Minou Azoulai

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Couverture du livre « Ne tirez plus sur l'hôpital » de Minou Azoulai aux éditions Hugo Document

Nath Bertrand sur Ne tirez plus sur l'hôpital de Minou Azoulai

L’hôpital va mal. Nous le savons toutes et tous, je pense. Mais nous ignorons la plupart du temps, nous les soignés, comment fonctionne ce microcosme, qui bien que bancal, demeure admirable.

Minou Azoulai a intégré un hôpital public. Elle a vécu le quotidien des médecins, des infirmières, et des patients. Et elle nous le fait partager. Jour après jour elle a accompagné des humains, des deux côtés de la « barrière ». On se rend bien vite compte que cette barrière est en réalité bien ténue, aussi fragile que les âmes , hommes et femmes, qui sont supposés la composer.

Oui, l’hôpital va mal , le système de soins paraît mal en point et aurait bien besoin d’un check-up. Oui, tous en ont assez. Assez de ce manque de considération, que l’on soit sur un lit ou en blouse blanche. Oui, bien des choses dysfonctionnent.. Mais, à côté de cela, ….il y a tout ce que l’autrice décrit au fil des pages, étayé par une véritable immersion, loin des caméras et du voyeurisme pathétique.

Ce témoignage est édifiant. Par sa justesse de ton tout d’abord. Par la vision réaliste que l’on y trouve ensuite.

Des visages, des mots se succèdent. Ceux des médecins, mais aussi ceux d’Angélique, de Tania ( une si longue histoire) , d’Agathe de Pascale, de Stéphane et de tous ceux dont vous ferez la connaissance en découvrant ce document.

Minou Azoulai a réussi (Big up à elle !) à garder la distance nécessaire à l’écriture. Enfin, bon, pour qui sait lire entre les lignes, ou écouter battre un cœur, l’émotion et l’empathie sont là, bien palpables.

« Ne tirez plus sur l’hôpital » est un témoignage VRAI . Vrai par les mots véhiculés, vrai par l’engagement réel de l'autrice, vrai par la fragilité des uns et des autres. Une lecture où l’humour, toutefois, est bien présent, de même qu’une infinie tendresse.

Un récit concis, et surtout nécessaire ! J’ai eu cette drôle d’impression, tout au long de ma lecture, d’être au cœur d’un dialogue passionné et passionnant.