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Un étourdissant thriller qui nous conduit en Provence, à Bruxelles et sur plusieurs autres continents.
Un premier Thriller de Jérémies Claes époustouflant, une intrigue bien construit, l'auteur prend son temps pour bien poser ce dernier, avec une grande originalité l'auteur maîtrise et restitue parfaitement les codes du genre.
Ses personnages atypiques sont construits avec finesses, il se ressemble mais ont leurs différences, l'échappatoire sera t'elle impossible ? Une histoire très sombre mais aussi lumineuse.
Amour, Famille, Politique, Racisme, Groupe radicaux, Solidarité, Amitié, Vengeance, Complot.
"Les montagnes alentour dominent Gourdon, elles portent des noms de Provence, Cavillote, Courmette, une toile de Cézanne , et, en été, l’émeraude sombre des chênes lutte avec le vert constellé de jaune des genêts et cède le terrain à la roche grise aux reflets bleus et dorés. "
"Jacob Dreyfus se sent libéré. Il a passé un an parmi eux, il les a côtoyés, il a prétendu, lui, le Juif, être leur frère, quand il ne rêvait qu'à exterminer les siens."
"L’enquête de Jacob Dreyfus a conduit à l’arrestation du chef de l’organisation, un certain Turner Davidson, personnalité mystérieuse et jusqu’alors inconnue des services de police, à celle de Willard B. King, le célèbre et turbulent sénateur de Géorgie, ainsi qu’à plus de deux cents membres d’Aryan Blood. Le co-fondateur de la milice, le sulfureux Gary Sullivan, a lui été abattu par les forces de l’ordre. L’organisation a pu être dissoute grâce aux révélations du professeur qui vit désormais sous protection policière"
Attention coup de coeur ! Premier roman, un thriller magistral d'une efficacité redoutable.
Jacob Dreyfus a participé au démantèlement de "Aryan Blood", un groupe suprémaciste implacable en infiltrant le groupe une année durant. Jacob est Juif, prof de philo, il a reçu le Prix Pulitzer pour cela mais il est devenu une cible avec sa famille pour s'être engagé contre le racisme et l'antisémitisme.
Exfiltré, on le retrouve en exil à Gourdon dans le sud de la France en compagnie de Solane, un flic épicurien de 62 ans. Dix ans plus tard, son passé le rattrape, le danger est toujours présent.
Ce premier roman est un tour de force, il est magistral. Comme un horloger, Jérémie Claes maîtrise tous les rouages du thriller, du suspense. Aucun temps mort, une intrigue étourdissante à la temporalité étonnante (1942 - 2009 -2019 ), on voyage aux US, Provence, Bruxelles, Patagonie et Auschwitz dans ce récit mélangeant les genres Fantastique-Thriller-Science Fiction.
Mais qui est l'horloger ? le maître des machines ou encore le Scorpion ? Jacob Dreyfus est bien déterminé à le savoir.
L'écriture de ce roman noir contemporain est fluide, cinématographique, addictive. Un peu d'humour, de la bonne chère et de bons vins complètent notre plaisir de lecture. Il aborde la dérive de notre monde, des démocraties, le racisme, l'antisémitisme, l'extrémisme, le suprémacisme, le complotisme, le pouvoir et la science mais aussi l'amour, l'amitié, la fraternité et le besoin de justice.
Excellent moment de lecture garanti.
Enorme coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Le village est un escargot de calcaire qui se recroqueville dans sa coquille.
Jacob Dreyfus se sent libéré. Il a passé un an parmi eux, il les a côtoyés, il a prétendu, lui, le Juif, être leur frère, quand il ne rêvait qu'à exterminer les siens.
Les montagnes alentour dominent Gourdon, elles portent des noms de Provence, Cavillote, Courmette, une toile de Cézanne , et, en été, l’émeraude sombre des chênes lutte avec le vert constellé de jaune des genêts et cède le terrain à la roche grise aux reflets bleus et dorés.
