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Phoebe Hadjimarkos Clarke

Phoebe Hadjimarkos Clarke

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Avis sur cet auteur (8)

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    Couverture du livre « Aliène » de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Editions Du Sous Sol

    Marie Kirzy sur Aliène de Phoebe Hadjimarkos Clarke

    Tout est étrange dans ce roman au titre surprenant : une héroïne, Fauvel, dont l'oeil a été arraché par un tir de LBD lors d'une manifestation de Gilets jaunes ; une chienne Hannah clonée dans un laboratoire américain et côtoie le chien initial, dont le corps (mal) empaillé trône dans le salon...
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    Tout est étrange dans ce roman au titre surprenant : une héroïne, Fauvel, dont l'oeil a été arraché par un tir de LBD lors d'une manifestation de Gilets jaunes ; une chienne Hannah clonée dans un laboratoire américain et côtoie le chien initial, dont le corps (mal) empaillé trône dans le salon de son propriétaire ; une campagne initialement perçue comme un refuge face à aux violences de la ville mais où rôdent d'inquiétants chasseurs qui affirment avoir été enlevés par des extra-terrestres ; et enfin des massacres d'animaux retrouvés mutilés dans la forêt. Fauvel, chargée de garder la chienne pendant quelques semaines, va mener une quasi enquête afin de retrouver le ou les responsables de la tuerie animalière.

    On est très très loin du moule familier du roman rural, ne serait-ce parce que l'intrigue est d'une rare complexité. Elle est en constance mutation, convoquant différents genres littéraires ( social, fantastique avec une touche d'horrifique, SF entre autres ) et de nombreuses thématiques contemporaines ( l'identité, le dérèglement climatique, l'antispécisme, les violences faites aux femmes, la prédation capitalistique des ressources naturelles, la télé-réalité même ). J'ai souvent eu l'impression de trouver le fil rouge mais en fait, ce sont différents fils rouges qui se succèdent et se passent le relais.

    Avec ce type d'expérience littéraire, soit on est capté soit on reste sur la touche. Je ne pense pas qu'il y ait de demi-mesure. Moi, j'ai été totalement hypnotisée par l'atmosphère dérangeante composée par Phoebe Hadjimarkos Clarke. Sa prose féroce crée un chaos sensoriel qui chaloupe sur des rythmes syncopées et imprime dans les rétines des scènes inédites qui convoquent aussi bien le surréalisme fou de Dali que du body-horror à la Cronemberg, en passant par un X-Files sous LSD. le corps y est puissamment travaillé par une écriture organique qui s'infitre dans tous les pores des phrases. Ça suinte, ça poisse, ça pue, ça pulse, ça heurte en permanence.

    « L'autre oeil la brûle, s'enfonce loin dans son crâne comme un petit charbon, creuse son orbite, creuse creuse jusqu'à tomber dans le puits infini de l'espace – chutant sans fin dans la nuit noire. (...) Elle sombre dans un sommeil envahi de ronces qui se précipitent les unes dans les autres, sans s'arrêter. »

    C'est la qualité de l'écriture qui unifie ce roman terriblement inventif et « maitrise » l'imagination fertile qui s'y déploie, avec un choix très vaste d'interprétations périphériques. C'est pour cela que je regrette des longueurs dans le dernier tiers, des répétitions qui délaie la puissance du propos et fait que le lecteur « s'habitue » au dérangeant alors qu'on sent que l'autrice vise clairement l'inconfort. le roman aurait donc sans doute gagné à être resserré afin de maintenir une tension maximale jusqu'au vertige.


    Car Aliène a beaucoup à dire. Ce que je retiens, c'est avant tout son magnifique portrait de femme : Fauvel la femme qui s'est donnée un nom de bête et qui se confond dans des moments de conscience modifiée (rêves, trip sous drogue, perdition dans une forêt brumeuse, humide et sombre dans laquelle elle ne cesse de s'égarer) avec la chienne au prénom de femme.

