Nous venons de commémorer (en 2022) les 400 ans de sa naissance Jean-Baptiste Poquelin, devenu Molière (avec une très intéressante représentation à la comédie française : "Jean-Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" ; cf. la chronique sur la pièce publiée à l’Avant Scène).
Dumas et Gerasi nous donnent une représentation en 3 actes des moments marquants de la vie de Molière et de son emprise dans son temps ... mais aussi de l'intemporalité de ses comédies. Les comédies françaises, LA comédie française ; celle qui deviendra le théâtre français.
Cette trilogie en BD illustre ainsi la richesse de ce 17 ème siècle avec un Molière qui fait partie des 3 mousquetaires qui ont marqué la scène théâtrale du règne de Louis XIV : Corneille, Molière et Racine (et comme dans les 3 mousquetaires, ils ne sont pas seuls et nombreux sont les auteurs majeurs de la période : La Fontaine, Descartes, Pascal, Perrault, Madame de Sévigné, Boileau,…).
Le trio Molière / Corneille / Lully produira avec « Psyché » ce qui est peut-être à considérer comme la première comédie musicale (cf. tome 3). Ce sont quelques œuvres majeurs de Molière qui scandent les 3 tomes avec notamment l’Ecole des femmes, Le tartuffe, Le malade imaginaire, …
Une belle et bonne occasion de replonger dans l’Histoire et l'univers de Molière.
Et si en plus on aime le théâtre … c’est du vrai plaisir.
Et si on ne connait pas ou mal Molière et cette période foisonnante, c’est une bonne occasion de les découvrir avec une lecture ludique.
Aïda est une jeune femme qui aime la photo, elle photographie les gens, la vie.. le monde, monde qu’elle comprend de moins en moins. Une vie qui s’opère de plus en plus par les écrans avec un rapport humain qui s’efface peu à peu. Elle tente de vivre par son imagination mais ce n’est pas suffisant, une douleur l’habite peu à peu mais une nuit un virus la happe….
Sergio Gerasi nous dresse un portrait d’une société qui fait écho à notre actualité, tout en s’appuyant sur l’art il relève le gel aux des réseaux sociaux, la dictature de la beauté, la dysmorphophobie, l’identité sexuelle, la mutilation, le mal être dans sa globalité.
Il interpelle nos esprit avec des attaques artistiques pacifistes qui frappent et ouvre les esprits d’une population engluée dans ce nouveau monde où la technologie a pris trop de place.
Graphiquement c’est singulier et très coloré, des couleurs qui pulp mais qui ne ne minimise pas les zones sombres. L’auteur dessine une galerie de personnage avec des gueules et une morphologie en adéquation avec les personnalités.
Si je n’avais aucune idée d’où j’allais en suivant Aïda, j’ai parcouru sa quête avec frénésie et émotions. Le mal être de l’héroïne m’a touchée avec un malaise palpable.
Si le monde virtuel est attractif il nous enferme du monde extérieur, monde imparfait mais qui reste riche par certains aspects, l’art se vit et s’admire au delà d’un écran !
Aïda va mal, très mal. Entourée par des amis égocentriques, et une mère étouffante, mais peu présente, elle est au bord de la rupture. Un soir, elle va rencontrer par hasard un escadron d'artistes marginaux et révolutionnaires créant d'immenses performances au cœur de la ville.
C'est une bd dense et très colorée qui évoque la superficialité d'une société ultra connectée et le mal-être qui peut en résulter. L'expression artistique y est centrale et intense, permettant de résister à ce monde auquel les personnages ne croient plus.
Graphiquement, les dessins font écho à la vision d'Aïda, et sont déformés, vus sous le prisme du malaise qu'elle subit. Un album qui éveille en nous l'idée de révolte et le besoin de regarder ceux qui nous entourent.
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