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Paru lors de la rentrée littéraire hivernale, « 2 grammes 40 » est l’histoire d’un drame, celle d’un chauffard alcoolisé qui tue 3 personnes qui attendaient à un arrêt de bus. Toutefois, l’auteur, Jean-Marie Gourio, ne se cantonne pas seulement à ce fait divers mais met l’accent aussi quant aux conséquences désastreuses que cela peut avoir pour la famille de l’auteur, la famille des victimes mais aussi aux personnes évoluant en périphérie.
Pedro Da Silva est patron maçon et père de famille. Un jour, après avoir éclusé de nombreux verres, au volant de sa voiture, il tue une mère et ses deux enfants à un arrêt de bus. Viennent alors les questions : qu’avait-il bu ? Combien de verres avait-il bu ? Est-ce que les patrons ou les cafés où il avait bu n’auraient-ils pas dû l’empêcher de prendre le volant?
J’ai beaucoup aimé cette histoire, pourtant tragique, d’un gars ordinaire qui décide de prendre le volant malgré l’alcool ingurgité. L’auteur imagine les discussions de comptoirs notamment du bar que Pedro a quitté peu de temps avant l’accident. Jusqu’où s’étendent les responsabilités des patrons de bistrots servant de l’alcool à des personnes déjà sous emprise alcoolique alors qu’ils savent très bien qu’elles doivent ensuite prendre la route afin de rentrer chez eux?
Combien d’individus ne se sont-ils pas déjà dit qu’un verre en plus ne le fera pas de mal? Combien de personnes ne se sont-elles pas senties capables de conduire alors qu’une voiture est une arme en puissance?
C’est une histoire somme toute banale que l’on pourrait lire le lundi dans un journal aux lendemains d’un week-end ordinaire. Pourtant, ce type de drame n’endeuille pas seulement la famille de la ou des victimes mais peut avoir des conséquences graves sur de nombreux individus.
Revenant sur ce qui se passe dans la journée du maçon, on suit les discussions de l’alcoolisation comme si on y était, au zinc d’un bistrot, par le phrasé très parlé, utilisé par l’auteur. Menant à la réflexion, Jean-Marie Gourio reste cohérent dans la trame de son récit. On ne peut s’empêcher d’y trouver une certaine banalisation lorsqu’on entend ce type d’histoires dans la presse écrite, radiophonique ou parlée. Pourtant ce sont ceux de destins brisés à jamais.!
Pour reprendre le slogan d’une campagne belge contre l’alcool au volant, boire ou conduire, il faut choisir!
Vous avez dit une baleine?!
Lors du salon du livre de Talloires de 2018, je suis tombée par hasard sur ce livre et l'annécienne que je suis n'a pas pu résister. Un livre qui parle d'Annecy et plus précisément d'une baleine qui vivrait dans le lac, ce livre est pour moi!
La couverture est assez fine, elle parait fragile, on a l'impression qu'il n'y a même pas de couverture, les feuilles paraissent plus épaisses. Le roman est plutôt court (152 pages) et il se lite vite.
Il est bien évident qu'il est chargé d'humour. Le personnage principal passe son temps à boire du vin blanc à la buvette de la plage de Talloires. Il finit par voir une baleine au milieu du lac et décide de partir la pêcher. Il y a beaucoup de citations et de comparaisons avec Le vieil homme et la mer d'Ernest HEMINGWAY. Le personnage principal étant écossais de naissance, on a aussi plusieurs allusions au célèbre Loch Ness et son monstre.
Jean-Marie Gourio est principalement connu pour ses « Brèves de comptoir » et il a écrit son dernier roman, « J’ai soif! soif! soif! mais soif! » dans le même esprit que ses brèves. Il a un côté humoristique, moqueur, tranchant. Il écrit comme cela lui vient à l’esprit, esprit plus ou moins clair à certains moments de la journée, sous l’effet de l’alcool. Car l’écrivain du roman est un alcoolique qui éprouve un fort besoin de boire pour pouvoir écrire! Et cette addiction va l’emmener à des rencontres très improbables avec de grands écrivains disparus depuis des années! Il parle à bâtons rompus avec aussi bien Duras, Proust, Céline, Apollinaire ou Rousseau. Dîne avec eux, dort même avec eux. L’auteur nous raconte ces auteurs là à travers leurs œuvres et l’alcool car l’alcool est en quelque sorte le fil rouge du récit.
La plume de Jean-Marie Gourio peut être moqueuse, drôle, sincère. L’auteur se moque de cet écrivain qui ne peut avancer sans l’alcool et met en lumière tous ces grands noms de la littérature française qui eux, aussi, avaient besoin de ce paradis artificiel pour écrire leurs mots sur une feuille!! « J’ai soif! soif! soif! mais soif! » est un roman vraiment atypique qui ne peut se classer dans aucun genre et c’est tant mieux car c’est toute sa richesse et sa valeur; bien qu’à certains moments, j’ai trouvé quelques longueurs dans le récit où l’auteur est parti un peu trop loin pour moi
En bon gars du Sud que je suis, c'est à l'heure de l'apéro que je rédige ce retour de lecture.
Je commence par un mojito. Quel drôle de titre que ce nouveau livre de Jean-Marie Gourio. Il explique dés le départ que sous l'emprise de l'alcool, il a insulté son éditeur. Pourtant, ils sont chouettes au Cherche Midi, ils ont 40 ans cette année, comme moi !
Je décide de m'envoyer un petit Prosecco sous le coup de la stupéfaction.
En effet, ce mec a carrément écrit un essai sur l'alcool et la culture et mélange allègrement Apollinaire, Duras ou Proust à du cointreau, du vin et du limoncello … Pourtant, on m'a toujours dit de faire attention aux mélanges …
Une petite coupe de champagne Ruinard pour fêter cette rentrée littéraire 2018 qui est décidément pleine de surprises. En effet, on a affaire ici à une plume virevoltante, irrévérencieuse et pleine de vérité. Entre déboires alcoolisés d'un écrivain sans modération et recueil de meilleures phrases à boire des plus grands écrivains, ce livre n'a rien d'ordinaire.
Je m'enquille dans le gosier quelques petites bières et m'égare complètement dans ma lecture. Quel talent quand même de pouvoir papoter comme un poivrot en chef et délirer autour de thèmes comme l'écriture, les écrivains et la bibine. Respect. Dans un monde de plus en plus politiquement correct, il fallait des c… pour oser sortir un tel livre !
Après, ça devient plus flou. Je sais juste que je me suis retrouvé des crevettes dans les cheveux au beau milieu de ma rue avec des escarpins au pied trois tailles au dessus de ma taille habituelle de chaussures…
Comme quoi, il est bon parfois lire sans modération …
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