    « Savez-vous comment la peut peut briser jusqu'au plus petit fragment d'un être ? le moindre son menace, la moindre présence peut prendre la forme d'une attaque ; tout vise à nous réduire à néant. On ne peut plus sortir, chaque mètre parcouru est propice à sursaut, à coeur qui défaille, à coeur meurtri. On ne peut plus aimer, on ne peut plus penser. Les tremblements s'invitent n'importe quand, n'importe où, surtout quand la peur semble avoir été conjurée, semble s'être évanouie dans les ombres, plus loin, loin, on a franchi la distance au-delà de laquelle on est redevenue une forteresse imprenable. Et puis la peur revient, elle s'installe dans tout le corps comme si elle ne l'avait jamais quitté, elle se fond dans les muscles en liquéfaction. Elle possède, elle devient nous.»

    Aliène explore avec finesse les rapports de domination en cours dans une société contemporaine de plus en plus brutale. C'est un roman engagé sur la peur engendrée par l'addition de violences multiples (sur les animaux, les femmes, la nature), souvent politiquement installées. Fauvel doit se départir de la peur qui la ronge, elle doit prendre les armes contre tout/tous ce/ceux qui incarne.nt cette sauvagerie prédatrice.

    « Elle se sent ours réintroduit, elle se sent eau minérale en bouteille, elle se sent aliène, l'autre, la friche, détruite par le feu du brûlis. Dans la faiblesse artificielle de son corps, les braises de sa colère se ravivent. »

    Une autrice qui détonne dans le mainstream littéraire, et ça fait du bien. A suivre donc !

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    Couverture du livre « Aliène » de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Editions Du Sous Sol

    Catherine Giry-Deloison sur Aliène de Phoebe Hadjimarkos Clarke

    Fauvel, « une trentenaire borgne qui vit d'allocations », ne se fait pas prier lorsque le père de sa meilleure amie lui propose de garder son chien pendant ses vacances.
    En s'installant à la campagne, elle espère oublier les violences policières qui lui ont fait perdre un œil lors d'une...
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    Fauvel, « une trentenaire borgne qui vit d'allocations », ne se fait pas prier lorsque le père de sa meilleure amie lui propose de garder son chien pendant ses vacances.
    En s'installant à la campagne, elle espère oublier les violences policières qui lui ont fait perdre un œil lors d'une manifestation durement réprimée et l'angoisse qui ne la lâche pas.
    Sauf que, quel que soit le lieu, la peur ne cède jamais...
    Hannah, la chienne dont elle doit s'occuper, est le clone d'une précédente Hannah qui trône empaillée dans le salon. Elle est accusée par la population locale de massacrer des animaux.
    Est-ce vraiment elle la coupable ? Ou sont-ce les chasseurs menés par un certain Julien ? Ou pourquoi par des extraterrestres ?
    Avec ce second roman, Phoebe Hadjimarkos Clarke prouve, avec son écriture fiévreuse et hallucinée habile à instaurer une ambiance surnaturelle et ses trouvailles langagières, qu'elle est une voix originale et moderne de la littérature, une voix qui souligne la frontière ténue entre le rêve et la réalité, entre l'homme et l'animal et dont les préoccupations - l'écologie, le patriarcat, la violence... - entrent en résonance avec les problématiques contemporaines.

    EXTRAITS
    Il existe encore des lieux qui ressemblent à l'image idéale que l'on s'en fait.
    Elle est piégée dans la nuit comme elle est piégée dans la vie.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-aliene-phoebe-hadjimarkos-clarke-editions-du-sous-sol/

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    Couverture du livre « Aliène » de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Editions Du Sous Sol

    Matatoune sur Aliène de Phoebe Hadjimarkos Clarke

    UN ROMAN DÉRANGEANT ET POÉTIQUE SUR LA RECONSTRUCTION
    Nouveau roman de Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène, est un récit littéraire dérangeant, âpre mais d’une sublime qualité littéraire.

    Une maison de Cornac, entourée de forêts, c’est le domaine de Luc, que Mado, sa fille fait connaître à son...
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    UN ROMAN DÉRANGEANT ET POÉTIQUE SUR LA RECONSTRUCTION
    Nouveau roman de Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène, est un récit littéraire dérangeant, âpre mais d’une sublime qualité littéraire.

    Une maison de Cornac, entourée de forêts, c’est le domaine de Luc, que Mado, sa fille fait connaître à son amie. Car, Luc et Hélène ont décidé d’un voyage et ont besoin d’une « dogsister ». Fauvel, du prénom qu’elle s’est inventée, est choisie pour cette tâche concernant une jeune chienne Hannah, réplique génétique de celle morte et empaillée qui siège dans le salon. Mado espère que son amie,en quittant la ville qui l’a abîmée, pourra aller mieux.

