à l'atelier que mon vélo, que je sais régler et dont je répare les crevaisons moi-même...) Ou enfin "Avec un vélo, plus besoin de sèche-cheveux : il suffit d'une pente assez longue ou d'une vitesse assez grande" (c'est aussi un excellent moyen de tomber malade, mais je pense que c'est un trait d'humour ? Tout comme "Le vélo permet de bronzer" : allusion au célèbre "bronzage cycliste", mollets et avant-bras noirs, torse, cuisses et épaules blanches ?)
Je n'ai pas du tout aimé le "On peut faire du vélo dans les rues piétonnes", ce qui est à ma connaissance faux, et est l'une des premières sources de griefs des piétons à l'encontre des cyclistes, juste après "les cyclistes roulent sur les trottoirs". Je ne vois aucune bonne raison d'entretenir un conflit entre deux catégories de citoyens qui ont des tas de causes à défendre ensemble.
Bref, les amis, si votre objectif est de contrer les images portées par la publicité en faveur de l'automobile, il y a encore du boulot !
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/22/50-bonnes-raisons-de-faire-du-velo-clod-et-s-van-oosteren-makisapa-objectif-rate/
Cher Stein,
je viens de terminer la lecture de votre livre et je voudrais vous féliciter pour ce brillant argumentaire pro-vélo.
Enfant, à la campagne, dans les années 1960-1970, le vélo était, avec la marche, mon seul moyen de transport pour aller rencontrer mes copains dans les villages voisins. Devenu adulte, je pratique depuis près de 40 ans le vélo sportif et de loisir. Mais je dois avouer que c'est très récemment que j'ai commencé à utiliser un de mes vélos pour mes déplacements de proximité, en complément de la marche, mais sans exclure l'utilisation de la voiture lorsque nécessaire.
C'est donc avec le regard neuf du lecteur que j'ai observé les cyclistes lors d'un déplacement à Paris il y a quelques jours (en voiture, mais l'état de mon dos m'interdisait le pédalage...). Ce que j'ai pu observer confirme que si, pour favoriser l'utilisation du vélo, il faut des pistes cyclables, encore faut-il se donner les moyens de les faires respecter. Quelques exemples :
- comment justifier que, sur un pont où passent 3 ou 4 files de voiture dans chaque sens, on trace une voie cyclable ne protégeant les cyclistes que par des traits de peinture ? L'installation de séparateurs physiques coûterait-elle si cher ?
- comment accepter que les camionnettes de livraison mettent en danger la vie des cyclistes en obstruant leur piste plutôt que de risquer quelques coups de klaxon énervés en bloquant une voie de circulation automobile ?
- comment accepter que les travaux de voirie prévoient des solutions de repli pour les voitures et les piétons, jamais pour les vélos ?
Vous l'avez compris, Stein, nous sommes largement d'accord sur votre diagnostic et vos solutions. Il y a cependant quelques points sur lesquels j'ai un avis différent, ou complémentaire :
- Le premier concerne votre opposition à l'obligation des équipements de sécurité (casque, gilets fluo, etc.) : cela me rappelle l'opposition, dans les années 1970, à l'obligation du port de la ceinture de sécurité dans les voitures ou du casque pour les motards, combats qui paraissent maintenant bien ringards... Je crois que vous avez fait des études de philo, et le problème me semble de cet ordre : aujourd'hui les sociétés occidentales ne supportent plus que nous soyons malades ou blessés, ni même que nous mourrions. Elles cherchent donc à nous protéger au maximum. Il est inutile de s'attaquer aux conséquences (les protections que l'on nous impose) ; il vaut mieux réfléchir à la pertinence du postulat de départ...
- Le deuxième concerne l'idée que l'on pourrait tout faire, ou presque, à vélo... Pour ma part, je pense plutôt qu'il y a de multiples moyens de se déplacer (la marche, le vélo, les transports en commun, les véhicules à moteur à 2, 3 ou 4 roues, etc.) et qu'il faut apprendre à choisir au cas par cas celui qui est le meilleur pour nous et pour la planète. Par exemple : je préfère marcher que pédaler sous la pluie ; ce que je dois transporter tient-il dans mon sac à dos et/ou le panier de mon vélo ? quel moyen me recommandent la distance et la géographie de mon déplacement ?
- Le troisième point, dans la continuité du précédent, concerne les infrastructures : personnellement je n'aurais eu aucune difficulté particulière à parcourir à vélo les 15 à 20 kilomètres entre mon domicile et mon lieu de travail (aller-retour, cela m'aurait même probablement fait gagner du temps), à condition de pouvoir prendre une douche à l'arrivée... Mais devoir imposer à mes collègues mes odeurs de transpiration jusqu'à l'ouverture d'une salle de sport à 11h30 ou midi m'était impossible. Il faut peut-être réhabiliter les douches publiques (qui existaient dans presque tous les gros bourgs dans mon enfance) et imposer aux entreprise d'installer des douches, aussi naturellement qu'elles prévoient les WC ?
- Le quatrième concerne la référence quasi exclusive aux Pays-Bas (et à Amsterdam), et à un degrés moindre au Danemark, pays où les côtes se font rares... La France a la chance d'avoir un relief plus varié, ce qui ne facilite pas, reconnaissons-le, la pratique de la bicyclette(*). Pourtant une innovation récente change tout : le vélo à assistance électrique ! Sans cela, mon épouse n'aurait jamais affronté la côte devant la maison pour "monter" à vélo à son travail... Pays-Bas et Danemark sont des exemples pertinents sur certains points, comme l'aménagement des infrastructures ; la France pourrait devenir une référence sur d'autres sujets, comme l'aide à l'investissement dans le vélo à assistance électrique. Pourquoi n'en parlez-vous pas plus ?
Ce sont évidemment des sujets que l'on peut discuter...
Merci Stein pour cette belle contribution à la cause du vélo.
(*) interviewé à l'occasion d'une étape du tour de France il y a une dizaine d'années, à la question "Vous aussi vous faites du vélo ?", Maxime Leforestier avait répondu (en substance) "Non, eux, les coureurs, ils font du vélo. Moi je ne fais que de la bicyclette."
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/06/05/pourquoi-pas-le-velo-stein-van-oosteren-ecosociete-une-belle-contribution-a-la-cause-du-velo/
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