"Le vertige de la paternité a été le point de départ de l'écriture", nous confie le romancier
C’est le 3 mai 2018 que le Jury du Prix Orange du Livre s’est réuni pour sélectionner les finalistes de cette 10e édition. Sous la présidence d’Erik Orsenna, les jurés ont défendu leurs romans préférés avec une...
"Le vertige de la paternité a été le point de départ de l'écriture", nous confie le romancier
Comment raconter la Shoah ? Quelle est notre légitimité à la dépeindre à la place des victimes ? Comment perpétuer dignement le souvenir des disparus ?
Quatre ans après « Cette nuit », découvrez le nouveau roman du lauréat du Prix Orange du Livre 2018
Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
Encore une histoire qui vous fait découvrir des moments tragiques mais tellement profonds une decouverte très ineteressante à se replonger dans les souvenirs bravo à l auteur
Le narrateur est seul dans son appartement, car son premier enfant vient de naître et il va aller le chercher le lendemain. Samuel est devenu père et seul, il se remémore des souvenirs d'enfance et en particulier, l'image d'une grande tante. Rosa a été déportée à Auschwitz à la suite d'une dénonciation, elle a été la seule à revenir, sa mère y a trouvé la mort ainsi qu'une amie proche, tandis que le petit frère était confié à des voisins qui l'ont caché. Au retour, Rosa n'a pas supporté de rester en France et s'est exilée aux USA et n'a donné quasiment aucune nouvelle. Aux Etats Unis, elle a ouvert un cabaret, animant chaque soir un spectacle où elle rend hommages aux victimes de la Shoah, égrenant les noms de personnes qui y ont perdu la vie. C'est le témoignage de « La dernière survivante de la Shoah ». Elle n'a jamais revu sa famille, s'est construit une nouvelle vie, dans le désert texan, avec son « Cabaret des mémoires » car comment parler de l'indicible ?
Cette Rosa est une sorte de "tante d'Amérique" et Samuel a un souvenir flou de l'avoir rencontrer quand elle est venue aux obsèques de son frère, le grand père de Samuel (une très belle image autour d'un robinet d'eau).
L'auteur mêle les époques, les questionnements de ce "nouveau père", les souvenirs de jeux d'enfants (avec sa sœur et son cousin, "le mythe de la grande tante" était un prétexte à une sorte de chasse au trésor, cette chasse constituée à trouver le chemin de ce "cabaret des mémoires"), la dernière présentation de Rosa dans son cabaret perdu dans un désert texan. Rosa l'ultime rescapée d'Auschwitz.
J'ai été un peu perdue dans ces trois temps.
Un livre sur la mémoire et les récits familiaux. Avec une belle écriture, l'auteur nous entraîne dans des questionnements personnels, mais aussi universels.
Il faut continuer à vivre après de tels souvenirs et dénis familiaux.
Comment continuer avec dans un arbre généalogique, beaucoup de vide, de disparus et des dénis dans les familles.
L'auteur nous interpelle par le conte (avec les aventures des enfants pendant les vacances d'été, ils jouent aux héros, pour découvrir le cabaret de cette grande tante, perdu dans le désert texan).
Comment raconter ces souvenirs, comment transmettre à ses enfants, nés et à venir. Comment raconter l'indicible, les non dits, les dénis.
Et surtout utiliser les mots, le romanesque pour ne pas oublier, surtout que les derniers survivants disparaissent et ne pas oublier.
Un texte court, où nous nous perdons dans les temporalités mais de belles pages pour ne pas oublier et transmettre les souvenirs. Et savoir d'où nous venons et ne pas oublier pour croire en "plus jamais cela".
#Lecabaretdesmémoires #NetGalleyFrance
Devoir de mémoire et transmission, sujet vaste autant que douloureux, que l'auteur travaille en douceur et finesse. Quel personnage cette Rosa mystérieuse ! J'aurais aimé mieux la connaître et c'est ce qui m'a manqué dans ce roman trop court. J'ai eu l'impression d'effleurer quelque chose sans réellement pouvoir m'en abreuver. Le passé était là, posé comme une interrogation, il aurait fallu peut-être creuser un peu pour donner du sens aux liens afin que ce texte puisse acquérir une vraie puissance.
Samuel et son épouse Lena viennent d'avoir leur premier enfant et c'est la dernière nuit avant le retour de la maternité, nuit qui va faire remonter des souvenirs, des évènements du passé et beaucoup d'interrogations, la première étant « qu'est-ce qu'être un père ?»
Dans la famille, il y a des secrets, des non-dits du côté de la branche paternelle de Samuel : sa grand-tante, Rosa a été déportée à Auschwitz à la suite de délation, et sa mère y a trouver la mort ainsi qu'une amie proche, tandis que le petit frère était confié à des voisins qui l'ont caché. Au retour, Rosa n'a pas supporté de rester en France et elle s'est exilée aux USA où elle tient un cabaret, animant chaque soir un spectacle où elle rend hommages aux victimes de la Shoah, égrenant les noms de personnes qui y ont perdu la vie. C'est le témoignage de « La dernière survivante de la Shoah ». Elle n'a jamais revu sa famille, s'est construit une nouvelle vie, dans le désert texan, avec son « Cabaret des mémoires » car comment parler de l'indicible en famille ?
" Chaque soir, elle enchaîne les anecdotes sur un ton hilare, comme autant de portées sur lesquelles la tragédie posera ses notes. Elle parle de son enfance, de ses parents boulangers fuyant les pogroms polonais avec elle et son petit frère pour trouver refuge dans les quartiers nord de Paris…"
Rosa est une grand-tante à laquelle Samuel et ses cousins vouent une grande admiration au point de se lancer, à l'adolescence, dans la découverte imaginaire de Shtetl City, une épopée à la fois amusante et émouvante.
Ce livre pose les questions essentielles, quand on accueille un bébé dans une famille dont le passé est lourd : comment parler de la Shoah et en quels termes, à quel moment, surtout dans la mesure il n'y a aucun témoignage au sein de la famille, les personnes qui sont revenues de l'enfer des camps n'ont pas parlé du moins pendant très longtemps, personne n'avait vraiment envie de les entendre. La culpabilité du survivant n'est jamais très loin, ce qui en fait un sujet tabou.
L'auteur aborde également le thème de l'oubli, car que se passera-t-il lorsque le dernier témoin aura disparu ?
J'ai beaucoup aimé la solution que Samuel a trouvé pour raconter la Shoah à son enfant et perpétuer le travail de Rosa dans son « Cabinet des mémoires » au moment précis où cette dernière s'apprête à tirer sa révérence.
" Ce soir, elle fera tomber le rideau à jamais. Elle sait que son travail touche à sa fin et que l'héritage qu'elle n'a pas pu transmettre par la filiation s'est cristallisé dans la parole qu'elle a bâtie, le mythe qu'elle a créé autour du cabaret."
Ce livre est très court mais d'une telle intensité qu'il bouleverse en profondeur. L'anxiété et les somatisations de Samuel ne peuvent que nous toucher tout autant que cette admiration pour Rosa devenue un mythe. J'ai juste un petit regret : ne pas savoir ce qui l'en était du lien (ou de l'absence de lien) entre Rosa et son frère…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur que je connaissais pas du tout.
#Lecabaretdesmémoires #NetGalleyFrance
Lien : HTTPS://LESLIVRESDEVE.WORDPR..
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