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Je ne vais pas décrire et critiquer chaque nouvelle, tout d'abord parce qu'il y en a trop, ensuite parce que certaines ne m'ont pas marquée, et enfin parce que j'ai eu du mal à lire ce recueil de bout en bout. En effet, j'ai lu ce recueil sur un temps plutôt long. Ce qui m'a le plus gênée, ce sont les laïus, qui s'étalent sur plusieurs pages, après chaque nouvelle. J'avoue avoir rapidement sauté ces descriptions systématiques, sauf lorsque la nouvelle m'a spécialement plu. Je peux comprendre l'intention, mais je dois dire que ça gonfle le nombre de pages et interrompt la lecture et le suspens instauré par les ambiances des différentes nouvelles.
Je vais maintenant me concentrer sur les nouvelles, puisque c'est le plus intéressant. Le thème fédérateur est le musée. C'est plutôt original. Certaines nouvelles se passent directement dans un musée, d'autres y font simplement référence. Chaque texte est différent et offre une ambiance inédite dans le recueil. Certaines nouvelles m'ont simplement divertie sans me marquer vraiment, parce que finalement, elles n'étaient pas surprenantes. D'autres m'ont surprises par leur originalité souvent morbide. Je pense ici à "Il faut savoir se salir les mains", de Claudia Larochelle, qui présente une artiste travaillant des matériaux étranges et offre une perspective pour le moins créative. Barbara Abel a aussi su m'émouvoir et me surprendre en présentant un personnage totalement dépassé par la vie et à la limite de la folie. Et enfin, il y a des nouvelles qui m'ont bouleversée et donné envie de découvrir l'univers de leur auteur. C'est le cas de "L'intérieur", de Karine Giebel. Par sa plume, cet autrice a su rendre l'abominable encore plus insoutenable. C'est sans aucun doute la nouvelle qui m'a le plus émue. Quant à la nouvelle d'Ingrid Desjours, elle fait partie de mes préférées de ce recueil, comme je m'y attendais. La créativité de celle qui m'a attirée dans le monde du polar m'a totalement conquise. Je me suis laissée avoir par son "Second linceul", et je n'en ai pas senti venir la chute !
Conclusion : ♥♥♥ C'est un recueil appréciable qui ravira tous les amateurs de polars grâce à la diversité de ses propositions. Il aurait été cependant plus judicieux d'ôter les "biographies" après chaque nouvelle ou de les réduire drastiquement, selon moi.
http://sweetie-universe.over-blog.com/2017/09/recueil-de-nouvelles-crimes-au-musee-collectif.html
"Crimes au musée", le titre est prometteur. Ce que j'ai pensé au début c'est que les nouvelles pourraient toutes se ressembler. Un meurtre dans un musée ou lié à un musée, ça peut paraître assez classique voir banal.
Mais pour ce recueil de nouvelles, Richard Migneault a su s'entourer de femmes de talents !
Au début le choix de n'avoir demandé qu'à des femmes est surprenant mais Richard s'en explique très bien dans l'avant propos du livre. Pour la féministe que je suis, c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu même si je dois avouer que les polars/thrillers que je lis sont essentiellement écrit par des hommes.
Donc dans ce livre ne lire que des nouvelles écrites par des femmes et en plus par des femmes auteures que je ne connais pas pour certaines : je ne pouvais être que curieuse de voir ce que cela allait donner.
Chacune des nouvelles s'accompagne d'une petite "biographie" de l'auteure écrite par Richard Migneault. Mais ces biographies ne sont pas écrites de manière classique. Elles sont écrites par un lecteur qui aime ces auteures et qui veut nous les faire découvrir et nous donner envie de poursuivre après la lecture de ces nouvelles. Elles ne sont pas ennuyeuses mais nous font découvrir l'auteure d'une manière singulière.
Je ne vous parlerais pas de toutes les nouvelles dans cette chronique mais seulement de trois d'entre elles qui m'ont le plus marquée.
La première qui m'a marquée est celle de Karine Giebel. C'est l'histoire d'une mère de famille qui élève seule ses deux enfants. Elle a trouvée un travail dans un musée comme assistante du directeur. Mais un soir son patron aura le geste de trop...Si elle veut garder son travail et subvenir aux besoin de sa famille, elle n'a pas le choix que d'accepter...
C'est une nouvelle très forte en émotion. Dès le début c'est la claque et l'ambiance est installée. On ressent tout dans ces quelques pages. Le malaise et la colère s’installent. On se met à la place de cette mère et on la comprend. La fin est très surprenante mais libératrice.
La seconde est celle de Marie Vindy. Deux corps sont retrouvés dans une pièce au dessus d'un petit musée de l'estampe. Une fois l'identité des victimes connues, une jeune femme policière va devoir découvrir ce qui les unissait et pourquoi ils ont été tués.
