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Le narrateur se retrouve en possession des écrits d'un commissaire récemment décédé. Celui-ci y raconte ses mésaventures. Il s'avère que c'est de famille, et quand il remonte au plus loin dans l'histoire de ses ancêtres, on se rend compte qu'eux aussi ont connu des histoires semblables, la poisse les poursuivant ... On est évidemment dans le burlesque le plus total.
J'ai beaucoup ri au début, c'est bien écrit mais je me suis lassée.
Une pièce de théâtre est faite avant tout pour être vue, et je pense que cette lecture m'a moins enthousiasmée que si j'étais allée voir un spectacle.
C'est le sujet qui m'a intéressée au premier abord : Artemisia Gentileschi, peintre italienne, connue pour son tableau de Judith tranchant la tête d'Holopherne, où elle s'est elle-même mise en scène.
Ici, un dispositif quasi fantastique nous la fait sortir du tableau pour entamer un dialogue avec un peintre de notre époque. La remise en contexte de la peinture, le viol d'Artemisia Gentileschi et le procès qui s'ensuivit, m'ont intéressée dans la première partie de la pièce. Le peintre explique ensuite à quel point les rapports hommes-femmes ont changé depuis cette époque, et que tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier... tout en essayant insidieusement de se rapprocher d'Artémisia, de soulever son jupon...
Et pourtant, la deuxième moitié de la pièce me laisse un peu perplexe, quand l'auteur se dévoile et se met "lui-même" en scène. Le propos manque de clarté, certains passages frisent le burlesque mais l'ensemble manque d'unité, de fil directeur. Il n'est pas évident de lire du théâtre, mais j'irai volontiers voir la pièce si elle est jouée.
Le testament amoureux - Serge Rezvani
Serge Rezvani a été peintre puis écrivain sans parler des nombreuses chansons composées, notamment « Le tourbillon de la vie » chantée par Jeanne Moreau.
Serge Rezvani a entretenu une solitude et s’en est nourri refusant même l’image du père. Cela dit, dans le testament amoureux il témoigne de la pérennité de son amour pour Danièle, son épouse, et sa complicité absolue pendant 50 ans.
Jamais ils ne sont engagés l’un pour l’autre, vivant le jour le jour, s’appuyant sur la fragilité suspendue pour aiguiser l’angoisse et les plaisirs.
A travers des lignes mélancoliques de son enfance, nostalgiques sur ses origines, des lignes tourmentées de son engagement peureux, sa bibliographie est une transmission voulue de l’indicible. Il y écrit parfois dans un désordre sentimental qui a pris sur l’ordre de la tête, mais son naturel est touchant !
Voici un roman qui sort de l'ordinaire.
Faisant voler en éclats le cours narratif linéaire du roman traditionnel, l'auteur choisit une structure polyphonique dans laquelle le personnage narrateur, intradiégétique dirait Genette, quasiment immobile dans un espace clos, isolé, fantastique (les Monts Noirs), et dans un temps défini a priori (le temps d'un étrange symposium d'ornithologues), se trouve être le récepteur-réceptacle muet des fragments narratifs que lui livrent une demi-douzaine de protagonistes d'une histoire qu'ils ont vécue ensemble totalement ou par intermittences.
Le lecteur est invité à reconstituer ainsi peu à peu la linéarité du récit par la mise en relation des éléments que chacun lui confie tour à tour dans un désordre apparent, avec, inévitablement puisque chacun ignore ce que l'autre a révélé, des redites, des contradictions, des omissions, voire des mensonges.
A l'étrangeté de ce roman à plusieurs voix, dont le procédé rappelle Jacques le Fataliste (les références à Diderot étant d'ailleurs récurrentes ici) s'ajoute celle de la circularité thématique, exprimée par une incessante mise en parallèle des migrations régulières des oiseaux avec les voyages obsessionnels sur le thème de la fatalité du retour que racontent les personnages: itinéraires géographiques de la Pologne à Israël, d'Israël à la Russie; itinéraires historiques des pogroms de Pologne au massacre des Palestiniens; itinéraires passionnels par les retrouvailles répétées des uns et des autres dans des cercles fermés dont le centre est Fauvette, la femme du roman, en divers lieux du globes...
Retrouver son chemin au travers de ce kaléidoscope n'est pas chose aisée. L'aventure ici est à la fois dans le texte et dans le cours de la lecture. Le lecteur est contraint de construire l'histoire, de lui donner un sens. C'est un défi que j'ai eu un plaisir immense à relever.
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