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Rebecca Makkai

Rebecca Makkai
Rebecca Makkai vit à Chicago avec son mari et ses deux filles. Après Chapardeuse (Gallimard, 2012), Les Optimistes (Les Escales, 2020 ; 10/18, 2021), finaliste du prix Pulitzer, et Cent ans de Laurelfield (Les Escales, 2021 ; 10/18, 2022), J'ai quelques questions à vous poser est son quatrième ro... Voir plus
Rebecca Makkai vit à Chicago avec son mari et ses deux filles. Après Chapardeuse (Gallimard, 2012), Les Optimistes (Les Escales, 2020 ; 10/18, 2021), finaliste du prix Pulitzer, et Cent ans de Laurelfield (Les Escales, 2021 ; 10/18, 2022), J'ai quelques questions à vous poser est son quatrième roman traduit en français.

Avis sur cet auteur (22)

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    Couverture du livre « Cent ans de Laurelfield » de Rebecca Makkai aux éditions Les Escales

    Sophie Wag sur Cent ans de Laurelfield de Rebecca Makkai

    Un roman un peu déroutant car il remonte le temps. J’ai beaucoup aimé le début qui se passe en 1999. Le style est fluide et les personnages attachants.On suit Zee, professeur d’université et descendante d’une lignée de mécènes d’artistes. Son compagnon écrit d’ailleurs un ouvrage consacré à l’un...
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    Un roman un peu déroutant car il remonte le temps. J’ai beaucoup aimé le début qui se passe en 1999. Le style est fluide et les personnages attachants.On suit Zee, professeur d’université et descendante d’une lignée de mécènes d’artistes. Son compagnon écrit d’ailleurs un ouvrage consacré à l’un de ces artistes et il rêve de pouvoir lire les archives, gardées au grenier, dont Grâce, la mère de Zee garde jalousement la clé. Lorsqu’il y parvient enfin, il tombe sur une photo étonnante . Un début plutôt aguichant qui révèle les secrets des uns et des autres et l’on se doute que la deuxième partie qui se passe en 1954 va lever le voile sur quelques mystères.
    Et en effet. Sauf que cette deuxième partie comme les deux suivantes sont à peine rédigées. Volonté de l’autrice ou difficulté à la traduction ? Je ne sais pas . Mais j’ai été vraiment déçue par cette deuxième moitié…
    Une note moyenne donc pour une bonne idée de départ ; donner envie de favoriser les lieux de résidences pour les artistes…

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    Couverture du livre « J'ai quelques questions à vous poser » de Rebecca Makkai aux éditions Les Escales

    Marie Kirzy sur J'ai quelques questions à vous poser de Rebecca Makkai

    Thalia Keith, " c'est celle qui " a été retrouvée morte en 1995, dans la piscine du campus de la prestigieuse école Granby dans le New Hampshire. L'enquête a montré que la cause de sa mort était la noyade mais le corps présentait également des signes de fracture ouverte à l'arrière du le crâne,...
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    Thalia Keith, " c'est celle qui " a été retrouvée morte en 1995, dans la piscine du campus de la prestigieuse école Granby dans le New Hampshire. L'enquête a montré que la cause de sa mort était la noyade mais le corps présentait également des signes de fracture ouverte à l'arrière du le crâne, des hématomes au niveau du cou révélant qu'elle a été étranglée. Un seul suspect officiel, le jeune et noir préparateur physique Omar Evans. Son ADN a été retrouvé sur le maillot de Thalia. Il a avoué, il s'est rétracté. Accusé de meurtre sans préméditation, il a été condamné à soixante ans de réclusion. Elle avait 17 ans, c'était il y a 23 ans.

