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Un roman d’une tonalité bien actuelle, rédigé à deux mains par Canesi & Rahmani, sur des sujets qui prêtent à moult dérives entre les pour et les contre : la dépression, l’IVG, le bonheur, le couple, l’homosexualité et surtout la résilience.
Et tous ces sujets réunis par trois femmes que tout semblent opposer ; avec comme objectif redonner goût à la vie de Mourad, qui se laisse aller au fond d’un abîme de désespoir, après la perte de son ami. Un plaidoyer pour l’altérité que les auteurs vont déployer tout au long de ces pages.
La perte de Nicolas, culpabilise Mourad qui estime n’avoir rien fait pour le sauver du sida. Aussi, Elena amie d’enfance de Nicolas décide de réunir Malika, la mère de Mourad venue d’Algérie et celle de Nicolas, Suzanne. Cette coalition de femmes décide de tout faire pour le sortir d’une tendance suicidaire.
Un lieu sera choisi, dans le Cantal à Reilhac, une ancienne bâtisse qui avait déjà accueillie la famille de Mourad. Un site campagnard, où règne le silence hormis le pépiement des oiseaux, le murmure du cours d’eau à proximité, et le foisonnement des hêtres ainsi que des chênes. Idéal pour ressourcer et calmer la dépression. En outre les trois femmes font leur possible pour l’entourer, être à l’écoute : mais cela sera-t-il suffisant ?
La différence sur le choix d’une sexualité, réprouvé par les religions, qui détermine l’exclusion, la non-acceptation de ce choix, et bien sûr la culpabilité. Mais pour les mères, peut importent les faits, une pudeur ou tout simplement le refus de s’immiscer dans la vie de leurs enfants ; elles agissent sans se poser de questions, car rien ne changera leur amour maternel.
Enfin, un amour maternel, un amour de femme, un attachement sans faille, pour donner le bonheur sans jugement, aider en permanence les choix, et enfin redonner le sourire, sans réserve ! Un roman touchant que Les femmes de nos vies, des sujets abordés avec sensibilité mais sans pathos. Une approche nécessaire pour expliciter les profondes modifications qui germent dans nos sociétés.
Un duo d’écrivains que je n'avais jamais lu et c’est le résumé qui m’a donné envie de sauter le pas ! Trois femmes dissemblables mais qui se retrouvent autour de Mourad, fils de l’une d’entre elles, pour l’aider à sortir de la dépression où il se perd depuis la disparition de son compagnon.
Suzanne est la mère de Nicolas, l’amour de Mourad ; Elena, seule femme qu’il s’est autorisé à aimer avant Nicolas et Malika, sa propre mère, venue d’Algérie pour le sauver.
C’est en Auvergne dans un maison où la famille de Mourad avait passé l’été de ses 10 ans, qu’elles vont s’installer pour le baigner de souvenirs heureux et tisser autour de lui une toile d’amour, de compréhension et d’acceptation pour le reconstruire.
Une histoire douloureuse avec le Sida qui ne laissait aucun espoir d’avenir, la sexualité refoulée d’un jeune algérien pris dans les interdits d’une religion et la peur des autres mais aussi les plongées régulières de Mourad dans la dépression après des moments douloureux de sa vie.
Ce roman est aussi l’histoire de ces mères et de leur amour inconditionnel pour leurs enfants, de leur jeunesse et de leur vie d’épouse, l’une en Algérie française puis en guerre et l’autre qui s’accrochait à son jeune fils pour oublier les frasques de son époux. Toutes deux croyantes et pratiquantes de religions qui condamnent l’homosexualité !
Les paysages, souvent consolateurs, sont décrits avec autant de détails et de minutie que les sentiments et les ressentis des personnages. Un équilibre se crée au coeur de cette nature qui va permettre aux trois femmes de trouver leur chemin. Ces cheminements m’ont beaucoup touchée et parfois émue en faisant remonter des souvenirs douloureux de disparitions “programmées” d’amis !
La structure du roman permet sans souci de suivre les récits de souvenirs et des instants présents, sans créer de faille ni de heurts pour la lecture.
J’ai été peu sensible à la toute fin qui tombe à pic, façon deus ex machina ! Ce qui n’en fait pas moins un roman sensible et délicat, avec beaucoup de profondeur et des portraits tout en force et nuances que j’ai eu plaisir à découvrir.
#LesFemmesdenosvies #NetGalleyFrance
Après la présentation plus ou moins énigmatique des trois héroïnes du roman, trois femmes qui vont tout tenter pour sauver Mourad, un jeune médecin à la dérive depuis la disparition de Nicolas, son compagnon, c’est la relation qui liait ces deux hommes, que Michel Canesi et Jamil Rahmani vont nous dévoiler, par le biais original d’un journal de quelques pages, laissé par Nicolas avant son décès.
C’est en se réunissant autour de Mourad, dans une maison chère à son enfance, au cœur de l’Auvergne, à Reilhac, que Malika, sa mère venue d’Alger, Suzanne, la mère de Nicolas venue de Cannes et Elena son amie de toujours, de Paris, vont apprendre à se connaître et déployer tout leur amour pour lui redonner goût à la vie. Un autre personnage interviendra un peu plus tard, Pierre, qui s’évertuera également à réapprendre à Mourad à reprendre pied.
