1924 Douarnenez, les sardinières décident de se mettre en grève. En plus de leurs conditions de travail harassantes, elles n’arrivent plus à nourrir leurs familles. En effet, elles travaillent au rythme de l’arrivée des bateaux au port et leur temps d’attente n’est pas comptabilisé.
Cette vie de labeur, c’est celle de Mona. Mariée à un pêcheur, qui passe son temps au bistrot quand il n’est pas en mer, elle est aidée par sa mère qui s’occupe de ses deux filles quand elle est à la conserverie. Enceinte de son troisième enfant, elle travaille à la chaîne et vide les sardines à un rythme effréné imposé par les contremaîtresses. Si le travail n’est pas correctement fait, les sardinières ne perçoivent pas l’intégralité de leurs jetons du jour.
Heureusement, la solidarité est présente entre ces femmes qui pour la plupart ont commencé à travailler avant l’âge réglementaire de 12 ans. D’ailleurs, Mona espère que Soazig, sa fille aînée, pourra continuer à aller à l’école et ainsi passer son certificat d’études. Malheureusement, son mari en a décidé autrement et la fillette va elle aussi “embaucher”.
Un jour, les ouvrières de la conserverie voisine décident de se mettre en grève. C’est alors que, comme une traînée de poudre, les sardinières des 23 conserveries de Douarnenez vont elles-aussi décider de débrayer. Soutenues par le maire communiste de la ville et la CGTU, plus de 3000 femmes vont manifester sous le drapeau rouge pour réclamer une augmentation de salaire afin d’obtenir la même paye que les hommes.
Le Choeur des sardines est un album très intéressant signé Léah Touitou et Max Lewko, qui revient sur cette lutte ouvrière datant d’il y a cent ans et pendant laquelle des femmes se sont unies pour obtenir une amélioration de leurs conditions de travail, sans jamais rien lâcher face à leurs usiniers.
Et si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de ces Penn-sardin, n’hésitez pas également à écouter le podcast de France Culture qui leur est consacré.
Le chœur des sardinières par Léah Touitou et Max Lewko, Éditions Steinkis
1924, à Douarnenez, des sardinières commencent une grève pour lutter contre leurs conditions de travail.
Léah Touitou et Max Lewko nous projettent en Bretagne aux côtés des sardinières et des enfants qui travaillent dans des conditions difficiles dans des usines. Nous sommes complètement plongé.e.s dans le combat de ces ouvrières, rejointes par les pêcheurs ( qui sont très souvent leurs maris, leurs pères, leurs frères...). Encore une fois, le sort des ouvriers et ouvrières importent peu aux patrons.
Il m'est difficile d'en dire plus tant cette bande dessinée doit être lue et pas chroniquée simplement. En fait j'ai tout aimé dans cet album : le graphisme, les couleurs et l'histoire. Je n'ai pas pu le lâcher. Je vous invite fortement à lire cette pépite.
Un immense merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Steinkis pour l'acceptation de ma demande de lecture.
Une bande dessinée éclairante qui met en lumière un pan de notre histoire en France, notamment la période allant de 1816 à 1871. Elle aborde des thèmes essentiels tels que les luttes des classes sociales, les conflits sociaux, les grèves, ainsi que les conditions de travail extrêmement difficile dans les usines, en particulier pour les femmes, et la pénibilité du métier de pêcheur.
En 1924, Mona est ouvrière dans l'une des usines de sardines de Douarnenez, vivante au rythme de la cloche et de l'arrivée des bateaux de pêche. Face à un quotidien de plus en plus difficile, son mari estime qu'il est temps que leur fille vienne travailler à l'usine.
Cependant, en novembre, un groupe de sardinières se soulève contre les conditions de travail et déclare la grève.
Mona commence à rêver d'un avenir différent et décide de rejoindre les manifestantes, malgré l'opposition de sa famille.
C'est une lecture qui m'a plu, notamment pour l'intérêt porté à ces femmes qui se sont battues malgré une pauvreté extrême. Elles n'ont rien lâché pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Un côté féministe est clairement présent dans cet ouvrage.
J'ai été moins sensible aux illustrations, mais cela reste une lecture engagée et intéressante.
Douarnenez, 1924, le port sardinier français avec pas moins de 23 conserveries. Nous suivons la grève déclenchée, le 21 novembre 1924, par les ouvrières de l'usine de métallurgie qui fournit les boites où sont rangées les sardines suite au renvoi sans salaire de femmes ayant chanté 'Saluez, riches heureux", jugé subversif par les patrons. La grève s'étend rapidement aux sardinières (penn-sardin), aux pêcheurs, à la biscuiterie, la filature pour un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. Elle durera 47 jours, obtiendra le soutien du mère communiste de Douarnenez, en tête des manifestations, l'appui du syndicat communiste CGTU, sera soutenue par des dons et de la nourriture. Un accord sera finalement signé le 6 janvier 1925 après un épisode de violence qui réveille l'état qui s'en mêle.
Je ne pouvais passer à côté de cette BD pour deux raisons : la Bretagne, bien sûr mais aussi pour le combat des femmes pour plus de liberté, d'égalité, de respect. L'épisode de la révolte des sardinières est très connu en Bretagne et est un motif de fierté.
Nous suivons le mouvement social mais aussi la vie de Mona, une sardinière mariée à un pêcheur, deux filles, qui attend un troisième enfant et héberge sa mère, ancienne sardinière, blessée, qui ne peut plus travailler. Nous sommes témoins des conditions de vie misérables, obligeant Mona à envoyer sa fille aînée travailler à l'usine à 10 ans. le mari, épuisé par les sorties en mer, va souvent boire sa paye au bistrot.
La révolte est très bien racontée avec l'amplification du mouvement, la volonté de ne rien lâcher. Les auteurs nous décrivent tout le processus qui mènent les sardines de l'océan aux boîtes de conserve mais aussi les conditions inhumaines dans lesquelles travaillent les femmes : cadences infernales, salaire de misère, attente non payée du retour des bateaux, retenue sur salaire lorsque les contremaîtresses trouvent que le travail n'est pas assez bien fait. La révolte est accompagnée du chant "Saluez, riches heureux" qui devient le cri de ralliement des grévistes.
Ce mouvement a permis aux femmes de s'exprimer dans leur travail mais aussi dans leur couple. Une femme est élue pour la première fois au Conseil Municipal mais cette élection sera invalidée en novembre 1925 au prétexte qu'elle était une femme. le chemin sera encore long jusqu'au droit de vote mais toutes ces femmes auront apporté leur pierre à l'édifice.
Pas de couleurs vives, symboles de gaîté et de joie dans cette BD, plutôt des pastels, des couleurs bleu-gris à l'image de la vie à Douarnenez à cette époque et du ciel de Bretagne. Les dessins de foule sont très évocateurs et donnent une impression de puissance.
Une chronologie et un petit lexique de breton pour les mots utilisés complètent utilement cette fresque sociale passionnante.
Cette BD est un bel hommage aux Bretonnes et Bretons et c'est bien que les auteurs se soient emparés de ce sujet peu connu ailleurs qu'en Bretagne pour le faire découvrir ailleurs.
#LeChoeurdessardinières #NetGalleyFrance
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