Ce qui m'a particulièrement plu dans cette nouvelle, ce sont les descriptions. Elles sont tellement précises que l'on voit les formes et l'on sent les odeurs. Le faite que la jeune policière se mets à la place des victimes apporte une manière de raisonner très intéressante.
La troisième est celle d'Ingrid Desjours. Des personnes se retrouvent enfermés dans une pièce sans savoir pourquoi. On ne connaît pas leur identité et eux semblent avoir perdu la mémoire. Ils vont décider d'essayer de s'enfuir. Mais assez vite des tensions apparaissent dans le groupe. Chacun pense être la cible et que les autres ne sont que des victimes collatérales.
Cette nouvelle est surprenante, inquiétante et très mystérieuse. On se doute de l'identité d'un des personnages dont on a seulement le prénom. Ce qui est fort dans cette nouvelle ce sont les liens entre les personnages. La dynamique de groupe qui s'installe est parfaitement décrite et très crédible. La fin de la nouvelle nous laisse un peu sans voix mais le plus c'est qu'il y a un vrai message à la fin qui fait réfléchir.
Je pourrais encore vous parler de d'autres nouvelles comme celle de Stéphanie de Mecquenem qui rend hommage à Agatha Christie, de celle de Nathalie Hug avec cet enfant qui aidé d'un ami imaginaire va amener sa mère à commettre le pire ou bien encore de celle de Barbara Abel où seul le lecteur sait et ressort de là avec un sentiment d'injustice.
Mais je vais vous laisser découvrir ces nouvelles, toutes différentes de part le style ou la manière d'aborder le sujet, écrites par des femmes de talents.
Ce livre est une belle manière de découvrir ou redécouvrir des femmes auteures de talents. C'est une lecture agréable et parfaite pour l'été.
Un grand merci à Richard Migneault d'avoir eu l'idée de faire ce recueil de nouvelles qui nous montre que les femmes ont autant de talent que les hommes pour écrire du noir. J'espère qu'il donnera envie aux lecteurs de continuer la lecture avec les livres de ces auteures.
Je remercie tout d’abord NetGalley et les éditions Belfond pour l’envoi de ce recueil de nouvelles.
Crimes au musée est le troisième recueil autour du polar, à l’initiative d’un blogueur québécois passionné, Richard Migneault.
Mais alors que les deux premiers, Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, réunissaient essentiellement des auteurs du Québec, ce troisième volet a traversé l’océan, pour le plaisir des lecteurs certes, mais aussi pour solliciter l’imagination fertile de quelques uns de nos auteurs belges et français, de concert avec des voix québécoises.
L’occasion de découvrir des plumes féminines peu connues car oui, en effet, vous avez le plaisir de lire les femmes et rien que les femmes du crime.
Richard Migneault titille votre intérêt pour l’auteur qui vient de poser le point final de sa nouvelle en écrivant quelques mots sur sa personnalité et son parcours et vous donne envie d’en savoir davantage sur ses écrits. Très intéressant, surtout pour les auteurs du Québec que nous ne connaissons que très peu voire pas du tout.
Il est toujours difficile de donner une « note » globale pour un recueil quand certaines histoires nous ont davantage marqués que d’autres.
Que le musée soit le théâtre de crimes ou que, par extension, l’art en soit le mobile, ces dames ont su nous offrir 18 nouvelles originales et totalement différentes les unes des autres, nous plongeant à chaque fois dans des univers uniques.
L’ombre d’Alphonse de Danielle Thiéry nous entraîne dans un musée où la fascination pour Alphonse Bertillon, fondateur du système anthropométrique judiciaire, suscite, bien au-delà de la mort, passion et crime. Ce qui peut nous sembler absurde est une obsession pour un autre, histoire cocasse si le sang n’avait pas été versé!
Il faut savoir se salir les mains de Claudia Larochelle où quand l’art est poussé à l’extrême, voire à la folie. Méfiez-vous si votre conjoint est un artiste, l’auteur suggère fortement mais l’étude de la personnalité de l’artiste ne laisse aucun doute! Machiavélique!
Le chef d’œuvre de Dominique Sylvain explore le monde du tatouage alors que l’art est vivant et peut même survivre à la mort au travers de sa toile humaine. Une ambiance un peu glauque mais savoureuse dans sa morbidité.
L’intérieur de Karine Giebel est une nouvelle violente dans son analyse sociale du marché du travail actuel, alors que les plus faibles de notre société alimentent le nouvel esclavage moderne, juste pour survivre. Et quand la victime est une maman célibataire, on lit cette nouvelle malheureusement pas si fictionnelle que cela avec la rage au ventre.
Les météores saignent d’Ariane Gélinas nous parlent d’une artiste ratée, qui tel un guerrier buvant le sang de ses victimes pour en acquérir la force, puise chez ses conquêtes le talent qu’elle n’a pas. Une nouvelle noire ironique, délectable et… glaciale!