    Bodie Kane était la colocataire de la très populaire Thalia, pas son amie. Vingt-trois ans après les faits, désormais célèbre podcasteuse spécialiste du cinéma, elle revient à Granby pour donner des cours durant quinze jours. Ce n'est plus l'adolescente mal dans sa peau, ne se sentant pas à sa place entourée de camarades beaux et riches qu'elle ne comprend pas, elle a grandi « par-dessus elle comme les anneaux autour du centre d'un arbre, mais elle était toujours là. ». le doute s'installe. Et si Omar Evans avait été inculpé à tort ?

    La structure narrative choisie pour porter cette contre-enquête est très sophistiquée, spiralaire. L'intrigue ralentit à coup de flashbacks, accélère lorsque le présent éclaire le passé pour permettre de lire des indices, dans un va-et-vient captivant qui avance comme un thriller psychologique fouillé. le caractère glissant de la mémoire ainsi que la nature fugitive de la vérité sont au centre de tout le récit. Rebecca Makkai dit remarquablement comment les souvenirs se réactivent lorsqu'on revient sur les lieux de leur expression mais se transforment avec le temps qui passe. Bodie se retrouve à évaluer sa propre expérience de 1995, révisant minutieusement ses souvenirs à l'aune de ses quarante ans.

    Car les années 90 ne sont pas les années 2010. L'autrice ne recherche pas le sang mais ouvre sa focale sur une réflexion plus large à l'aune des préoccupations actuelles qui interroge la société américaine, son racisme endémique, son système judiciaire défaillant, la frénésie sensationnaliste souvent nauséabonde autour des True Crimes, l'emballement des tribunaux médiatiques et surtout les violences faites aux femmes qui désormais ne sont plus tues

    Le meurtre de Thalia et ses suites s'inscrit au croisement de toutes ces problématiques. C'est chargé, c'est très riche mais toujours fait avec subtilité tant Rebecca Makkai questionne avec acuité les tropes du MeToo. La fin du roman suspend tout jugement définitif tout en apportant la quasi certitude de qui a tué la jeune fille et pourquoi, laissant intelligemment au lecteur toute sa place pour ajuster ses propres considérations, voire introspections sur l'adolescent qu'il a été et le chemin qu'il a parcouru depuis.

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    Couverture du livre « J'ai quelques questions à vous poser » de Rebecca Makkai aux éditions Les Escales

    Mes écrits d'un jour sur J'ai quelques questions à vous poser de Rebecca Makkai

    Une enquête au long cours s’installant en alternant passé/présent. Un passé avec une enquête et un coupable tout trouvé. Un présent jouant au jeu du ping-pong d’hypothèses. Les deux s’imbriquent aisément, même s’il m’a fallu être assez concentrée pour repérer tous les personnages dans le temps....
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    Une enquête au long cours s’installant en alternant passé/présent. Un passé avec une enquête et un coupable tout trouvé. Un présent jouant au jeu du ping-pong d’hypothèses. Les deux s’imbriquent aisément, même s’il m’a fallu être assez concentrée pour repérer tous les personnages dans le temps. L’écriture est modérée, et fourmille de détails, avec des chapitres courts et efficaces. Concernant les thèmes abordés, Rebecca Makkai ne fait pas dans la dentelle, elle frappe fort : mouvement #metoo, réseaux sociaux, justice, féminicide, domination…
    Un roman qui donne à réfléchir sur la manipulation de la vérité, la morale, le bien fondé, l’impact des réseaux sociaux. Rebecca Makkai a bien réfléchi et installé chaque élément, chaque fait pour que son roman me tienne en haleine jusqu’au bout. C’est réussi.
    http://www.mesecritsdunjour.com/2024/04/j-ai-quelques-questions-a-vous-poser-rebecca-makkai.html

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    Couverture du livre « J'ai quelques questions à vous poser » de Rebecca Makkai aux éditions Les Escales