Les craquements des parois de bois martyrisées qui grincent aux cahots, les râles des femmes et des hommes épuisés, les enfants qui s’affaissent et meurent étouffés. Les ordres braillés des Allemands qui font décharger les cadavres aux arrêts. L’odeur épouvantable de mort et de sueur, d’urine, de crasse et de merde. L’odeur des frères et sœurs d’Adam, l’odeur d’Adam lui-même, l’odeur des Juifs dans le convoi, comme une insulte. La chaleur infernale, l’intenable promiscuité, l’exiguïté, les corps serrés comme les arbres d’une mauvaise futaie.
La faim. La soif. La soif.
Et la peur.
Devant la ferme, le panorama lui coupe une fois de plus le sifflet. À droite, le village, à gauche, la montagne de Courmette et au milieu, la Côte d’Azur. Ça t’a une sacrée gueule et Solane oublie son impatience pendant quelques secondes, estomaqué par tant de beauté. Il voudrait jouer au blasé, mais ici, à Gourdon, il a laissé tomber depuis longtemps. Il sent tous ses chakras s’ouvrir comme des boutons de fleur, il en entend presque les claps-claps qui le connectent au cosmos. S’il croyait à toutes ces conneries, il planerait littéralement. Ce petit bout de France, malgré les couillons qui votent encore et toujours pour Le Pen à chaque élection, malgré les promoteurs immobiliers et les corrompus des ronds-points, ce petit bout de France ressemble bien à un Eden.
L'homme leur sourit et ses dents font comme un clavier. Une noire, une blanche. Et une langue jaune pointillée de rouge qui darde comme un oisillon entre les lèvres.
L'Horloger attaque sa deuxième cuisse de poulet rôti. Il déchire la peau grillée, rompt les cartilages, avale la chair. Le Scorpion lui a rendu son rapport. Il est sans équivoque. Willard B. King et Turner Davidson restent dangereux. De toute manière, la procédure est claire : le Mécanisme doit rester inatteignable. Il ne peut subir aucune menace. Le Mécanisme est la menace.
Il croit comprendre, la trouille, ça ne se commande pas, c'est atavique, c'est le mécanisme de sauvegarde des proies face à leurs prédateurs.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/03/lhorloger-jeremie-claes.html
« L’horloger » est le premier roman du belge Jérémie Claes. Et pourtant, ce livre est une bombe ! Autant vous dire que pour un premier essai, il est réussi et même, très fortement réussi ! Bien malin aurait été celui qui aurait pu soupçonner qu’il s’agissait d’un primo-écrivain.
Son protagoniste principal, Jacob Dreyfus, est un journaliste américain qui, durant plus d’un an, a infiltré une milice suprémaciste, les Aryan’s Blood. Celle-ci est occupée et protégée par les plus hautes sphères du pouvoir américain. Le travail de longue haleine de Dreyfus a permis d’en révéler les sympathisants évoluant dans toutes les strates de la société. Il a même décroché un Prix Pulitzer. Mais le revers de la médaille est que sa tête ainsi que celles de ses proches sont mises à prix, les obligeant à fuir et se cacher, une cible sur le dos…
Ce thriller est tout simplement fascinant et captivant de la première à la dernière page de l‘ouvrage. Pas un seul instant, je ne me suis ennuyée. Au contraire, j’avais même grand mal à devoir quitter les personnages. Dès ce livre de 450 pages entre les mains, préparez-vous à être embarqué illico et sur les chapeaux de roue dans une intrigue très bien ficelée, selon les codes des meilleurs auteurs de thrillers et ce, d’une main ou devrais-je plutôt écrire, d’une plume de maître.
Bien loin d’autres ouvrages traitant du même thèmes, Jérémie Claes a opté pour l’originalité. En effet, rien que la temporalité, par exemple, a de quoi surprendre. Au début en 2008-2009, on file ensuite en 2019 avec des bonds en arrière, au camp d’Auschwitz-Birkenau en 1942 !
