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Roman de Sabyl Ghoussoub que j'ai eu de la chance de découvrir grâce aux animatrices de l'ancien forum Culturalivres avant la parution. J'ai eu un coup de coeur pour ce livre récompensé par la suite du prix Goncourt des Lycéens en 2022.
Roman biographique témoignage romancé de l'exil, du déracinement, d'une famille, celle de l'auteur. Un portrait haut en couleurs sur le ton de l'humour de l’histoire de ses parents et sa propre quête d’identité, avec notamment un père communiste chrétien maronite élevé chez les jésuites. On parle aussi du Liban et de son peuple martyrisé, dans un premier temps un exil provisoire puis ce dernier devient définitif, désenchantement, traumatisme et nostalgie. Un questionnement sur une identité pluriel. Des phrases courtes, percutantes, de la légèreté, de la profondeur, des personnages absurdes mais aussi attachants.
"On a honte de dire que nous sommes des Libanais car nous sommes des sauvages, des hypocrites, des égoïstes, des marionnettes"
""Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ?" m’a demandé mon père et il a ajouté "Tu comprends l’arabe ?" alors qu’il a été mon professeur d’arabe pendant trois longues années où je vivais chacune de ses leçons comme un calvaire sans fin."
“Presque tous les seigneurs de guerre ont perdu au moins un proche, tué dans un attentat ou une tuerie. Ceci explique peut-être la durée de ce conflit. Comme pour les mafieux, la loi du Talion s’appliquera pour ces morts et cette soif de vengeance n’a jamais de fin”.
Le roman nous happe dès le départ car on sent la volonté de l'auteur de raconter l'histoire de ses parents, la sienne et leur connexion au Liban. Ce postulat de départ est très bien et motivant car on en apprend plus sur ce pays qui a été au coeur de conflits meurtrier mais dont la population a toujours su faire preuve de résilience et de courage pour se relever.
Mais très vite, ce qui nous tenait s'essoufle et on ne comprend plus trop quel est l'objectif et le sens. Cette lecture qui part dans tous les sens est intéressante parfois et incompréhensible dans certains passages. Ce côté décousu fait perdre l'intérêt qu'on avait à ce récit.
Ce que l'on en retient est le déracinement au Liban qui est physique mais que ses parents ont essayé de ramener au cœur de leur vie à Paris.
J’ai découvert Sabyl Ghoussoub lorsqu’il était édité chez L’Antilope, avec « Le Nez Juif » et « Beyrouth entre parenthèses ». Le voici de retour avec un roman d’inspiration autobiographique, « Beyrouth-sur-Seine », qui vient de recevoir le Prix Goncourt des Lycéens.
Il y raconte l’histoire de ses parents, de sa famille, entre Beyrouth et Paris. Kaïssar et Hanane sont arrivés dans la capitale en 1975 pour ce qui devait être un séjour de courte durée, deux ans le temps que Kaïssar passe un doctorat à La Sorbonne. La guerre du Liban va en décider autrement et 45 ans plus tard, ils vivent toujours à Paris, où sont nés leurs deux enfants, Yala et Sabyl.
Le lien avec leur pays natal n’est pas rompu pour autant, entre séjours à Beyrouth, visite de la famille et groupe whatsapp gargantuesque d’une cinquantaine de personnes. « Mes parents n’ont rien de franco-libanais, il n’y a pas plus libanais qu’eux. Leur histoire est libanaise, simplement libanaise, même si elle s’est déroulée une bonne partie de leur vie en France »
J’ai vraiment aimé la tendresse ironique (ou l’ironie tendre) avec laquelle Sabyl Ghoussoub décrit ses parents, entre sa mère survoltée et son père « qui prend toujours la défense du camp adverse », collection d’anecdotes, pudeur, peur de leur faire du mal et incompréhension : « la vie de mes parents, c’est comme la guerre du Liban. Plus je m’y plonge, moins j’y comprends quelque chose ». « Il y a un moment où les mots s’usent. Et le silence commence à raconter ».
Et c’est aussi le roman d’une deuxième génération, avec une vision idéalisée du pays d’origine, l’«impression bancale d’avoir grandi ailleurs tout en ayant grandi ici », une attirance et une fascination qui peuvent mener à l’écœurement lorsque l’on découvre une réalité parfois faite de violence, de corruption, de compromission, et à la tristesse que l’histoire soit un éternel recommencement, avec une crise actuelle (manque de nourriture, inflation, désespoir) qui rappelle la situation d’il y a 45 ans.
Il y a des facettes très intéressantes dans ce livre, j’ai aimé le regard de l’auteur sur ses parents, son analyse de cette obsession pour leur passé, pour le Liban (« Le Liban c’est mes parents »). Cependant, il n’est pas toujours évident de comprendre les différents enchaînements de la guerre du Liban, les conflits du Proche-Orient, les différents partis politiques, et les convictions des multiples membres de la famille de Sabyl, ce qui rend certains passages un peu fastidieux. Mais « Beyrouth sur Seine » est un livre plein d’émotions, souvent drôle, plein de tendresse, de colère aussi, de nostalgie pour ce pays où l’auteur n’est pourtant pas né. Une réussite !
Beyrouth sur Seine, le titre résume bien le livre qui est un aller retour permanent entre le Liban et Paris. L'auteur a voulu interrogé ses parents sur leur vie d'exilés. Le sujet est très intéressant mais la lecture de ce livre est difficile. Les différents chapitres ne sont pas dans l'ordre chronologique, et il n'est pas aisé de suivre l'histoire. Ce qui est en ressort, c'est l'amour inconditionnel de ce fils pour ses parents et la situation catastrophique d'un pays qui a vécu de longues années en guerre. Le livre à le mérite de mettre en évidence la vie de tous les exilés qui ont fui leur pays en guerre... A lire, en acceptant de ne pas toujours tout comprendre !
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