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"Vous n'aimez pas en parler, bien sûr.
Mais qui aime parler de son plus mauvais souvenir ?"
Des problèmes de sommeil, une salle de sport, trouver de l'apaisement, un grand immeuble sombre, peu de vie sociale, le parfum sucré des jasmins, de la méfiance, un destin bureaucratique, des preuves qui se perdent, une histoire de thé, se faire des nœuds au cerveau, se désespérer de la justice, se sentir dépossédée de son corps, un carnet de dessin, poser des questions intrusives, l'équilibre de l'enfant, des odeurs de canalisation, une thèse, un velours rouge élimé, de la vulnérabilité, de la mixité dans le service, un monde à l'envers, les terreurs nocturnes, le boulot émotionnel, l'air frais sur les joues, comment croire à l'incroyable, des natures mortes, un regard perçant, quelqu'un à protéger, préserver son unité personnelle, l'éclat irisé d'une aile, le prix à payer, la symptomatique du traumatisme...
Le brigadier Héloïse, une enquêtrice attentive, travaille en civil au groupe Violences qui gère les infractions criminelles, les viols, les meurtres.
Elle doit traiter une affaire urgente.
Le titre est juste comme il faut... évocateur, puissant, prenant, concret, direct comme ce roman, qui a un rythme d'enfer et décrit une réalité parfois choquante et terrifiante.
La machine judiciaire.
Un métier qui est un vrai crève-cœur.
La difficulté d'avoir une vie équilibrée.
Tenir la détresse à distance.
Ne laisser personne indifférent.
Continuer à croire au mot "devoir".
Le sixième sens, celui du policier.
Océane Perona nous immerge dans un service de police, plus exactement au sein du groupe Violences, c’est-à-dire du service réservé aux plaintes pour agressions sexuelles. Une seule femme dans ce service, le brigadier Héloïse Castet, pour auditionner, tous les jours, des femmes violentées. C'est la banalité d'affaires le plus souvent classées sans suite, qui démoralise la jeune femme. Ophélie, doctorante en sociologie, accompagne l'équipe le temps de glaner des informations pour sa thèse.
Océane Perona, elle-même sociologue, a travaillé avec la police sur des affaires similaires. C'est dire qu'elle connaît son sujet et que sa description du groupe de policier m'a semblé très réaliste. C'est une fiction mais j'avais l'impression de suivre de vraies affaires policières. On voit bien comme il est difficile d'éradiquer les comportements misogynes ou de prendre au sérieux certaines plaintes de jeunes femmes souvent très alcoolisées. Les mauvaises habitudes ont la vie dure et les femmes agressées se sentent toujours coupables.
On dirait une juxtaposition de nouvelles mais un fil rouge les relie. En alternance, trois styles narratifs rythment ce court récit. Il y a le "Tu" adressé à Héloïse qui nous apostrophe. Ophélie utilise le "je" pour donner sa version de témoin extérieur. Enfin le "vous" s'adresse à une personne que l'auteure ne nous dévoile qu'à la toute fin de son récit.
Un premier roman prometteur. Ce serait très réducteur de le classer uniquement dans la catégorie polar/thriller. J'y ai senti tellement de vécu, et je ne veux pas dire ici d'autofiction, qu'il apporte beaucoup plus que la recherche du coupable.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/07/27/celles-qui-peuvent-encore-marcher-et-sourire-de-oceane-perona/
Cet ouvrage nous plonge au cœur du commissariat, dans le service dédié aux violences sexuelles.
Pendant une semaine, on suit Héloïse, seule femme du groupe, qui découvre la réalité de ce monde brutal.
Héloïse se retrouve particulièrement touchée par le cas de Laura, une victime laissée pour morte.
Le roman est une immersion sans filtre dans le quotidien des policiers, des victimes et des agresseurs, posant des questions troublantes sur la nature des agressions sexuelles et la diversité des victimes.
La narration, avec ses voix multiples et son style incisif, rend le récit captivant et bouleversant. À travers ce tableau sans concession, l'auteure expose la réalité des plaintes souvent classées sans suite, les conditions de travail précaires des policiers, et les réflexions misogynes ou racistes qui persistent dans le milieu.
Ce premier roman, aussi remarquable par sa construction narrative que par sa force émotionnelle, offre une vision saisissante de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Une lecture importante, qui ne s’oublie pas.
Chaque jour, il faut recueillir les témoignages, écouter la détresse de ces femmes victimes de viols. Au détour d’un couloir, y croiser également les suspects, les agresseurs. Et puis, Héloïse, Julien, Manuel, Grégory, enquêteurs. Sans oublier Océane, jeune sociologue stagiaire. Les voix s’alternent au fil du récit, au rythme des plaintes, au son des auditions et des portes qui se ferment.
Une immersion sans filtre dans ce texte glaçant de vérité. Ça fait mal, ça bouscule et perturbe. Océane Pérona met sur table le quotidien d’un service de police spécialisé dans les agressions sexuelles. Tout y est : la prise en charge des victimes, la recherche de preuves, les défaillances policières, l’ignorance de la société, les manquements de la justice et j’en passe !
Ce texte dérange et c’est pour cela qu’il faut que chacun le lise. La route est encore longue pour que la justice reconnaisse les victimes d’agressions sexuelles et condamne les coupables.
Tapons du poing. Crions. Pour elles !
http://www.mesecritsdunjour.com/2024/05/celles-qui-peuvent-encore-marcher-et-sourire-oceane-perona.html
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