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Hiver 1950, la police parisienne est aux abois, l'ennemi public numéro 1, René la Canne a été repéré et ce n'est qu'une question de temps pour l'attraper. L'inspecteur Roger Borniche est bien placé pour être celui qui lui mettra la main dessus, mais le commissaire Tigran Vercorian veut le devancer. Alors, lorsqu'un ami arménien lui demande de retrouver Petit Hanneton, une héroïque ambulancière pendant la guerre, Tigran le renvoie vers son fils Atom et son agence de détectives. Atom, Mimi et Jojo, très occupés ne s'intéressent pas davantage à cette disparition. Il faut que Jean Gabin et Jean Marais qui ont connu Petit Hanneton sur le front -elle n'était pas insensible au charme de Jean Marais- fassent le déplacement pour qu'enfin, les détectives se lancent à sa recherche.
Tome 2 aussi bon que le tome 1, hier chroniqué. Ah, le charme des comédies policières des années cinquante avec, en prime, les deux Jean célèbres du cinéma ! Plus les coups bas, le chef de Tigran Vercorian qui veut le virer lui et tous les flics à l'ancienne pour une police moderne, et qui devant les stars joue les carpettes. N'oublions pas, comme dans le tome 1, les mandales, les poursuites... Et toujours, cette amitié embarrassante du commissaire Vercorian avec Paulo Leca un caïd du milieu, et les conséquences de ce qu'ils ont fait pendant la guerre qui pourrait bien les envoyer "à Cayenne" -dixit Paulo. Le père veille sur son fils à la manière d'un père possessif qui veut qu'il épouse une fille arménienne, et le fils tente de protéger son père car il sait par Paulo qu'il est en mauvaise posture.
Je n'ai pas vu qu'il était paru de tome 3, c'est fort dommage, car la série est vraiment distrayante, drôle et bien menée et ce fil rouge, commun à chaque tome, le lien entre le commissaire Vercorian et Paulo Leca m'intrigue.
Août 1949, La Bégum, la femme de l'Aga Khan se fait dérober ses bijoux en sortant de sa villa du Cannet.
Paris, même date, Atom Vercorian, fils du commissaire Tigran Vercorian, qui souhaite développer une agence de détectives, tente d'obtenir des renseignements sur ce vol, car la récompense substantielle lui permettrait de se faire connaître. Mais papa Vercorian n'est pas de cet avis et veut que son fils fasse du droit et se marie avec une Arménienne qu'on lui a choisie, Sandouie, fille de bonne famille. Atom, veut s'émanciper et aime davantage la compagnie de Mimi, son associée dans l'agence, gouailleuse, futée, débrouillarde.
Une belle et heureuse surprise cette bande dessinée de comédie policière, très fidèle aux années 50, aux films de l'époque. On ne s'étonne pas d'ailleurs de trouver des personnages qui ressemblent à des acteurs : Jojo la Toupie, ex-catcheur et futur associé de l'agence Atom Agency ressemble beaucoup à Jean Gabin, Mimi a des traits le langage et la voix -je l'entends parler- de Danny Carrel... La référence à Tintin est manifeste, dans le titre Les bijoux de la Bégum, ou l'une des premières phrases criée par la Bégum : "Ciel ! Mes bijoux !" : ajoutons les bas de pantalon d'Atom, à la Tintin et le trait du dessin d'Olivier Schwartz.
Tout cela est bien agréable, mené tambour battant, entre mandales, poursuites, coups de feu, méchants très méchants, une famille arménienne très présente et pesante et les conséquences des actes posés et des rencontres faites pendant la guerre qui pourraient bien gêner certains.
Amateurs de Tif et Tondu ou Gil Jourdan (comme moi !), cette série va vous rappeler des souvenirs… Elle nous plonge dans la tradition polar des années 50 avec des dialogues truculents, des personnages gouailleurs et des enquêtes hautes en couleurs.
Le dessin d’Olivier Schwartz est impressionnant de vie et de détails qui nous immergent facilement dans le Paris d’après guerre. Les flics et les truands à l’ancienne, l’argot parfois difficile à comprendre, la diaspora arménienne, un humour décapant, tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un bon moment, sans prise de tête. Le charme rétro opère sans difficulté, on s’attache assez vite à ce trio de détectives et on est prêt à les suivre dans un tome 3 !
Bruxelles en 1946. On paie toujours ses frites « Chez Bertje » avec des tickets de rationnement. le Congo est toujours belge, et les touristes américains découvrent l'Europe, sous un soleil torride. Spirou, toujours groom au Moustic Hôtel, noie ses déceptions amoureuses dans l'alcool. Pendant que Fantasio écoute « les Zazous » et tente de comprendre l'existentialisme, sur les toits de la capitale, une femme-léopard et de massifs robots se poursuivent. Ailleurs, d'anciens nazis, spécialistes de l'uranium, sont au cœur d'un coup d'état en Afrique. La clef de tout cela est-elle dans un double fétiche à clous (un Koso) ?
Ainsi jetés sur le papier, les éléments de cette nouvelle aventure de Spirou semblent bien disparates et pourtant, cela fonctionne très bien. A la vitesse supérieure même. Une des grandes qualités de cette série (d'autres, plus nostalgiques que moi, diront un défaut) est qu'elle a connu, au fil des années, différents auteurs et dessinateurs aves des bonheurs plus ou moins heureux. Ainsi il existe une série parallèle à la série initiée par Franquin, elle s'appelle « le Spirou de … » ; elle devait, au départ, n'être composée que de one-shots mais les différents tomes précédents ayant connu un succès bien plus qu'honorable, l'éditeur a décidé de renouveler sa confiance dans le duo Yann-Scwartz. Voici donc la suite de « le Groom vert-de-gris ».
Yann (1954) est souvent qualifié de scénariste drôle, cynique, féroce, romantique à l'occasion, érudit, féru d'Histoire, curieux de tout. Ce qui explique très probablement la diversité de son inspiration (de « Bob Marone » aux « Innommables », de « XIII Mystery » » à « Dent d'ours », de « la Tigresse blanche » aux « Hauts de Hurlevent » d'après Emily Brontë). Quant à Olivier Schwartz (1963), souvent comparé au très regretté Yves Chaland, il est un des dessinateurs les plus inventifs (les mises en page), des plus vivaces mais également des plus raffinés. Parfait, pour ce premier tome, où nous retrouvons aussi bien Bruxelles que Paris ou Anvers. Parfait pour croquer quelques figures culturelles de l'époque : Jean-Paul Sartre et son Castor (Simone de Beauvoir), Boris Vian et sa trompette, Juliette Gréco et son nez … Parfait pour nous proposer une sculpturale femme-léopard, croisement improbable entre Skin de Skunk Anansie et Grace Jones. Bref, graphiquement séduisant.
Un autre aspect, tout aussi séduisant, mais plus personnel, est que les dialogues sont truffés de mots propres au patois bruxellois. Il y a bien sûr tous ces jurons mais également « brol » (bric-à-brac), « zinneke » (chien bâtard) ou « frituur » (friterie). Et le parcours est émaillé de références visuelles : il y a même la citation d'un personnage de Tintin. Un hommage très certainement ! Pour un personnage très lisse par un personnage qui l'est de moins en moins, ce qui le rend de plus en plus passionnant.
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