Terriblement actuel avec le sujet du racisme, du complotisme et des milices suprémacistes aux États-Unis, on y voyage mais aussi en France, en Italie, en Belgique et même en Patagonie tout ayant toujours à l’esprit que l’on veut à tout prix savoir qui est derrière ce fameux horloger.
Tant le fond que la forme ont tout pour plaire. En tout cas moi, je me suis régalée. Bon vent à Jérémie Claes qui a définitivement placé la barre très haute.
« Vue de loin, l'Île ressemble à une gigantesque montagne de pierre. Elle s'élève, énorme, au milieu d'une plaine ratissée par le vent. Son ombre assombrit tout le pays. La terre située dans cette zone est incultivable, car plongée trop souvent et trop longtemps dans l'obscurité glaciale de l'Île. (…) On dit que cette montagne phénoménale a surgi de la terre en une seule journée, que les pierres y grandissent d'elles-mêmes, que ses habitants dansent sur des ruines, accompagnés du tambourinement de leurs dieux souterrains, on dit que c'est en punition que Dieu l'a fait sourdre de la terre. »
Cette Île, la narratrice en rêve ardemment, adolescente qui s'ennuie dans la conformiste ville du dessous. En quête d'absolu, elle brave l'interdit familial et part rejoindre le flot des Bâtisseurs qui construisent inlassablement l'Île.
Dans cette relecture du mythe de la tour de Babel, Sarah Serre a composé un monde imaginaire très bien pensé, cohérent. On voit cette Île, imbroglio architectural très bien décrit, amalgame de coupoles, mosquées, arches, colonnes, dômes, ponts, cathédrales, arcades, tours, toujours en chantier, en perpétuelle mutation. On comprend les interactions sociales entre les différentes guildes de métiers, entre les nombreuses sectes qui chacune explique à sa façon l'Élévation et la nécessité de construire toujours plus haut dans le but de devenir la Génération faîtière, celle qui atteindra la Ciel.
« Le Vide est infini et c'est en cela qu'il est terrifiant, mais nous avons eu le génie de fabriquer un labyrinthe, simulacre d'infini, rassurant parce qu'humain et donc limité ; il propose une solution. le Vide n'offre aucune solution, il est là, présent et absent, angoissant. »
Ce roman est avant tout une expérience philosophique et esthétique. Cette Île se construit sur une quête existentielle quasi prométhéenne face à l'absurdité de la vie, un défi pour fuir le vide intérieur, quitte à oublier son corps tant bâtir le ciel impose sacrifices et souffrances physiques, allant de la mutilation à la mort d'épuisement ou suite à une chute. Un défi lancé aux dieux tel un antique hybris.
« La douleur est exaltation du corps, mais avec les autres, elle se mue en quelque chose de plus grand. Ensemble, nous formons une pourriture un peu moins rance, une âme qui se compose de corps en miettes, mais desquels doivent surgir le puissant et le phénoménal. »
Il y a quelque chose de terrifiant, voire cauchemardesque, dans l'acharnement de ces bâtisseurs, d'autant qu'ils n'échappent pas aux doutes du bien-fondé de leur quête. Cela, on le sent à travers les mots de Sarah Serre dont l'écriture précise et imagée fonctionne à merveille.
Mais étonnamment, alors que le corps est très présent dans le récit, j'ai trouvé que ce dernier manquait d'incarnation. Impossible de m'attacher à la narratrice dont j'ai suivi en surplomb le pathétique parcours pour tenter de s'intégrer dans la logique insensée de l'Île . Même chose avec l'arc narratif secondaire autour d'un architecte parmi les pionniers. En fait, avec le recul, je pense qu'il m'a manquée du romanesque, avec une trajectoire humaine plus identifiable qui m'aurait touchée.
Malgré un épilogue désenchanté très réussi, cette fable très originale est restée trop minérale pour que j'y adhère totalement. Je salue cependant le travail de l'autrice qui propose une expérience de lecture très différente de ce qu'on lit actuellement, surtout chez les primo-romanciers, et ça, c'est précieux.
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