    Fauvel est un être en déshérence, avec son œil sacrifié, lors d’une manifestation des Gilets Jaunes et son corps apeuré qu’elle essaye d’endormir de différentes façons. Face à la violence qu’elle subit, une colère sourde la mine. La proximité d’une chienne génétique, identique à celle morte mais différente par la violence de sa colère, représente un double idéalisé, vengeresse et protectrice pour la jeune femme. « Elle pense à la colère qui anime la chienne et la voit comme pouvant être la sienne. Une vie et un corps qu’elle n’a pas choisis. «

    Se rajoute à ce tableau, des tueries d’animaux, des extraterrestres de passage avec en fond, le bruit d’une usine d’embrouillage de l’eau du coin aux vertus particulières.

    Roman atypique
    Aliène est un mot qui n’existe pas. Contraction des Aliens, ou extraterrestre, constatés par certains chasseurs depuis assoiffés de violence, et aliéné, comme le sort des jeunes femmes. En effet, Mado est comme désaxée par sa dépendance sexuelle. Fauvel, elle, frise la folie avec à la fois, sa peur et son envie de destruction. De plus, un fou violent les domine de son emprise destructrice.

    Phoebe Hadjimarkos Clarke raconte une jeunesse perturbée au destin incertain, attirée à la fois par la satisfaction immédiate et la recherche d’une possibilité de s’inscrire de façon vivable et au long cours dans leur société contemporaine.

    Fauvel, le prénom que se donne l’héroïne, est aussi un abrégé entre fauve, comme qualifie sa population contestataire l’Etat Français, en leur envoyant des tirs de LBD, et elle, jeune femme défigurée à vie, qui doit contenir sa rage destructrice qu’elle détourne sur elle, en visant l’enfermement.

    La reconstruction
    Seulement, Fauvel en quittant la ville retrouve sa part d’humanité mêlant sa part d’animalité à la nature omniprésente. La qualité littéraire de Phoebe Hadjimarkos Clarke est une autre des surprises de ce roman. Par ses mots, elle réveille tous les sens, mis en alerte par l’hypervigilance sensorielle de son héroïne. Elle invente une manière de les détailler si précisément associant des trouvailles et mariages des mots. Ou, au contraire, en anesthésiant, dans le brouillard des rêves et des hallucinations, les sensations de Fauvel, elle nous les livre ouatées et comme édulcorées.

    Grâce à la chienne clonée, Fauvel revient à la vie. Une identification salvatrice transforme l’héroïne et l’ouvre à l’amitié d’un Mitch-Mitch et à une sonorité transformée avec Mado et son amie. Phoebe Hadjimarkos Clarke choisit la technologie moderne pour aider son humaine à revenir à la vie. Point de vue complètement inverse de positions alarmistes souvent énoncées !

    Traductrice, Aliène est le second roman de Phoebe Hadjimarkos Clarke. Un nom où on devine le mélange des cultures pour soutenir la profondeur d’un propos étonnant mais poétique !

    Sans le Prix du livre Inter, je n’aurais pas lu ce roman. Pourtant, sa forme, même si elle m’a déroutée au début, m’a absorbée complètement, attirée par un récit sauvage, atypique, halluciné et pourtant si présent dans l’énonciation des préoccupations actuelles qu’il soulève. Un grand coup de cœur !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/06/17/phoebe-hadjimarkos-clarke-aliene/

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    Couverture du livre « Tabor » de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Le Sabot

    Ophelie GAUDIN sur Tabor de Phoebe Hadjimarkos Clarke

    C'est une histoire âpre, étonnante, oscillant entre réalités et utopies, dans un style à la fois précis, poétique, accélérant par moment, en suspend à d'autres. Grâce à un système de polyphonie (Mona / Pauli / Tabor et même Luisa), tous les évènements s'enchainent sans redondance - ce qui est...
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    C'est une histoire âpre, étonnante, oscillant entre réalités et utopies, dans un style à la fois précis, poétique, accélérant par moment, en suspend à d'autres. Grâce à un système de polyphonie (Mona / Pauli / Tabor et même Luisa), tous les évènements s'enchainent sans redondance - ce qui est une force stylistique - donnant une vision globale qui évolue sans jamais pouvoir l'anticiper. Tout semble tellement plausible alors même que notre esprit rationnel tente de résister : un déluge, un village coupé du monde, une communauté qui s'étoffe et qui tente de se reconstruire, le monde extérieur qui va venir effracter tout cela et pour un final tellement inattendu ("réalité" ou encore "utopie" ?).