J’ai été tout au long de ma lecture éblouie à la fois par la finesse et la sensibilité que les auteurs déploient pour brosser les portraits des différents protagonistes, ceux de Malika et Suzanne, ces femmes qui au départ, ont si peu de choses en commun, mais que l’amour pour leur fils respectif va pousser à s’entraider et à faire plus ample connaissance jusqu’à devenir de véritables amies, mais aussi celui d’Elena, qui, elle, subit la double peine, la trahison amoureuse et la trahison amicale,
C’est autour du thème de l’homosexualité que M. Canesi et J. Rahmani ont tissé savamment leur roman, choisissant avec subtilité pour le couple masculin que forment Nicolas et Mourad, deux garçons tout en opposition, l’un solaire et l’autre triste et ombrageux, le premier ayant choisi de vivre en accord avec son désir et le second hanté par « son chien noir ».
Le Sida viendra malheureusement bouleverser leur vie comme il en a, par ailleurs, anéanti tant d’autres.
L’amour sans condition que ces mères portent à leur fils passera au-dessus de la religion, l’islam pour l’une et le catholicisme pour l’autre, les deux rejetant l’homosexualité.
J’ai trouvé particulièrement judicieux et poétique, le choix de cette rivière « l’Authre » dans l’aide à la guérison de Mourad.
Les femmes de nos vies nous offre de sublimes descriptions de paysages, de la nature en général et de ses fragrances. Sont d’ailleurs souvent associés senteurs et sentiments.
Si l’Algérie est évoquée par Malika et son fils pour leurs souvenirs heureux ou malheureux, c’est aussi les conditions sanitaires dans la Kabylie des années 40, le patriarcat et le poids des traditions qui sont abordés ainsi que la guerre avec la crainte de Malika, à l’époque, que son fils soit appelé ou Pierre soucieux d’y être envoyé.
De nombreuses questions très pertinentes sont soulevées dans ce roman :
Qu’est-ce qui nous pousse à aimer l’un ou l’autre sexe ?, Pouvons-nous choisir notre sexualité et question primordiale, l’enfance est-elle la clé de tout ?
Les femmes de nos vies, roman psychologique aux rebondissements multiples, où l’amour occupe la place centrale a été pour moi un véritable coup de cœur.
Bien qu’ayant déjà co-écrit sept romans, je ne connaissais pas ces auteurs, tous deux médecins et je dois avouer que j’ai été conquise par leur prouesse consistant à produire un roman à une seule voix avec pourtant une écriture à quatre mains.
Les femmes de nos vies de Michel Canesi et Jamil Rahmani est un véritable hymne à l’amour et à l’amitié, à la force que peuvent procurer ces sentiments. C’est un roman attachant, bouleversant dans lequel toute mièvrerie ou sensiblerie sont exclues. Il est également un vibrant hommage aux femmes qui traversent nos vies et je laisse à Pierre le soin de conclure : « Elles apportent au monde cet irremplaçable supplément d’âme. »
Un immense merci aux éditions La belle étoile et à Babelio pour cette richissime et envoûtante découverte.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/07/canesi-rahmani-les-femmes-de-nos-vies.html
J'avais tant apprécié le roman à quatre mains précédent "Ultime preuve d'amour" (2020) que j'étais curieuse de voir si le charme allait agir à nouveau.
Ce roman nous offre le portrait de trois femmes, très différentes les unes des autres, qui vont tenter de sauver Mourad du désespoir et de ses envies suicidaires après qu'il a perdu son compagnon deux ans auparavant et lui redonner goût à la vie. Ce sont Malika, la mère de Mourad qui arrive d'Alger, Suzanne, la mère du compagnon décédé de Mourad qui vient de Cannes et Elena dont Mourad a été le grand amour qui vient de Paris. Elles vont se découvrir, s'apprécier mais surtout chacune va se retrouver changée, va trouver la paix en essayant de ramener Mourad à la vie et accepter qui l'homosexualité du fils, qui la mort du fils chéri, qui la perte d'un grand amour.
Le charme a à nouveau agi car les auteurs savent dépeindre de très beaux portraits de femmes, avec sensibilité, sans sensiblerie mais aussi, cette fois, des hommes déchirés par leur inclinaison sexuelle qui les culpabilise ou les fait mourir. L'homosexualité est au centre du roman dans l'amour des mères qui acceptent leur fils tel qu'il est malgré une foi religieuse qui la rejette, que ce soit l'islam ou le catholicisme, dans l'amour d'une femme abandonnée par l'homme qu'elle aime pour son meilleur ami, doublement trahie. Tous les personnages vont faire le chemin ensemble vers l'apaisement.
On retrouve l'Algérie du roman précédent mais moins prégnante puisque le personnage principal, Mourad, n'aura qu'une hâte, quitter cette société dans laquelle il étouffe, corsetée, rigide, punitive. L'Algérie, aux couleurs et aux odeurs enivrantes, à la lumière éclatante du précédent roman, c'est celle de Malika qui n'a qu'une envie, c'est y retourner après la guérison de son fils. L'écriture des auteurs nous fait partager avec talent les sensations olfactives et visuelles de leurs descriptions.
Encore un beau moment passé en compagnie de l'imaginaire de Michel Canesi et Jamil Rahmani.
#LesFemmesdenosvies #NetGalleyFrance
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