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Un roman qui nous rappelle ceux de Jack London où la Nature, à la fois hypnotisante et terrifiante, règne sur et domine l'Homme.
Inspiré de faits réels, l'histoire se déroule en Antarctique en 1911, où l'explorateur Douglas Mawson part en mission pour cartographier ce désert de glace. Accompagné de deux jeunes mais expérimentés hommes et d'une dizaine de chiens de traîneau, il se lance dans un voyage de plus de 1 000 kilomètres. Si les trois hommes habitués à ce type de périples sont optimistes au départ, très vite la tournure des éléments va les refroidir.
Bien que le titre du roman annonce la couleur, nous ne sommes jamais prêt à lire de telles horreurs et encore moins lorsqu'on apprend qu'elles viennent de faits réels et non pas de l'imagination de l'écrivaine.
La Nature est impitoyable et ramène l'Homme à sa petite condition. Elle nous rappelle qu'il ne faut jamais la sous-estimer et repousse dans leurs retranchements Mawson, Hertz et Ninnis. Jusqu'où peut-on aller pour survivre ?
On se retrouve également en admiration face à tant de résilience mentale et physique. Tous ces hommes qui ont voyagé dans ces paysages inhospitaliers pendant des mois et des années. Pour la Science. Ou, pour certains, dans l'espoir d'un avenir plus prospère.
Le titre « Après qu’on eut mangé le dernier chien » donne le ton ! Mawson, Ninnis et Mertz, accompagné de 17 chiens partent pour une expédition de l’extrême en 1912 en Antarctique. Et là, c’est l’enfer : météo épouvantable, relief quasi-impossible à traverser, le froid, la perte de la nourriture, les maladies, les blessures… Bref, imaginez le pire et cela ne sera rien comparé à ce qu’ont vécu ces hommes et ces chiens ! C’est un récit de survie dans des conditions extrêmes, une lecture passionnante mais qui fait froid dans le dos et dans tout le corps. On assiste, totalement impuissant, à la disparition progressive des protagonistes… C’est effroyable mais je suis sûre que, comme moi, vous aurez envie d’aller au bout de cette lecture.
Ce récit est romancé mais tiré d’une histoire vraie. Il m’est difficile d’imaginer ce qu’ils sont enduré ! C’est un témoignage de courage, de détermination au-delà de ce que le corps et l’esprit sont capables de supporter !
Merci Lecteurs.com pour cette découverte !
« Cette réclusion-ci fut moins tendre que l'autre. Il fallut parler du peu de chemin parcouru, et les explorateurs décidèrent de réduire les rations : pour se nourrir jusqu'à leur retour à Cape Denison, ils devraient réduire leur portion de moitié. Aucun des trois hommes ne sembla s'en fâcher et Mawson admira leur sérénité. »
Le titre du roman et ce premier extrait donnent le ton : il va s’agir, au-delà de l’aspect scientifique de cette expédition dans l’Antarctique, de survie. Au vu de la fin du livre, on peut se demander si l’ensemble de ce voyage en traîneau a été correctement préparé : trois hommes, dix-sept chiens, trois traîneaux, des vivres calculées au plus juste selon leur poids et le nombre de jours prévus pour rallier l’endroit que les trois explorateurs doivent cartographier, sans oublier le retour, une météo épouvantable et un relief imprévisible, voilà le programme. Cela se passe en 1911, Douglas Mawson dirige l’expédition et dès le début, les conditions climatiques ne font qu’empirer, quant au terrain, il est formé soit de dangereux sastrugi, formations en forme de vagues gelées, soit de sol instable où se cachent de dangereuses crevasses
« Mawson avait justement choisi ses compagnons pour cela : ils n’étaient pas vantards, ne plaçaient pas dans ce voyage une identité virile ou une preuve de masculinité. »
Que les amoureux des chiens ne s’enfuient pas, les vaillants groenlandais ne serviront, pour certains, d’aliment de survie qu’en tout dernier recours, lorsqu’ils n’auraient pas survécu de toute façon, et avec le plus grand respect pour eux. Cette expédition qui a réellement eu lieu, mais dont certains détails ont été recréés par l’autrice, a vraiment cumulé la malchance et les situations épouvantables. On peut sans doute reprocher à Mawson, Ninnis et Mertz leur entêtement, mais cette expédition avait mobilisé le travail de préparation de nombreuses personnes, levé des fonds importants, et l’idée d’abandonner ne leur est tout simplement pas venue à l’esprit.
Je ne connaissais pas Justine Niogret, une autrice essentiellement de science-fiction, j'ai trouvé en tout cas qu’elle avait fort bien mis en scène et raconté sans un mot de trop cette histoire très forte et prenante, pleine de péripéties, tout en gardant toujours à l’esprit le côté humain d’un périple où les corps auront été soumis à des épreuves inimaginables. Impressionnant !
Merci Lecteur.com de m'avoir envoyé ce livre lors du tirage sort suite à l'article : Découvrez 5 romans en format poche et tentez de les gagner.
Un récit historique et nature writting d'une expédition qui tourne à la tentative de survis trois scientifiques, Mawson, Ninnis et Mertz partent avec dix-sept chiens groenlandais, et deux traîneaux en 1912 pour une expédition en antarctique au Cap Denison en Terre Adélie. Au retour à cinq cents kilomètres de leur base un accident arrive.
Justine Niogret nous entraine dans ce récit d'aventure inspiré d'une histoire vrai mais raconté avec un sens du romanesque. Les chapitres sont courts, un voyage captivant, intimiste, inoubliable, une impitoyable force de la nature avec les trois scientifiques courageux. Une écriture dépouillé, le style est puissant, documenté, une course contre la montre, le froid, la souffrance, la douleur, la force d'esprit, l'amitié. Beaucoup d'émotions, on frissonne jusqu'à la fin. Une lecture que je recommande.
"Il avait déjà vu des hommes à bout de force et de moral marcher avec un regain d’énergie, une fois que le chef d’expédition leur avait juré qu’ils mangeraient, dans quatre jours et ramollie dans leur thé, une lanière de graisse d’éléphant de mer vieille de plusieurs semaines. Sur la glace, la nourriture était un but, un rite et en cela, elle cristallisait tous les besoins et les désirs des explorateurs. La nourriture, elle, restait humaine."
"Il s’agissait de crêtes de neige aiguës, toutes parallèles, montant au moins jusqu’aux hanches, parfois au sternum. Le vent changeait ces dunes en glace transparente et Mawson, en voyant leur dos lisse et bleu percer la surface poudreuse de la banquise, songeait aux ailerons des dauphins qui accompagnaient parfois les bateaux sur l’océan. Les sastrugi étaient dures comme de l’acier et rencontraient presque toujours le chemin des explorateurs de façon perpendiculaire. Les patins des traîneaux ne pouvaient les briser pour s’y faire un chemin et les passer à skis relevait du numéro d’équilibriste : on ne pouvait tenir que sur le sommet de deux crêtes et le bois des skis pliait comme un arc, puis se brisait. Il n’y avait guère que deux solutions : faire un détour, ou s’y frayer un pénible chemin, à pied, en aidant les chiens à faire monter et descendre les traîneaux, tout en s’assurant que les cargaisons ne se renversent pas. Les sastrugi se passaient à la force des bras, et les trois hommes ne le savaient que trop bien."
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