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J'aime beaucoup @croquis_litteraires et quand j'ai appris que Gaston Marie avait écrit un livre, publié en auto-édition, j'ai vaguement jeté un oeil aux premières pages, sans a priori, mais un peu guidée par une inspiration.
Bien m'en a pris ! J’ai découvert une écriture servie par une grande sensibilité, une empathie, qu'un raccourci aurait vite fait de qualifier de féminine.
Le livre démarre sur la vie de Sylvie, qui apprend qu’elle est atteinte d’un cancer et va devoir lutter contre la maladie.
Le livre démarre sur la vie « de rêve » de Sylvie.
Je ne vous en dirai pas plus tant je trouve précieux de conserver la surprise, car surprise il y a.
Et pas une seule, ni même deux mais trois. C'est assez rare pour être souligné. Le texte semble comme un voyage au coeur d'une ville. On tourne au coin d'une rue et on débouche sur une belle façade ou une ruelle secrète qu'on emprunte, où l'on s'égare, où l'on s'évade.
J'ai aimé être dans la tête de Sylvie, comprendrece qu’elle ressent, dans toutes les phases de son existence mais j'ai surtout aimé le regard que porte Gaston Marie, à la scène, regard qu'il tient de son expérience à la ville. Il faut beaucoup d'humanité, beaucoup d'amour pour écrire pareil roman.
J'ai vraiment eu envie de savoir ce qui animait sa plume, je vous livre donc les secrets de fabrique d'Un battement d'elle.
D'où t'est venue l'idée de départ de ce roman ?
(Gaston est médecin, cancérologue pour être exacte)
Tout d'abord, le livre n'est pas le récit d'une patiente mais de patients, de leur parcours, de ce qu'ils me racontent, de ce que j'observe mais aussi d'une intime conviction que j’ai. Celle que, jusqu'au bout, même après la dernière sédation, ils sont toujours là. A tel point que je continue à leur parler, je les accompagne jusqu'au dernier instant.
(Je dois dire que cette réponse en particulier m'a beaucoup touchée, me renvoyant à l'accompagnement de ma propre maman vieillissante dont je vous parle souvent @tetedemum
Qu'avais-tu envie de dire, de raconter au travers de ce livre ? Y a-t-il une vie avant la mort ?
On se pose souvent la question de la vie après la mort mais rarement de ce qu'il y a avant la naissance. Et puis, être dans le rien, c'est un oxymore. J'avais envie de parler de cela, de ce dont on ne se souvient pas ou très peu. De mes premières années, mon seul véritable souvenir c'est de baigner dans l'amour et le regard de ma mère.
J'avais aussi envie de parler de la violence du désir, de ce qui se passe physiologiquement, dont on a un peu honte ensuite. J'avais aussi envie de parler de plaisir non voulu, c'est presqu'un viol ce désir non désiré qui nous soulève et nous emporte ensuite dans sa chute dépressive.
Je voulais également explorer la dimension des rêves, l'inconscient qui a une volonté propre.
As-tu toujours voulu écrire ?
A l'adolescence, j'écrivais des poèmes; mon arme pour séduire, c'était les mots.
J'ai réellement découvert la lecture, avec Vian et Zweig, quand j'étais étudiant en médecine. Je n'ai jamais arrêté de lire depuis.
Quand je me suis spécialisé en cancerologie, j’ai commencé à pratiquer une écriture thérapeutique, j'avais besoin de garder un souvenir, avec chaque patient qui "partait". Je subis toujours une perte de sens.
Cette quête de sens, ce sentiment qui le poursuit depuis toujours, nous sommes nombreu.ses à l'éprouver. Mais s'il y a bien un sens à ta présence, c’est celui de nous avoir apporté un livre aussi intense !
Alors oui, je redoutais ma lecture du roman de Gaston. Je ne voulais pas revivre la maladie et la mort. Oui j’ai tremblé en commençant ma lecture. Oui je n’ai pas respiré pendant les premiers chapitres. Oui j’ai revécu les derniers moments de papa à travers ceux de Sylvie, le personnage de Gaston, Sylvie atteinte d’un cancer du poumon, Sylvie qui se meurt. Oui cela a été difficile, je ne vais pas mentir. Oui je ne savais pas si j’allais continuer ma lecture.. Et puis, il s’est passé le truc dans le livre, le changement, le bouleversement, l’Autre et là, je lisais Sylvie. Car « Un battement d’elle » n’est pas sur la mort, sur le cancer. Non ce roman est une réflexion sur nous, notre vie, nos actions, nos rêves. Oui nos rêves et lire « Un battement d’elle » c’est entrer dans un rêve, un rêve que je ne soupçonnais pas possible.
