Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
J'ai cru laisser tomber le manga et toute l'histoire, abandonner le « nid », laisser Alice, Kai, Ed, Dimitri et tous ces personnages que je ne connais pas, que je ne reconnais plus, qui se mélangent dans une confusion totale.
Et puis finalement, en s'accrochant, le plaisir revient en partie. Pour poser les choses (mais ai-je tout compris ?) :
- Dimitri, Maximilien et Ed ont le même géniteur vampire : Bradley
- Théodore, les jumeaux Kai et Reiji ont Maximilien comme géniteur
- Théodore est le protecteur d'Ed même si ce dernier est plus âgé
- Reiji bis (celui qui est apparu dans le tome 1) a pour géniteur Dimitri si j'ai bien compris (donc lignée de Bradley) et Ed réapparaît à cette même période aussi
C'est Kai qui narre à Reiji bis et sa petite amie l'histoire de Dimitri et d'Alice en faisant intervenir Théodore et Ed. On plonge dans une 1ère période où Théodore va régler ses comptes avec Dimitri.
2e saut temporel mais avant la 1ère période : nous sommes en 1908 et Dimitri a voulu violer Agnieszka, la fiancée de Théodore. Pour y parvenir car la jeune femme lui résiste, il égorge Théodore et tue Agnieszka puis il part et conserve le corps de cette dernière, ce même corps qu'occupe aujourd'hui Alice. Théodore va « dépasser » cette mort en étant contaminé par une spore de Bradley et il devient vampire. D'une certaine façon, cela m'a rappelé un épisode biblique avec le Roi David qui s'approprie le corps de la belle Bathshéba, mariée, et qui fait tuer son mari pour la conserver sans chercher le consentement de cette dernière.
3e période, autre saut dans le temps qui se situe entre le 2e et la 1ère période : Théodore protège Ed, à l'apparence d'un adolescent. Va-t-il se venger de Dimitri à travers Ed ? On ne le saura qu'à la fin. Toute cette partie questionne la « filiation », ce que l'on doit à ceux qui nous crées / nos parents. On apprend aussi comment Dimitri a pu conserver le corps d'Agnieszka sur plus d'un siècle : il est détenteur d'un objet dit stimmgabel (en allemand = un diapason car il en a la forme) qui, utilisé pour tuer un vampire, permet ensuite de conserver des corps humains. Aujourd'hui, Dimitri et Maximilien morts, c'est Kai qui est détenteur de cet outil. Une mort de vampire est-elle le thème du prochain tome ?
L'histoire est déroutante, les personnages hyper traumatisés, certaines scènes violentes psychologiquement et monstrueuses (au sens de "monstres"), des tranches de vie glauques (enfant abandonnique avec syndrome psychotique ; adolescent(e) en quête d'identité sexuelle ; enfant violée par un tiers ; adolescente avec un idéal parental trop lourd et qui la conduit au suicide et l'autre qui devient pervers...), le tout dans un décor scolaire oscillant entre 2 réalités : celle du conscient (les cours) et celle de l'inconscient (ce qui se passe à l'infirmerie après les cours).
Tout au long du manga, la mangaka laisse des traces pour nous amener à comprendre le final. Il m'a fallu le relire deux fois pour comprendre les symboles (la lune noire, le visage de l'infirmière, la 1ère phrase du 1er tome, etc.). L'histoire se termine en coup de théâtre d'une certaine façon et c'est bien trouvé même si j'aurais aimé continuer à suivre l'histoire d'amour enfin aboutie.
C'est onirique, terrible, comme un coup de poignard sur ce que vivent les adolescents et ce que nous avons pu peut-être vivre aussi, le tout dans un silence abyssal sous le regard des adultes qui ne voient rien (ou ne veulent pas voir).
Quelques citations du manga :
"Excusez-moi... je n'ai pas pu me résoudre à m'aimer. Je le sais, d'autres ont des épreuves bien plus grandes à surmonter, mais l'importance du problème ne détermine en rien la réussite. Je n'ai simplement pas la force" - Ohara in L'infirmerie après les cours (tome 6)
"Tu n'es pas capable d'assumer le rôle de femme. Mine de rien, elles se battent tous les jours. Nourrir les fantasmes, servir de sujet aux histoires salaces... elles sont perpétuellement salies. Dès leur naissance, elles y sont prédestinées mais elles vivent avec, en se débrouillant avec les hommes" - L'infirmerie après les cours (tome 3)
"Il existe des choses qu'il faut saisir sur l'instant, sous peine de les perdre à tout jamais" - Mashiro in L'infirmerie après les cours (tome 7)
"J'ai été si arrogante... mais au fond de moi, est-ce que je ne voulais pas me complaire dans mon rôle de victime? Parce qu'ainsi j'ai tous les droits d'être défigurée par la haine, agressive et cruelle" - Kuréha in L'infirmerie après les cours (tome 7)
C'est une série qui s'inscrit dans la mouvance des manga culinaires / gastronomiques comme "Les Gouttes de Dieu", "Food Wars" ou "La Voie du Tablier".
Sohta (un jeune homme) est fasciné par Saeko à qui il voue un amour exclusif. Pour gagner son cœur, il devient chocolatier ayant remarqué que seules ces puissantes douceurs peuvent atteindre son cœur… Sauf que la belle Saeko est bien compliquée dans sa tête… C'est ce que j'ai pensé de prime abord. L'histoire sous-jacente est bien plus sombre l'air de rien dans son traitement par la mangaka.
En filigrane, le manga est construit entre la douceur, la couleur, le lien social et le plaisir du chocolat vs la violence, l'humiliation et l'isolement d'une femme ayant un statut social élevé et bien insérée (Saeko) victime de violences conjugales en huis clos (violences verbales, physiques et sexuelles).
Le thème de la violence conjugale n'est pas le principal axe, mais il prend de l'ampleur au fil des pages, sans pour autant s'écarter du thème culinaire. Il aborde aussi les attitudes et comportements de ceux autour de Saeko sans aucun effet moralisant : si c'était moi, qu'aurais-je fais? Et tout est un échec. Parce que tout est une spirale semble-t-il...
C'est un manga qui m'a laissé une impression de distance pourtant.
A 30 ans, Ichiko doit choisir entre la passion et la raison, entre construire ou détruire. On suit ses débats et nœuds à la tête par la personnification de 5 états : mémoire, pessimisme, optimisme, raison, passion.
L'idée est bonne et surfe sur une période culturelle mondiale où les émotions sont personnifiés. Disney le fait un peu plus tard avec le film d'animation "Vice-Versa".
L'idée est bonne oui, mais pas le rendu final. C'est poussif et redondant, on s'ennuie même. C'est d'autant plus dommage que la mangaka Setona Mizushiro est d'habitude toujours, dans ses oeuvres, très précise et pertinente dans son propos. Là, cela semble bâclé.
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