    Tabor est le premier livre de PHC, avant "Aliène" qui est de construction plus simple avec un style plus cru et dialogué. Ici, dans Tabor, il y a peu de dialogues mais plutôt des chapitres, comme des monologues, avec des thématiques fortes mais sans rien en laisser paraître : qu'est-ce que l'humanité ? Doit-elle se perpétuer ? Peut-on recréer de nouveau ? La technologie est-elle indispensable ? Etc.

    Tout le livre se répond et il faut le lire jusqu'au bout pour faire le lien entre un radeau et une panda, des cultures et des boites de conserve, la question de la maladie et de notre rapport individuel & sociétal à celle-ci (description incroyable et peu conventionnelle au chapitre 8), la nature attaquée par l'homme, la violence inhérente à nos sociétés et peut-être même à la nature humaine.

    Raconter l'histoire est impossible car tout tient à la progression de la lecture. Pour faire simple, suite à une catastrophe naturelle liée à l'activité humaine, certains rescapés dont Pauli et Mona, fondent Tabor, une communauté perchée on ne sait où, qui vit hors temps et hors espace en tentant de reconstruire un monde viable avec les moyens du bord (pas d'électricité, des plantes pour tout médicaments...) et en cherchant à comprendre s'il faut ou non que l'humanité continue d'exister ou bien l'aider à s'éteindre lentement (en ne remplaçant plus les morts c'est-à-dire en faisant plus de bébé). Les gens de passage vont chacun apporter leurs visions et des nouvelles de l'extérieur, dont personnes de Tabor n'est capable de dire si c'est vrai ou pas. Jusqu'au jour où une une sorte de "Dalida" au masculin qui, ne réussissant pas à faire imploser la communauté (système trop autonome et dangereux selon l'extérieur), trouve une autre solution qu'on lui a soufflé. C'est aussi une réflexion sur la bassesse humaine et un écrit politiquement engagé : "l'injustice ne pouvait même pas rentrer en contradiction avec l'Etat et sa légitimité, que l'exercice de la justice comme de l'injustice était ce qui faisait de l'Etat une entité absolue et légitime, administrant la vie et les choses sans rendre de comptes à personne" (p. 189)

    L'épilogue, si cela en est un, ouvre la question de savoir si c'est une "réalité" ou encore une utopie de Mona, celle qui raconte si bien "la vérité" de l'utopie...
    _______________

    "L'amour, ce n'est rien du tout pour celui qui ne le vit pas. Elle se dit qu'elle n'y peut rien, qu'il y a une pluralité considérable d'univers parallèles dans ce monde, c'est toujours déroutant quand on entre en collision avec l'un d'entre eux" (p. 70-71)

    "Et c'est peut-être de là qu'est née, rapidement, mon attirance saugrenue pour XXX, tout aussi saugrenue que le désir originel qui me poussait à devoir coucher avec lui en premier lieu, et qui devint dévorante, plus dévorante que tout ce que j'avais jamais connu - même si je sais bien que c'est toujours ce que l'on se dit au début, au début de tout, quand le corps de l'autre est encore inexploré et brille phosphorescent dans la pénombre, quand l'autre paraît un météore fantastique tombé par hasard, et, extraordinairement, à côté de soi" (p. 137)

    "Se pressant autour de lui toutes celles et ceux qui à Tabor étaient un peu plus paumés, un peu plus débiles que les autres, qui n'arrivaient pas à se résigner au fait que les plantations ne marchaient pas, que le monde était toujours pourri, toujours plus pourri, qu'on allait au fond nulle part, malgré tous les rituels qu'on inventait et les récits de grandeur ; qu'on était qu'une bande de rescapés pouilleux qui tentait de vivre parmi les déchets d'un hameau abandonné" (p. 229)

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