    Cécile Dou sur J'ai quelques questions à vous poser de Rebecca Makkai

    Elizabeth Kane, alias Bodie, est une podcasteuse de true crime célèbre. On lui propose une mission de 15 jours dans son ancien lycée Grandy, en qualité de professeure pour enseigner l’art du podcast et du cinéma. Elle accepte le job tout en gardant à l’esprit que cette mission va lui faire se...
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    Elizabeth Kane, alias Bodie, est une podcasteuse de true crime célèbre. On lui propose une mission de 15 jours dans son ancien lycée Grandy, en qualité de professeure pour enseigner l’art du podcast et du cinéma. Elle accepte le job tout en gardant à l’esprit que cette mission va lui faire se remémorer les bons et les moins bons souvenirs de cette époque où elle y était lycéenne elle-même. Elle se fixe comme objectif entre autres de se démontrer à elle-même qu’elle a changé depuis cette période, qu’elle est désormais une femme qui s’assume et qui n’est plus aussi vulnérable qu’elle pouvait l’être étant adolescente.
    Bodie est restée 4 ans dans ce lycée et vers la fin de son pensionnat, une de ses anciennes colocataires, Thalia, a été retrouvée morte dans la piscine du lycée. Le coupable aux yeux de la justice, Omar Evans, était tout trouvé : il a été arrêté et incarcéré très vite. Seulement, des doutes persistent et font encore l’objet d’émissions de télévision, de discussions sur Internet entre enquêteurs amateurs entre autres. Avant de commencer sa nouvelle mission, Bodie elle-même se replonge dans les vidéos diffusées en ligne et finit par se poser des questions. Est-ce qu’Evans avait vraiment un lien avec ce meurtre ?
    Au-delà des questions que Bodie va se poser à ce sujet, l’intérêt du roman réside essentiellement sur la prise de conscience du rapport homme/femme avant et après le phénomène #metoo. Aux yeux de Bodie, ce qu’elle et ses amies ont vécu au cours de ces années 90 dans ce lycée ne sont plus reconnus aujourd’hui comme bénins, loin de là. Ce qu’elle a pu ressentir à l’époque, et qu’elle ne matérialisait pas avec des mots avec ses amies, c’était une sorte de soumission aux garçons, comme par exemple, les laisser gagner une course pour ne pas les heurter, ou le fait que des brimades, qui semblent de prime abord innocentes, sont de plus en plus difficiles à vivre pour les filles et pourraient s’apparenter aujourd’hui à du harcèlement voire pire.
    Dans ce roman qui prend son temps, le lecteur est plongé dans une période dans laquelle le concept même de #metoo était inconcevable, car les femmes en général prenaient ces situations comme difficiles mais « normales ». Ce parallèle avec la période actuelle est intéressant car l’autrice critique à certains égards ce mouvement #metoo. N’est-on pas tombé dans l’extrême avec ce mouvement en accusant les hommes comme de potentiels agresseurs « par défaut »? N’y a-t-il pas des situations dans lesquelles des femmes se réfugient à tort dans ce mouvement en pensant sincèrement que des gestes anodins sont de possibles marques d’autorité envers les femmes ?
    Bodie fait souvent allusion à un ancien professeur et s’adresse à lui directement à plusieurs reprises dans le roman. Ce fil rouge était une vraie motivation à tourner les pages pour connaître le fin mot de l’histoire à ce sujet. L’autrice sait nous tenir en haleine sur tous ces sujets et c’est ce qui fait la force de ce roman.
    Ce roman donne une vraie occasion de réfléchir sur ce thème qui est complexe, sur fond de nostalgie des années 90 : sans Internet, sans portable, sans réseaux sociaux. En y réfléchissant bien d’ailleurs, si ce meurtre avait eu lieu de nos jours avec tous ces équipements, il aurait été plus facile à résoudre. Mais là n’est pas l’intérêt principal de ce roman, même si j’ai suivi très attentivement l’enquête pour connaître le fin mot de l’histoire.
    En bref, une belle découverte sur un sujet plus que d’actualité. L’autrice prend son temps, comme pour nous immerger dans l’histoire de ce lycée. En fermant le roman, on quitte à regret cette école… Quoique.

    Je remercie les Editions Les Escales pour leur confiance.

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