Ce rêve est de voir Sylvie « renaître » avec la naissance de Clément, l’Autre. Sylvie reste la femme de cinquante ans avec son vécu, ses connaissances mais elle accompagne Clément dans sa vie. Elle va le faire rêver pour l’orienter, pour qu’il devienne un homme et un homme bon. Elle va vivre avec lui toutes les expériences qu’un garçon vit et j’avoue que cela est drôle à certains moments. Dans « Un battement d’elle », nous assistons à la l’éclosion d’un homme, un homme qui va être là pour les autres. Même si Sylvie se trouve « prisonnière » de Clément, elle va faire son possible pour qu’il devienne quelqu’un de bien. Chacun de nos gestes, chacune de nos pensées ont un but et c’est à nous de leur donner la bonne direction. C’est à nous de voir le bon dans ce qui nous entoure. C’est à nous de découvrir le reste. Et nous le savons: tout dans notre vie a un réel but même si nous mettons, quelque fois, beaucoup de temps à le reconnaître, même si nous mettons une vie à s’en rendre compte. Alors apprécions ce que nous avons, chérissons nos êtres aimés et nous-mêmes!
Ce roman que j'ai lu et beaucoup aimé, je ne trouvais pas les mots pour vous en parler, je ne suis toujours pas sûre de les trouver. Parce que c'est un voyage déroutant par delà la mort avec une approche personnelle et passionnante tout autant que surprenante et qui forcément touchera chacun de ses lecteurs ou lectrices différemment.
Ce qui est sûr, c'est que la plume de Gaston est d'une finesse et d'une sensibilité qui en disent beaucoup sur l'homme qu'il doit être dans son quotidien de médecin cancérologue.
Son héroïne Sylvie, on le sait dès le début est malade et ne sortira pas victorieuse de son combat. Pourtant l'auteur ( à l'imagination très riche) lui offre un espace entre la vie et la mort, et se glissant avec une belle empathie et beaucoup de justesse dans sa conscience féminine nous propose de l'accompagner dans un ailleurs pour le moins déroutant...
Entendons-nous bien: le sujet de ce livre n'est pas le cancer de Sylvie. Ne vous laissez pas effrayer par le point de départ du roman !
Onirique, poétique avec aussi des passages plutôt drôles, c'est vraiment une expérience de lecture que je vous conseille si vous avez envie de faire un voyage littéraire inédit...
✨C'est toujours difficile de trouver le juste milieu, d'en dire juste assez pour donner envie, pas trop pour ne pas divulgâcher. Et c'est particulièrement important pour ce roman là, vous le comprendrez en le lisant.
Alors ai-je relevé le défi, vous ai-je donné envie de lire Un battement d'elle ? Je l'espère...
En un battement d’aile, on peut s’envoler.
Sortir de l’ordinaire. Et disparaître un peu.
Toucher à l’extra ordinaire.
C’est un peu ce qui s’est passé pour moi avec ce roman. Je me suis envolé loin, très loin.
Loin de ma zone de confort, loin de ce que j’ai déjà pu lire, loin de ce que je crois attendre d’une lecture.
J’avais peur de lire ce livre et j’en avais très envie en même temps.
Peur d’être trop ébranlé par son sujet.
Comme peur du noir.
Le sujet, le « pitch », me faisait peur, oui. On parle de cancer tout de même, cette belle saloperie. Je pense qu’il faut passer outre, car ce roman doit être lu au-delà de ce gris de couverture qui, à mon sens, ne rend pas hommage aux mots qu’il renferme.
Car, comme tout bon fêlé qui se respecte, Gaston Marie a cette faculté de laisser passer la lumière. Elle entre en nous et ne nous quitte pas.
Un roman à la croisée des chemins. Littéralement. Qui ménage ses effets, qui prend par le cœur, par le corps, qui prend aux tripes aussi.
L’autoédition, je le savais déjà, permet de réelles découvertes si on ose un tant soit peu. Un roman, comme une expérience. Comme on pénètre l’imagination et l’inimaginable.
Poétique, original et surtout immensément onirique, c’est une voix qui se fait entendre. C’est ce qui compte pour moi lorsque je rentre dans les mots de quelqu’un d’autre. Je suis rentré,oui, à l’intérieur de quelqu’un d’autre, et j’ai encore du mal à en sortir.
La preuve qu’il s’est passé quelque chose.
Le temps d’un battement.
D’elle.
Un roman qui doit donner envie de passer la porte, de ne pas rester sur le seuil de nos vies, multiples et tellement uniques à la fois. Un roman qui je l’espère saura trouver le chemin de l’édition traditionnelle pour toucher le plus grand nombre car il le mérite tellement.
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