Mobster’s Memories d’Andrée A. Michaud est une histoire rocambolesque où les balles pleuvent dans une course-poursuite folle et se termine dans une salle de musée où réalité et mise en scène s’entremêlent. Difficile de ne pas avoir le sourire avec cette nouvelle!
Avec Charogne de Marie Vindy, nous nous glissons dans la mort esthétique inspirée d’un tableau, une mise en scène d’une fin en apothéose de deux amants qui obsédera même l’inspecteur venu enquête et tombé sur le charme de tant de beauté. Ironie de l’adultère, ne jamais sous-estimer le cocu!
Le Christ couronné d’épines de Catherine Lafrance ou quand certains se permettent quelques privautés sous couvert de culture, d’œuvres d’art et de mille précautions pour leur préservation! Une petite enquête rapide mais rudement efficace pour élucider la mort de trois conservateurs de musée!
Dentelles et dragons d’Elena Piacentini est une magnifique nouvelle sur les liens forts et profonds entre un fils et sa mère. Certes les broderies si délicates sont un peu gâchées par le sang mais la vengeance, c’est aussi tout un art, non?
Le second linceul d’Ingrid Desjours nous entraînent dans la vie des poupées de cire. Comment? Elles ne vivent pas? Vous êtes certains? C’est que vous ne connaissez pas Ingrid Desjours alors! Une petite pointe de mystère et de fantastique au creux du musée Grévin!
La Mort à ciel ouvert de Florence Meney met en scène un couple déséquilibré, usé, de faux-semblants. Il y a diverses manières de rompre, différentes solutions pour en finir. Mais celui qui semble avoir les cartes en mains devrait attention à la marche… les pierres s’usent tellement au fil des décennies sous les pas des visiteurs d’un musée à ciel ouvert! Excellent et jouissif de voir qu’amour et haine sont étroitement liés!
L’art du crime de Barbara Abel nous parle d’un triangle amoureux où l’adultère conduit à la mort. Le musée d’Art contemporain devait consacrer la grande artiste Vera Charlier, la maîtresse de Monsieur le maire… mais un si jeune innocent qui fera les gros titres. Une nouvelle cruelle et sombre… Les adultes sont parfois si stupides et égoïstes…
Homme à la machette de Geneviève Lefebvre évoque les massacres ethniques en Afrique avec force et pudeur. Et quoi de mieux qu’un musée racontant la genèse des génocides à travers le monde pour réaliser la vengeance qui couve depuis tant d’années. Une nouvelle sombre, dure et particulièrement prenante!
La vieille de Martine Latulippe est une nouvelle qui m’a beaucoup émue. De part l’amour et la relation étroite qui lient une mère à son fils, de ce fil invisible unique, indestructible et intouchable. Et parce que je me suis identifiée à cette vieille dame qui ne peut pas profiter en paix de sa visite au musée à cause d’une bourgeoise atteinte de diarrhée verbale! Allons! L’art, ce n’est pas du blabla saoulant, c’est du sérieux que diantre!
La mystérieuse affaire du Codex Maya de Stéphanie de Mecquenem est un huis-clos à la Agatha Christie où chacun pourrait être le coupable mais nous savons bien qu’il n’y en a qu’un seul… encore faut-il le trouver! Et que ne ferait-on pas pour avoir tous les honneurs d’une fabuleuse découverte! Intrigue classique et efficace.
Renaissance de Nathalie Hug est touchant dans le rapport maternel difficile qu’entretient une artiste avec son fils. Il n’est pas rare de rencontrer des artistes qui se dévouent totalement à leur art au point de se dire ou qu’on dise d’eux qu’ils sont difficiles à vivre. Et lorsque c’est un enfant qui en paye le prix, il ne faut guère s’étonner qu’il se trouve de l’attention… ailleurs! Une nouvelle mystérieuse et flippante!
Un thé pour le gaijin de Claire Cooke. Boire du thé c’est dangereux… super dangereux. La cérémonie du thé au Japon répond à de multiples codes… c’est tout un art et malheur à celui qui y déroge! Un voyage nippon aux côtés d’une geisha qui ne s’épanouira jamais. Dépaysement total!
Le retraité de Marie-Chantale Gariépy est jouissif d’ironie! Un vieil monsieur si paisible en apparence, englué dans ses petites habitudes, se laisse entraîner dans le musée de sa vie. Passé, présent mais que lui réserve l’avenir?
Ce recueil de nouvelles est idéal, par son format, pour les vacances. Il est idéal également pour découvrir de nouvelles plumes et pour dépoussiérer un peu les clichés que trop d’entre vous se font des musées que vous rencontrerez sur la route de vos voyages… ils vous réservent quelques surprises…
Mention spéciale pour les nouvelles de Karine Giébel, Elena Piacentini et Martine Latulippe que j’ai adorées!
18 nouvelles, 18 auteurs de talent et 18 personnalités féminines à découvrir! 18 femmes rien que pour vous mais… attention, elles sont redoutables!
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